LES PLANTES SAUVAGES

Serpolet - Thym serpolet
Lieu et date de prise de vue : Charente - Commune de Dirac - 01 Août 2021
NOM LATIN : Thymus serpyllum
FAMILLE : Lamiaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 573. - THYMUS L. - Thym.

(Du grec Thyô, je parfume, ou thymos, force : plantes aromatiques et stimulantes.)

Calice tubuleux en cloche, à 10 nervures, très barbu à la gorge, à 2 lèvres, la
supérieure tridentée, l'inférieure à 2 lobes lancéolés en alêne, ciliés, arqués-ascendants;
corolle bilabiée, à tube inclus, à lèvre supérieure dressée, presque plane, émarginée,
l'inférieure étalée, à 3 lobes, le médian un peu plus grand; 4 étamines ordinairement
saillantes, droites, divergentes; anthères à loges divergentes; carpelles ovoïdes, lisses.
Fleurs purpurines rosées ou blanches, petites, en tètes globuleuses ou en épis oblongs
au sommet des rameaux; feuilles petites, entières, de formes très variées; plantes peu
élevées, très rameuses, très aromatiques.
Environ 50 espèces habitant les régions tempérées de l'hémisphère boréal. Plantes
employées tantôt comme toniques et stimulantes, tantôt comme assaisonnement ou
comme cosmétique.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
2854 . - T. Serpyllum L. (T. ANGUSTIFOLIUS Pers.).

Serpolet. - Plante vivace de 5 à 30 cm., verte, glabrescente ou peu velue, aromatique; souche peu épaisse, émettant de longues tiges couchées-radicantes, formant un gazon assez serré ; rameaux assez allongés, brièvement pubescents tout autour; feuilles petites, obovales
en coin ou linéaires-oblongues (4 à 6 mm. de long), atténuées et longuement ciliées à la base, glabres sur les faces, à nervures saillantes; inflorescence en tètes globuleuses ou ovoïdes; calice poilu tout autour ou glabre en dessus. Espèce polymorphe.

Lieux secs et arides, surtout calcaires, dans presque toute la France.
Europe; Afrique septentrionale ; Asie occidentale et centrale.

= Mai à septembre.
  • FLORE de Otto Wilhelm Thomé (1895)
  • Traité des Pantes fourragères, ou Flore des prairies ... - H. LECOQ - 1844

  • THYM SERPOLLET, Thymus serpillum, L.

    (Pillolet, Pouilleux, Thym sauvage).
    -Tiges ligneuses, grêles, couchées, pubescentes; feuilles petites, entières, ovales obtuses, glauques; fleurs purpurines, en tête; corolle un peu plus longue que le calice.

    Obs. On voit le Serpollet sur tous les coteaux arides, sur les pelouses sèches et exposées au grand soleil. Il y forme de jolis gazons étalés, dont les abeilles aiment beaucoup les fleurs.
    Les animaux refusent le Serpollet , à l'exception des moutons , des chèvres et des lapins, encore les moutons ne le recherchent pas, et le mangent parce qu'ils ne trouvent rien de mieux sur les mauvais sols où le serpollet croît naturellement.
  • Histoire des plantes de l'Europe - Tome 4 - J. L. M. POIRET - 1827

  • LE THYM (thymus) n'a rien perdu de son ancienne réputation. De tout temps il a été cité avec éloge pour sa verdure permanente, pour son emploi dans la parfumerie , dans les assaisonnements, pour son arome qui attire quelques quadrupèdes ruminants, de nombreux essaims d'abeilles, et pour l'excellence du miel qu'il leur fournit; c'est surtout cette dernière considération qui a valu au thym et au serpolet des éloges si multipliés.
    Chez les poètes comme chez les agriculteurs, c'est la proximité des coteaux couverts de thym et de serpolet, c'est la multiplication de ces plantes dans le voisinage des ruches , qui doit donner le meilleur miel. Ce conseil est souvent répété par Virgile dans ses Géorgiques.

    Près de là que le thym, leur aliment chéri,
    Le muguet parfumé, le serpolet fleuri,
    S'élèvènt en bouquets, s'étendent en bordure. Etc.

    Et ailleurs,

    Toi-même, pour fixer leurs folâtres humeurs,
    Parfume tes jardins des plus douces odeurs;
    Ombrage de pins verts les dômes qu'ils habitent;
    Que les vapeurs du thym au travail les invitent.

    Horace, de son côté, nous peint les chèvrres broutant en liberté le thym et l'arbousier.
    Suivons avec le bon La Fontaine le jeune lapin au milieu de ses accès de gaieté : voyons-le :

    . . . . . Faire à l' Aurore sa cour
    Parmi le thym et la rosée;
    Après qu'il eut brouté, trotté, fait tous ses tours,
    Jeannot lapin retourne aux souterrains séjours.

    Il n'est pas jusqu'au nom du thym qui ne soit l'expression de ses qualités. Il vient du grec tumos, qui signifie force , courage , le thym étant au nombre de ces plantes qui réveillent et fortifient les esprits animaux par leur odeur aromatique.
    Pour la production de leur huile essentielle, il leur faut la chaleur des contrées méridionales; aussi n'est-ce que là qu'on trouve la plupart des espèces de thym , d'autant plus parfumées, que les lieux sont plus arides et plus chauds.
    Le thym se distingue, comme genre, par un calice à cinq dents , trois supérieures, deux inférieures, formant deux lèvres; leur orifice est fermé par des poils : la lèvre supérieure de la corolle plane, échancrée; l'inférieure à trois lobes.
    Le THYM SERPOLET ( thymus serpillum, Linn.) est l'espèce la plus commune de ce genre. Il forme, par ses tiges grêles et rampantes, par ses feuilles et ses fleurs petites et odorantes, de charmants gazons qui nous invitent au repos. Ses variétés sont nombreuses; ses feuilles ovales, presque sessiles, glabres ou velues; les fleurs rougeâtres ou purpurines, rapprochées en une tête terminale. On y remarque quelquefois de petites têtes blanches, veloutées, stériles, occasionnées par la piqûre d'un insecte. Son odeur est également variable. Elle est, dans une variété, très-pénétrante, approchant de celle du citron ou de la mélisse des jardins. On a observé sur cette plante le phalœna thymiaria, Linn.
    Le serpolet, dit Bosc, est l'indice du plus mauvais sol , et les cultivateurs ne le voient jamais avec plaisir. Les moutons, les lapins et les lièvres en mangent les jeunes pousses; les abeilles en font d'abondantes récoltes. Il est céphalique et tonique. On l'emploie dans certaines tumeurs atoniques, soit en fomentations, soit en sachets, qu'on laisse à demeure sur les parties affectées. Il paraît que, chez les Romains, il entrait comme assaisonnement, dans la préparation de plusieurs aliments , ainsi que le prouve ce passage de Virgile: Allia, serpyllumque, herbas contundit olentes.