LES PLANTES SAUVAGES

Trèfle des prés - Trèfle commun
Lieu et date de prise de vue : Charente - Commune de DIGNAC - Mai 2020
NOM LATIN : Trifolium pratense
FAMILLE : Fabaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 166. - TRIFOLIUM L. - Trèfle
(Du latin tria, trois, folia, feuilles : les feuilles sont toujours trifoliolées.)

Calice tubuleux ou en cloche, à 5.dents égales ou inégales; corolle presque toujours marcescente, à pétales tous soudés en tube inférieurement ou l'étendard seul libre ;ailes libres en avant; plus longues que la carène obtuse; étamines diadelphes, à filets un peu épaissis au sommet; style filiforme, stigmate en tète; gousse incluse dans le calice ou dans la corolle persistante, très petite, ovoïde ou oblongue, droite, ordinairement indéhiscente, à 1 à 2, rarement 3 à 6 graines.
Fleurs purpurines, blanches ou jaunes, en têtes, rarement en épis denses ou solitaires ; feuilles trifoliolées, à folioles entières ou denticulées; stipules soudées au pétiole par leur base ; plantes herbacées, peu élevées.

Près de 200 espèces habitant l'Europe, l'Asie, l'Afrique, l'Amérique. Toutes sont de bonnes plantes fourragères, avidement recherchées des troupeaux dans les pâturages; plusieurs sont cultivées en grand dans toute la France.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
897. - T. pratense L. Trèfle commun.

Plante vivace de 10 à 50 cm., velue dressée ou ascendante, à souche verticale; feuilles écartées, les supérieures subsessiles et opposées; folioles ovales ou elliptiques, molles, à peine veinées, presque entières; stipules à partie libre largement triangulaire, brusquement terminée en pointe sétacée appliquée ; fleurs purpurines, rarement blanchâtres, de 10 à 15 mm., dressées, en grosses
tètes subglobuleuses, subsessiles, terminales; calice à tube velu et à 10 nervures, à gorge glabre et muni d'un anneau calleux, à dents ciliées, sétacées, inégales, l'inférieure 1 fois plus longue que le tube.

Prés, bois, pâturages, dans toute la France et en Corse.
Europe; Asie occidentale; Afrique septentrionale.

= Mai à septembre.

- Cultivé partout comme fourrage.
  • FLORE de Otto Wilhelm Thomé (1895)
  • Histoire des plantes de l'Europe - Tome 7 - J. L. M. POIRET - 1829

  • TRÈFLE.

    PARMI les plantes des prairies, il en est peu qui méritent plus d'éloges que le TREFLE (trifolium, Linn.), il en est peu de plus généralement cultivées. Il occupe tous les ans de vastes plaines, et offre à l'homme l'espoir d'une prospérité attachée à ses travaux l'agriculteur calcule le nombre de troupeaux qu'il pourra nourrir avec cette plante précieuse, les engrais qu'elle lui fournira pour bonifier ses autres champs, et les profits qu'il pourra en retirer. Il n'est même personne que la vue de ces beaux pâturages ne réjouisse, comme étant une des sources d'où découle le bonheur de la vie sociale. Il est étonnant que cette culture n'ait pas été pratiquée par les anciens ils parlent bien de quelques trèfles, mais comme plantes médicinales.
    Cette culture, à ce qu'il paraît, n'était pas même en usage du temps d'Olivier de Serres, qui n'en dit pas un mot dans son Théâtre d'agriculture. Les anciens ont donné le nom grec de triphullon, traduit en latin par celui de triphyllum, non seulement à plusieurs de nos trèfles, mais encore à beaucoup d'autres plantes dont les feuilles se composent de trois folioles, tandis que les véritables trèfles ont pour caractère des fleurs en tête; un calice à cinq dents; la carène, quelque- fois la corolle d'une seule pièce; une gousse fort petite à une ou deux semences, recouverte par le calice.
    Les troupeaux broutent avec délices toute espèce de trèfle; l'agriculteur a choisi pour les cultiver, celles qui pouvaient, avec plus de facilité, fournir le plus de produits, ainsi que les plus favorables pour la nourriture des bestiaux. La plus généralement cultivée est le TREFLE DES PRÉS (trifolium pratense, Linn.), dont les tiges sont ascendantes, striées; les folioles ovales, un peu ciliées; les stipules larges, membraneuses, subulées au sommet. Les fleurs sont d'un rouge pourpre, réunies en une tête serrée, terminale, accompagnée de deux feuilles en forme de bractées; les dents du calice fines et velues, l'une d'elles beaucoup plus longue; la corolle est monopetale, quelquefois blanchâtre ou d'un blanc-jaunâtre.
    Cette plante est commune dans les prés. Elle croit également dans les contrées du Nord et du Midi. Ce trèfle est un excellent pâturage pour tous les bestiaux; ils en sont si avides qu'il est dangereux de les laisser trop longtemps dans les pâturages quand ils en mangent en trop grande quantité ils se donnent des indigestions; cette surabondance de nourriture occasione des vertiges aux chevaux, trop de graisse et de l'enflure aux moutons. Dans l'étable, il faut le mélanger avec de la paille, quoiqu'il soit moins dangereux sec que vert. Les terres douces, grasses et fraîches sont celles qui lui conviennent le mieux il dure trois ans, et peut fournir deux, trois ou quatre récoltes par an mais il a l'inconvénient d'être plus long-temps à sécher que la luzerne et le sainfoin. Ses feuilles fournissent une couleur verte; ses fleurs une abondante récolte de miel aux abeilles; ses semences une bonne nourriture aux volailles.