LES PLANTES SAUVAGES
Morelle Douce-amère - Vigne de Judée

NOM LATIN : Solanum dulcamara
FAMILLE : Solanaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 537. — SOLANUM L. — Morelle.
(Du latin solari, soulager : la morelle est calmante.)
Calice peu ou pas accrescent, à 5 lobes étalés, à la fin appliqués sur le fruit; corolle en roue, à tube court, à limbe plissé très ouvert, à 5 lobes; 5 étamines, à anthères rapprochées en colonne, très saillantes, s'ouvrant au sommet par 2 pores; style simple, stigmate obtus ; baie à 2 loges, globuleuse ou ovoïde.
Fleurs blanches ou violettes, en cymes ombelliformes pédonculées latérales et terminales; feuilles simples ou composées, pétiolées, à nervures pennées; plantes herbacées ou ligneuses.
Environ 900 espèces habitant les régions tempérées et chaudes de tout le globe.
Elles ont une grande importance par la variété de leurs propriétés : tour à tour alimentaires, toxiques, émollientes et employées en médecine.
(Du latin solari, soulager : la morelle est calmante.)
Calice peu ou pas accrescent, à 5 lobes étalés, à la fin appliqués sur le fruit; corolle en roue, à tube court, à limbe plissé très ouvert, à 5 lobes; 5 étamines, à anthères rapprochées en colonne, très saillantes, s'ouvrant au sommet par 2 pores; style simple, stigmate obtus ; baie à 2 loges, globuleuse ou ovoïde.
Fleurs blanches ou violettes, en cymes ombelliformes pédonculées latérales et terminales; feuilles simples ou composées, pétiolées, à nervures pennées; plantes herbacées ou ligneuses.
Environ 900 espèces habitant les régions tempérées et chaudes de tout le globe.
Elles ont une grande importance par la variété de leurs propriétés : tour à tour alimentaires, toxiques, émollientes et employées en médecine.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
2623. — S. Dulcamara L . Douce-amère.
— Sous-arbrisseau sarmenteux de 1 - 2 mètres, glabre ou pubescent, à écorce amère et à bois sucré, à rameaux herbacés, un peu volubles, cylindriques ; feuilles ovales-acuminées, souvent en cœur, entières ou les supérieures triséquées, les 2 segments latéraux plus petits;
fleurs violettes, en cymes corymbiformes divariquées, multiflores, longuement pédonculées; calice vert, petit, à lobes courts; corolle de 12 - 20 mm., à lobes réfléchis, marqués chacun vers la base de 2 taches vertes; anthères jaunes; baies ovoïdes, rouges.
Bois humides et ruisseaux, dans toute la France et la Corse.
— Europe; Asie; Afrique septentrionale.
= Juin - septembre.
— Les tiges sont employées comme dépuratives.
— Sous-arbrisseau sarmenteux de 1 - 2 mètres, glabre ou pubescent, à écorce amère et à bois sucré, à rameaux herbacés, un peu volubles, cylindriques ; feuilles ovales-acuminées, souvent en cœur, entières ou les supérieures triséquées, les 2 segments latéraux plus petits;
fleurs violettes, en cymes corymbiformes divariquées, multiflores, longuement pédonculées; calice vert, petit, à lobes courts; corolle de 12 - 20 mm., à lobes réfléchis, marqués chacun vers la base de 2 taches vertes; anthères jaunes; baies ovoïdes, rouges.
Bois humides et ruisseaux, dans toute la France et la Corse.
— Europe; Asie; Afrique septentrionale.
= Juin - septembre.
— Les tiges sont employées comme dépuratives.
- FLORE MEDICALE - MM CHAUMETON, POIRET, CHAMBERET - 1833
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EXPLICATION DE LA PLANCHE
1 - Calice, Etamine et pastil.
2 - Corolle ouverte.
3 - Etamine isolée.
4 - Pistil.
5 - Fruits.
6 - Fruit coupé longitudinalement.
7 - Fruit coupé horizontalement.
Italien : Amara-dolce; Dulcamara.
Espagnol : Solano Dulciamargo; Ortega.
Français : Douce-amère; Morelle grimpante.
Anglais : Bitter-sweet.
Allemand : Bittersuess; Alfranken.
Hollandais : Bitterzoet; Alfs-ranken.
LA douce-amère, en fixant son séjour parmi les buissons stériles, leur paie, par l'élégance de ses bouquets, l'appui qu'ils prêtent à ses tiges faibles et grimpantes : souvent l'œil trompé par l'apparence, prête au protecteur l'éclat de la plante protégée. Les fleurs de la douce-an1ère la placent parrni les morelles ( solanum, Lin.). Elles sont composées d'un calice à cinq divisions; d'une corolle en roue, le tube court; le limbe plissé, étalé, à cinq lobes; cinq étamines; les anthères rapprochées, s'ouvrant au sommet par deux pores;· un style; une baie succulente à deux ou plusieurs loges : l' embryon roulé en spirale.
Ses racines sont grêles, fibreuses, ramifiées : elles produisent une tige cylindrique, glabre, quelquefois pubescente, haute de quatre à cinq pieds, sarmenteuse et grimpante.
Ses feuilles sont ovales, en cœur, alternes, pétiolées, entières, aiguës, glabres à leurs deux faces, quelquefois molles et pubescentes en dessous; les supérieures souvent découpées en lobes à leur base.
Les fleurs sont disposées vers le sommet des tiges en petites grappes courtes; latérales, pendantes; le calice a cinq divisions obtuses; la corolle violette, quelquefois blanche, a cinq lobes un peu étroits, aigus, rabattus en dehors; les anthères d'un beau jaune.
Le fruit est une baie glabre, arrondie, de couleur rouge à l' époque de sa maturité.
Les racines, les tiges et les rameaux de la douce-amère, exhalent, quand on les froisse, une odeur nauséeuse. Les feuilles, au rapport de M. Guersent, répandent aussi quelquefois celle du musc; mais toutes ces parties sèches sont entièrement inodores. Lorsqu'on les mâche, elles présentent d'abord une saveur fade et sucrée, et bientôt après une amertume remarquable. Toutefois ces qualités physiques sont si peu prononcées dans les jeunes pousses, qu'on les emploie en différentes contrées aux usages culinaires. Une matière extractive et une huile volatile sont les seuls matériaux immédiats que les procédés imparfaits de l'ancienne chimie aient constatés dans cette solanée. On y reconnaît cependant au simple goût un principe sucré et un principe amer, dont la nature chimique n'a pas encore été dévoilée, mais que M. Guersent croit résider, le premier dans la partie ligneuse de la plante, le second dans la partie corticale des vieilles tiges.
Cette plante a été libéralemer1t décorée de qualités anodine, vomitive, purgative, sudorifique, diurétique, béchique, emménagogue, apéritive, etc. Floyer, ayant trouvé trente baies de douce-amère intactes dans l'estomac d'un chien mort après les avoir avalées, en a conclu que ces fruits étaient délétères, et tous les auteurs de matière médicale sont partis de ce simple fait pour leur attribuer une qualité vénéneuse. Cependant les expériences de M. Duval prouvent évidemment l'innocuité de ces fruits, au moins pour les chiens, puisqu'il en a administré trente, quarante, soixante et jusqu'à cent cinquante en une seule dose à , plusieurs de ces animaux, sans produire aucun accident ni le moindre effet appréciable.
Toutefois les effets immédiats de la douce-amère sur l'économie animale, décèlent dans les différentes parties de cette plante une qualité vireuse, analogue à celle qu'on retrouve dans toutes les solanées, et susceptible de produire une excitation plus ou moins vive. Des nausées, des vomissemens, l'anxiété précordiale, des picotemens dans certaines parties du corps, ont été souvent le résultat de son administration. D'autres fois elle a donné lieu au prurit des organes génitaux , à des crampes et même à des mouvemens convulsifs de la face.
Dehaen a vu le délire ainsi que les convulsions, et Gouan, la paralysie de la langue, être le résultat de son action. L'influence de la douce-amère sur les fonctions nutritives se manifèste par des évacuations alvines, l'augrnentation de la transpiration, une abondante sécrétion d'urine. Elle augmente en outre le produit des sécrétions muqueuses, et facilite aussi quelquefois l'expectoration. Cette double action sur les fonctions organiques et sur les fonctions de relation; a porté M. Guersent à admettre dans cette plante la coexistence d'un principe excitant et d'un principe vireux; qui, quoique unis ensemble; peuvent agir séparément. Mais il ne faut pas croire, ajoute cet observateur, que ces propriétés médicales soient aussi prononcées dans la douce-amère qu'elles le sont dans la belladone et autres solanées; beaucoup d'individus ne paraissent en éprouver aucun effet sensible. M. Guersent a pris lui-même jusqu'à une demi-once d'extrait de douce-amère, sans en éprouver la moindre influence.
Quoique les effets consécutifs ou l'influence de cette solanée sur la marche des maladies soient beaucoup moins connus que ses effets immédiats, elle n'en est pas moins préconisée dans une foule d'affections, soit aiguës, soit chroniques. Boerhaave et Linné en conseillent l'emploi dans la péripneumonie et dans la pleurésie. Werll1off et Sagar ont vanté son efficacité contre la phthisie pulmonaire, et de serviles imitateurs de la polypharmacie galénique ont fait entrer cette plante dans une foule de préparations compliquées et dégoûtantes dont les médecins routiniers ne cessent de fatiguer l'estomac des malheureux phthisiques. Dehaen s'est bien trouvé de son usage dans le traitement des convulsions et autres maladies spasmodiques. Sauvages lui attribue la guérison d'une vérole constitutionnelle. Murray, d'après l'illustre Linné, parle de douleurs ostéocopes, de suppressions menstruelles , d'ictères merveilleusement guéris par l'administration de cette plante.
Razoux et autres praticiens ont préconisé ses vertus contre l'hydropisie, les chancres, la cacochymie. Au rapport de M. Guersent, la douce-amère paraît avoir été quelquefois utile dans certains catarrhes avec atonie et sans fièvre, et dans plusieurs cas de blennorrhagie et de leucorrhée. Les succès de cette solanée contre les rhumatismes sont attestés par un grand nombre d'auteurs. Les faits ohservés par Carrère tendent même à établir, comme sur une base inébranlable, son efficacité dans les affections de ce genre, soit aiguës, soit chroniqués. Mais le judicieux Cullen, qui en a fait usage dans ces maladies, avoue que si elle a paru quelquefois y être avantageuse, le plus souvent elle n'y a produit aucun effet.
Les observations de Razoux, Carrère et Bertrand de Lagresie semblent également constater les bons effets de la douce-amère contre les dartres. M. Guersent pense même que si elle n'y réussit pas plus souvent, cela tient à ce qu'on l' emploie à trop faible dose. Cependant M. Alibert qui, mieux que personne, a pu juger sainement de l'influence de cette plante sur les maladies herpétiques par l'usage multiplié qu'il en a fait à l'hôpital Saint-Louis, déclare qu'il n'en a obtenu qu'un succès médiocre. A l'extérieur, Fuller faisait de fréquentes applications topiques de la douce-amère : il en préconise l'infusion comme une sorte de spécifique contre les chutes, les contusions et les ecchymoses. Sebizius attribue aux cataplasmes qu'on en prépare, la propriété de calmer les douleurs, et de résoudre les engorgemens des mamelles. D'après une semblable masse de faits, ce serait sans doute pousser le scepticisme trop loin que de refuser à la douce amère une action plus ou moins énergique, susceptible de produire d'heureux effets dans le traitement de plusieurs maladies; mais il faut convenir que, malgré les nombreuses autorités qu'on pourrait citer à l'appui de son efficacité, les cas dans lesquels elle a eu des succès ne sont ni assez précis ni assez exactement déterminés pour fixer irrévocablemènt les idées sur ses propriétés médicales.
On l'administre ordinairement en décoction de quinze à trente grammes ( environ quatre à huit drachmes), pour un kilogramme ( deux livres) d'eau réduite aux deux tiers. On fait prendre cette dose en vingt-quatre heures, soit seule, soit associée au lait ou convenablement édulcorée. On a rarement recours à son infusion aqueuse. Sa décoction vineuse n'est pas d'un usage plus fréquent. L'extrait alcoolique et l'extrait aqueux qu'on en prépare se donnent à la dose d'un à deux grammes ( dix-huit à trente-six grains) par jour , et on peut en augmenter successivement la quantité. On pourrait également administrer la douce-amère en substance, soit en poudre, soit sous forme pilulaire, mais on en fait rarement usage. Les feuilles et les jeunes pousses servent à faire des cataplasmes émolliens. Le suc des semences, au rapport de Mathiole, était jadis employé à la composition d'un fard en honneur parmi les femmes de la Toscane, pour dissiper les taches de la peau. - Bulletin commercial de l'Union Pharmaceutique - 7e Année N° 10 - octobre 1879
- Les plantes qu'on croyait propres à guérir les blessures; faites avec le fer, telles que la Sideritis ou l'erraria (crapaudine), furent, par une semblable association d'idées, consacrées au même dieu. Cette dernière plante étant ainsi devenue la plante d'Hercule, l'ennemi des brigands, le meurtrier de Cacus, on supposa qu'elle avait la propriété d'écarter les voleurs. Apulée nous raconte, dans son traité de virtutibus herbarum, que l'herbe héracléenne (herba heraclea) ayant la vertu d'éloigner les brigands (latrones), les voyageurs ne manquent pas d'en porter sur eux. Cette herba heraclea, la sideritis, est une labiée commune dans la région méditerranéenne; M. de Gubernatis la rapproche de certaines plantes qui étaient tenues pour avoir la vertu de découvrir la retraite de ceux qui se cachaient, et qu'on baptisait en conséquence du nom d'herbe qui ouvre. Il est fait mention de telles plantes dans les hymnes védiques, dans la fable italique de Picus Martius, et dans la tradition populaire slave de la rasviv trava qu'il suffit d'approcher d'une serrure pour l'ouvrir.
