LES PLANTES SAUVAGES

Vipérine commune
NOM LATIN : Echium vulgare
FAMILLE : Boraginaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 526. — ECHIUM L . — Vipérine.

(Du grec echis, vipère : allusion aux soies piquantes et aux taches de la tige, à la forme des carpelles en tête de vipère, et à de prétendues propriétés contre la piqûre de ce reptile.)

Calice profondément divisé en 5 lobes dressés presque égaux; corolle irrégulière, pubescente, presque en cloche, à tube droit, à gorge ouverte, élargie et nue, à limbe oblique, presque bilabié, à 5 lobes inégaux ; étamines inégales, à filets allongés, à anthères ovales fixées par le dos; style filiforme, ordinairement saillant, bifide au sommet; fruit formé de 4 carpelles libres, rugueux-tuberculeux, ovoïdes ou triquètres, insérés sur le réceptacle par une base plane triangulaire.

Fleurs bleues, violacées, roses ou blanches, en grappes unilatérales scorpioïdes bractéolées, souvent disposées en panicules ; feuilles entières, les supérieures sessiles ; plantes annuelles, bisannuelles ou pérennantes, hispides, à racine d'un rouge brun.

Environ 30 espèces habitant les régions tempérées et subtropicales de l'hémisphère
boréal de l'ancien monde.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
2581. — E. vulgare L .

— Plante bisannuelle de 30 - 80 cm., verte, hérissée de poils raides, étalés, espacés, faiblement tuberculeux ; tige dressée, ordinairement très rameuse; feuilles hispides, oblongues - lancéolées, les inférieures pétiolées, à 1 nervure, les autres sessiles, aiguës; fleurs bleues ou violacées, assez grandes, en grappes formant une panicule oblongue généralement étroite ; calice hispide, à lobes linéaires, dressés; corolle de 12 - 18 mm, à tube inclus dans le calice, à limbe élargi et irrégulier, 1 - 2 fois aussi longue que le calice; étamines saillantes, à filets glabres; carpelles de 2 mm., brièvement tuberculeux.

Varie à étamines incluses, fleurs petites ( E . WIEHZ - BICKH Hab.).

Lieux secs et pierreux, dans toute la France. —
Europe; Asie occidentale; Algérie.
= Mai - août.
  • FLORE de Otto Wilhelm Thomé (1895)
  • Traité des Pantes fourragères, ou Flore des prairies ... - H. LECOQ - 1844

  • Genre Vipérine, Echium, L.

    Calice à cinq divisions; corolle à tube court, à limbe renflé. en forme de _cloche, divisé en cinq lobe inégaux, tronqués obliquement au sommet. VIPERINE COMMUNE , Echium vulgare, L. ( Herbe aux vipères, Langue d'oie).
    - Tige dressée, rameuse à sa base, haute de trois à dix décimètres, et couverte d'une multitude de petits poils implantés sur un tubercule noir; feuilles linéaires, lancéolées, hérissées de poils longs; Fleurs bleues, quelquefois roses, blanches ou carnées, disposées en un long épi.
    - Bisannuelle.

    Obs. Cette belle plante est commune sur les vieux murs, sur les rochers et sur les pelouses sèches et rocailleuses de toute l'Europe méridionale et tempérée. Elle s'avance aussi très-loin dans le Nord. Elle plairait aux bestiaux sans ses nombreuses aspérités. Les vaches et les moutons la broutent quand elle est jeune, et les abeilles recherchent ses fleurs. Elle devient quelquefois très-nuisible aux prairies artificielles, qu'elle envahit par une excessive multiplication.
  • Histoire des plantes de l'Europe - Tome 5 - J. L. M. POIRET - 1827

  • A la vue de ces belles VIPÉRINES qui naissent au milieu des rochers, il semble que la nature ait cherché à répandre les charmes de la végétation sur ces lieux stériles et sauvages, mais d'une végétation en harmonie avec ces localités.
    Quoique armées de poils rudes et nombreux, quel effet admirable ne produisent pas les vipérines, lorsqu'elles se montrent ornées de leurs grandes et belles fleurs bleues, violettes ou rougeâtrcs, surtout lorsque, frappés par le soleil, ces poils redoutables semblent autant de petites aiguilles argentées, et les mamelons qui les soutiennent autant de jolies petites perles.
    On les distingue des autres borraginées par une corolle tubulée, très-évasée vers son orifice; le limbe tronqué obliquement et divisé en cinq lobes inégaux.
    Dioscoride a fait mention d'une plante assez voisine de nos vipérines: il la nomme echion eu grec, traduit en latin par vipera (vipère), d'où le nom français de vipérine, ainsi nommée à cause de ses graines semblables à la tête d'une vipère, d'ou vient qu'on lui a attribué la propriété d'en guérir les morsures, assertion dont on sent aujourd'hui tout le ridicule, quoiqu'on en admette d'autres qui ne le sont guère moins.
    Le bord des chemins, les champs, les décombres et les vieux murs, depuis les contrées les plus chaudes du midi jusque dans le Nord, sont décorés par la VIPÉRINE COMMUNE. ( echium vulgare, Linn. ).
    Ses fleurs sont bleues, quelquefois blanches ou couleur de chair, très nombreuse; disposées en épis courts, latéraux, très rapprochés, formant par leur ensemble de longs épis terminaux. Sa tige est dure et rameuse; les feuilles, longues, très-rudes au toucher.

    Cette plante, peu recherchée par les bestiaux, est cependant broutée par les vaches et les moutons. Ses fleurs sont agréables aux abeilles.
    On y trouve l'alucita bipunctella, Fabr., et le chrysomela exoleta, Linn., qui en dévore les fleurs .
    Ses propriétés sont les mêmes que celles de la bourrache.
  • Les fleurs des moissons et des cultures - E. GADECEAU - 1914

  • Echium vulgare L.

    Nom commun: Vipérine.
    Allemand: Gemeiner Natterkopf.
    Anglais: Viper's Bugloss.

    Caractères: Plante bisannuelle de 3 à 8 décimètres. Tige couverte de poils rudes, tuberculeux, violacés, livides à la base. Feuilles lancéolées, hispides, sessiles. Fleurs d'un beau bleu, parfois roses, à filets des étamines roses, saillants; inflorescence en longue grappe linéaire terminale. Achaines noirs, ridés, rugueux.

    Juin - Août.

    Aire géographique: Toute la France: murs, mais aussi tous lieux incultes. Toute l'Europe, Orient, Sibérie occidentale.
    La Vipérine est regardée aux Etats-Unis comme d'origine étrangère et naturalisée. Elle s'y est emparée du terrain avec une intensité énorme. Nuttall en 1818, la disait "trop naturalisée, en Virginie". Elle se trouve là, occasionnellement, le long des routes, mais elle s'y est emparée complètement même des champs cultivés et elle y forme, disent les auteurs, un long tapis bleu. En France, l' Echium vulgare se voit quelquefois sur les murs, mais surtout dans les champs pierreux, le bord des chemins, les coteaux sablonneux. Elle abonde le plus souvent dans les régions maritimes où elle varie à fleurs une à trois fois plus petites disposées comme en panicule, à étamines incluses ( E. Wierzbickii Haberl.).
    Propriétés: Les abeilles recherchent les fleurs. Devient parfois envahissante dans certaines prairies artificielles.
    On vend souvent, dans les officines, ses fleurs pour celles de la Bourrache ( Borago officinalis L.); celles-ci sont employées comme pectorales, sudorifiques.