LES PLANTES SAUVAGES

Vesce de Cerdagne - Vesce velue -
NOM LATIN : Vicia villosa - Vicia varia
FAMILLE : Fabaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 181. - VICIA L. - Vesce.
(Du grec bicion, vesce, ou du latin vincire, lier, entrelacer : allusion aux tiges souvent, entrelacées et grimpantes.)
Calice tubuleux en cloche, à 5 dents égales ou inégales ; étamines diadelphes ou presque monadelphes, à tube tronqué très obliquement au sommet; style filiforme, arqué, comprimé par le côté ou d'avant en arrière, barbu sous le stigmate ou plus ou moins pubescent tout autour au sommet ; gousse saillante, oblongue ou linéaire, ordinairement comprimée, terminée en bec ou arrondie, stipitée ou non, à 2 ou plusieurs graines.
Fleurs de couleurs très variées, en grappes pédonculées ou 1-3 subsessiles à l'aisselle des feuilles; feuilles paripennées, terminées presque toujours par une vrille simple ou rameuse, à 1 à 15 paires de folioles entières, rarement dentées; stipules non foliacées; plantes herbacées, souvent grimpantes.

Environ 120 espèces habitant l'hémisphère boréal et l'Amérique australe. Plusieurs sont cultivées en grand pour l'homme ou pour les animaux, et toutes sont fourragères.

Elles nuisent quelquefois aux moissons par leur abondance les années pluvieuses.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
1011 - Vicia varia Host. (Cracca varia G. G.).

-Plante annuelle ou pérennante de 30 cm à 1 mètre, glabrescente à poils appliqués; feuilles à 5 - 10 paires de folioles; vrilles rameuses; stipules souvent dentées; fleurs violettes panachées de blanc, de 14 à 16mm. S'ouvrant toutes ensembles nombreuses, en grappes rhomboïdales-oblongues, non plumeuses, dépassant le feuille; calice bossu à la basse; étendard égalant les ailes, à limbe 1 fois plus court que l'onglet; gousses de 20 à 25mm sur 8 à 9 glabres, contractées en un pied plus long que le tube du calice; hile égalant le 7ème du contour de la graine.

Varie à plante toute hérissée de poils étalés, grappe plumeuse avant la floraison (V. Villosa Roth).

Moissons et champs, dans presque toute la France et en Corse.
Europe centrale et méridionale; Asie occidentale; Afrique septentrionale.

= Juin à août.
  • Histoire des plantes de l'Europe - Tome 7 - J. L. M. POIRET - 1829

  • VESCE.

    Ce genre, au moins aussi nombreux, et non moins intéressant que le précédent, en est tellement rapproché, qu'il n'en peut être essentiellement distingué que par ses folioles beaucoup plus nombreuses il est difficile d'admettre comme un caractère bien important, et qui probablement n'est point général, un style droit, velu vers son sommet, tant en dessus qu'en dessous. Les VESCES (vicia, Linn.) occupent, par le grand nombre de leurs espèces, des localités différentes, et donnent, aux lieux qu'elles habitent cet aspect agreste qui les fait rechercher. La plupart sont répandues dans les prés, les lieux cultivés, les moissons et les bois. il en est qui ne quittent point les terrains montagneux et pierreux. On en rencontre peu ou point dans les sols humides.
    Le plus grand nombre appartient à l'Europe, plus communes dans les contrées tempérées que dans celles du Nord.
    Il est bien étonnant que les vesces n'aient point assez intéressé les premiers botanistes, pour ne les avoir pas signalées, au moins comme des plantes recherchées avec avidité par les troupeaux: s'ils en ont parlé on ignore sous quel nom. Nous trouvons le nom de vicia chez les auteurs latins,qui vient, dit-on du mot vincire. (lier), à cause des tiges grimpantes et des vrilles avec lesquelles les vesces s'entortillent autour des autres plantes. Quoi qu'il en soit, on ne peut douter qu'une espèce de vicia, ou une légumineuse sous ce nom, n'ait été cultivée chez les Romains. Virgile en parle dans ses Géorgiques, mais comme d'une plante de peu d'importance, qu'on cultivait cependant, mais sans nous dire si elle était employée comme pâture, en abandonnant ses fanes aux troupeaux, ou ses graines aux oiseaux de basse-cour, aux pigeons, comme chez nous il est évident qu'on la semait dans les champs que l'on destinait, l'année suivante, à produire du froment.

    Aut tenues fetus vicioe, tristisque lupini
    Sustuleris fragiles calamos....
    Sic quoque mutatis requiescunt fetibus arva.
    Georg. I, v. 75 et 82.

    Virgile indique ailleurs le temps où il la faut semer :

    Si vero viciamque seres, vilemque faselum...
    Haud obscura cadens mittet tibi signa Bootes.
    Georg., I v. 227 et 229.

    Ainsi, du temps de Virgile, la vesce servait à occuper les terres mises en jachères. Pline en parle dans le même sens: Vicia pinguescunt arva, nec ipsa agricolis operosa; uno sulco sata, non stercoratur, nee aliud quam deoccatur. Lib. XVIII, cap. i5.

    Il paraît que cette culture a été ensuite abandonnée pendant une longue suite de siècles.
    Olivier De Serres est le premier qui ait fait sentir toute son importance sous le rapport de sa graine, ainsi que son emploi comme fourrage. Ce n'est que depuis lui, dit Bosc, qu'on a appris combien elle pouvait être utile pour nettoyer les champs des mauvaises herbes, et favoriser l'établissement des assolements.