LES PLANTES SAUVAGES

Violette sauvage - Violette des bois - Violette de Reichenbach
Lieu et date de prise de vue : Charente _Commune de Dignac - Mai 2022
NOM LATIN : Viola silvestris - Viola reichenbachiana
FAMILLE : Violaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 83. - VIOLA L. - Violette.


(Du grec ion, violet : allusion à la couleur.de la fleur de la Violette.)

Fleurs irrégulières; calice persistant, à B sépales inégaux, prolongés à la base en appendices; 5 pétales inégaux, l'inférieur terminé en éperon; 5 étamines, à filets courts et élargis, à anthères dressées-conniventes; 1 style et 1 stigmate; ovaire libre ; capsule à 1 loge, s'ouvrant par 3 valves, à plusieurs graines ovoïdes-globuleuses.
Fleurs violettes, bleues, blanches, jaunes ou mélangées de ces diverses couleurs, solitaires sur un pédoncule ordinairement bractéolé, recourbé au sommet; feuilles toutes radicales ou alternes, simples, pétiolées, stipulées; plantes herbacées, rarement sous-ligneuses à la base.

Environ 150 espèces répandues dans presque tout le globe.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
387. - Viola silvestris Lamk (V. SILVATICA Fries).

Violette sauvage: Plante caulescente, glabrescente, verte ; tiges de 10 à 30 cm., glabres, naissant à l'aisselle des feuilles d'une rosette centrale; feuilles ovales en coeur, les supérieures acuminées, pétiolées, crénelées; stipules étroites, lancéolées-linéaires, frangées; fleurs d'un violet clair ou bleuâtre, inodores ; sépales lancéolés-aigus ; éperon étroit, violacé, 2-3 fois plus long que les appendices; stigmate en crochet aigu; capsule trigone, aiguë, glabre.
Varie à feuilles et fleurs plus grandes, éperon épais et blanchâtre, appendices du calice persistant sur le fruit mûr (V. RIVINIANA Reich.).

Bois, haies, dans toute la France et en Corse.
Toute l'Europe; Asie, de la Sibérie à l'Inde et au Japon; Algérie et Canaries.

= Avril à mai.
  • Histoire des plantes de l'Europe - Tome 6 - J. L. M. POIRET - 1829

  • VIOLETTE.

    La VIOLETTE, avant-courrière du printemps, parfume l'air de sa douce odeur, même avant que les frimas soient disparus : aussi est-il peu de fleurs mieux accueillies. En vain elle se cache sous l'herbe, son parfum la trahit ; le bleu empourpré de sa corolle perce à travers le gazon.
    Enlevée à son obscurité, elle reçoit l'honneur que l'on se plaît à rendre au mérite modeste qui se cache : elle ne quitte le séjour des champs que pour devenir la parure de la beauté. Placée sur son trône, elle y fait des envieux, et il n'est pas toujours accordé à l'oeil de la contempler de trop près. Une fleur aussi aimable ne pouvait être oubliée par les poètes : il a fallu lui trouver une origine merveilleuse. Les uns, profitant du nom d'ion qu'elle avait reçu des Grecs, ont avancé que Jupiter, ayant métamorphosé en génisse la belle et jeune Io, fit naître la violette pour lui procurer une pâture digne d'elle. D'autres supposent que Jupiter visitant l'Ionie, une nymphe de cette contrée vint offrir à ce dieu une violette, comme la fleur la plus chérie de ce pays : de là vient qu'elle était en grande vénération chez les Athéniens, qui se croyaient descendus des Ioniens. Le poète Rapin, dans le livre 1er de ses Jardins, a fait de la violette une nymphe attaquée par Apollon, et que Diane convertit en fleur pour la dérober aux poursuites de ce dieu. Notre violette, quoique très-bien connue des anciens, n'était pas la seule qui portât ce nom : ils l'appliquaient à plusieurs autres plantes, en particulier à notre giroflée jaune.
    Les violettes, rapprochées d'abord de la famille des CISTÉES, en forment aujourd'hui une particulière, sous le nom de VIOLACÉES. Le genre qui les renferme offre quelques difficultés, si on y comprend les espèces exotiques qui le composent; mais borné aux espèces d'Europe, il est facile à signaler par un calice à cinq divisions prolongées à leur base ; cinq pétales inégaux ; le supérieur plus grand, terminé en éperon ; cinq étamines ; deux des filaments s'allongent et pénètrent dans l'éperon ; les anthères conniventes, membraneuses au sommet ; l'ovaire supérieur; un style ; un stigmate aigu, ou renflé en un globule ouvert au sommet; une capsule à une loge, à trois angles, à trois valves ; les semences nombreuses, attachées le long du milieu des valves ; un périsperme charnu.