LES PLANTES SAUVAGES

Pissenlit - Dent-de-lion - Taraxacum officinale
Lieu et date de prise de vue : Charente - Commune de Dignac
NOM LATIN : Taraxacum officinale
FAMILLE : Asteraceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 445 . - TARAXACUM Juss. - Pissenlit.

(Du grec taraxis, trouble, akeomai, guérir: allusion à de prétendues propriétés médicales.)

Involucre ovale ou ovale-oblong, à folioles nombreuses, inégales, imbriquées, toutes réfléchies à la maturité, les extérieures courtes simulant un calicule; réceptacle nu; acharnes oblongs, cylindracés, un peu comprimés, munis de côtes muriquées et épineuses au sommet, surmontés d'un long bec filiforme; aigrette blanche ou un peu roussâtre à soies simples, disposées sur plusieurs rangs ; fleurs jaunes ; plantes acaules monocéphales.

Les feuilles de Pissenlit sont employées comme salade.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
2170 . - Taraxacum officinale Wiggers (T. DENS LEONIS Desf.) Dent-de-Lion.

Souche vivace épaisse; pédoncules radicaux de 6 à 30 cm. dressés ou ascendants, monocéphales; feuilles toutes radicales, en rosette, glabres ou glabrescentes, atténuées à la bas», roncinées, pennatifides ou pennatipartites à segments triangulaires-lancéolés; involucre à folioles entières ou denticulées
au sommet pourvu ou non de callosité, les extérieures étalées ou réfléchies; achaines grisâtres, épineux au sommet, égalant le bec ou plus court; fleurs jaunes.
Varie à feuilles souvent étroitement laciniées avec des achaines grisâtres (T. LEVIGATUM Desf.) ou avec achaines rouges (T. ERYTUROSPERMUM Andrz.).

Prés, bords des chemins, lieux incultes, partout; Corse.
Europe, Sibérie, Japon, Afrique septentrionale, Amérique septentrionale.

= Avril à octobre.
  • FLORE de Otto Wilhelm Thomé (1895)
    • Traité des Pantes fourragères, ou Flore des prairies ... - H. LECOQ - 1844

    • Genre Pissenlit, Taraxacum, L.

      Involucre double l'extérieur souvent déjeté en dehors ; réceptacle nu, ponctué; aigrette pèdicellée; hampe uniflore. PISSENLIT COMMUN, Taraxacum dens leonis, Lam. (Chopine, Cochet, Couronne de moine, Dent de lion, Laitue de chien, Liondent, Salade de taupe.)
      — Feuilles glabres, profondément dentées ou roncinées; fleursjaunes, grandes, solitaires; involucre extérieur réfléchi.
      — Vivace.
      Obs. Il est peu de plantesplus communes que le Pissenlit, et qui s'accommodent de terrains plus divers. Il abonde dans la plupart des prairies ; il croît aussi bien dans le Nord que dans le Midi, aussi facilement sur le bord de la mer que sur le sommet des hautes montagnes. Il paraît immédiatement sur les éboulements, sur les sols nouveaux, sur les pres que l'on veut créer, au milieu des prairies artificielles. Il développe, sur la terre amoncelée par les taupes, ses feuilles étiolées et jaunies, que l'on mange en salade; et dès le premier printemps, comme au dernier jour de l'automne, il fleurit, et trouve le moyen d'étaler bientôt après son élégante tête de graines, que le vent disperse et entraîne au loin. Quoique souvent cette plante occupe beaucoup de place dans les prairies, et que malgré sa rusticité,elle préfère celles qui sont grasses et humides, c'est une excellente espèce, recherchée par tous les bestiaux, et principalement par les vaches, dont elle augmente le lait. Sa précocité doit engager à la faire entrer dans les mélanges destinés aux pacages, car peu d'herbes poussent aussi vite et végètent aussi longtemps. Comme foin sec, le Pissenlit est une plante nuisible ; il est en graines quand les autres mûrissent ; ses feuilles se desséchent mal, et perdent ce suc laiteux un peu amer qui plaît tant aux bestiaux. On observe souvent dans les luzernes, avant leur première coupe, et surtout en Auvergne, le mélange d'une grande quantité de Pissenlits qui fleurissent abondamment en avril et mai. C'est une des meilleures associations que l'on puisse offrir aux animaux; mais il faut le faucher quand il fleurit, et le leur donner en vert.
      « Le Pissenlit, dit Springel, possède tant de qualités précieuses, qu'on a lieu de s'étonner que depuis longtemps cette plante ne soit pas cultivée. Ses qualités principales sont :
      1° Toute espèce de bétail, surtout le bétail à cornes, le mange avec plaisir; les boeufs s'en engraissent promptement, parce qu'il contient non seulement des parties nutritives, mais encore beaucoup de sel; les vaches donnent du lait en quantité et d'un goût exquis, quand elles en ont été nourries pendant quelque temps; elle forme une excellente nourriture pour les moutons, à cause de la quantité de sel et de suc laiteux amer qu'elle contient.
      2° Excepté les endroits marécageux et les sables arides, le Pissenlit croît dans toute espèce de terrain, même entre les pavés et surles murailles, où sa racine fusiforme a la propriété de pénétrer dans toutes les cavités et fissures, pour y absorber les principes nutritifs.
      3° Il appartient aux plantes qui paraissent des premières au printemps; et lorsqu'il est pâturé ou fauché, il continue de végéter pendant tout l'été et l'automne, chose extrêmement importante.
      4° Lorsqu'il se trouve parmi le Trèfle, le Sainfoin, la Luzerne; il n'est pas rare de voir ses tiges et ses feuilles atteindre la hauteur d'un pied et demi à doux pieds : d'un autre côté, quand il croît dans les pâturages, ses feuilles s'étalent, de sorte qu'il est aussi bon à être pâturé que fauché ; néanmoins la conversion en foin est difficile : la grande quantité d'eau qu'il contient fait qu'il ne sèche que lentement. Cependant comme on a acquis, dans plusieurs contrées, l'expérience qu'il procure aux vaches un lait plus abondant et plus riche que le meilleur foin de Trèfle, ou cherche autant que possible à le propager dans les prairies.
      5° Le Pissenlit est vivace, et les froids les plus vifs ne peuvent le détruire : il en est de même de l'humidité et de la sécheresse, qui n'influent que peu sur sa végétation à cause de sa racine, qui pénètre jusqu'à deux pieds de profondeur.
      6° Cette longueur de la racine est également cause que le Pissenlit vient non seulement bien dans les sols extrêmement maigres, mais encore qu'il les bonifie tellement, que lorsqu'il les a occupés pendant quelque temps, on y voit croître des Graminées et autres plantes traçantes qui exigent un sol fertile. L'analyse nous fait voir, du reste, qu'il préfère un sol riche en sel commun, en gypse, en phosphate de chaux et en sels alcalins; ces substances sont par conséquent un bon engrais pour lui.
      7° Sa culture n'offre aucune difficulté, sa semence, qui est assez grosse, levant facilement et pouvant être recueillie sans peine par des enfants, aussitôt qu'elle est devenue brune. On étend alors les têtes sur un grenier bien aéré; on les remue avec des râteaux pendant une quinzaine de jours et on les bat au fléau. La graine qu'on en retire peut être semée par-dessus des céréales d'hiver, avec du Trèfle, des Graminées et autres plantes fourragères. En peu de jours, elle lève, lorsque la température est assez élevée et que le sol contient assez d'humidité. Ainsi semée avec d'autres plantes, comme cela doit toujours se faire, on doit employer quatre à cinq kilog. par hectare; de cette manière on fait un pâturage excellent, soit pour les moutons, soit pour le gros bétail ou pour les chevaux.» Les T.obovatum,DC;loevigatum, DC, et palustre, DC, qui sont à peine des espèces distinctes,jouissentdes mê- mes qualités, mais à un moindre degré.
    • Traité des Pantes fourragères, ou Flore des prairies ... - H. LECOQ - 1844

    • Genre Pissenlit, Taraxacum, L.

      Involucre double l'extérieur souvent déjeté en dehors ; réceptacle nu, ponctué; aigrette pèdicellée; hampe uniflore. PISSENLIT COMMUN, Taraxacum dens leonis, Lam. (Chopine, Cochet, Couronne de moine, Dent de lion, Laitue de chien, Liondent, Salade de taupe.)
      — Feuilles glabres, profondément dentées ou roncinées; fleursjaunes, grandes, solitaires; involucre extérieur réfléchi.
      — Vivace.
      Obs. Il est peu de plantesplus communes que le Pissenlit, et qui s'accommodent de terrains plus divers. Il abonde dans la plupart des prairies ; il croît aussi bien dans le Nord que dans le Midi, aussi facilement sur le bord de la mer que sur le sommet des hautes montagnes. Il paraît immédiatement sur les éboulements, sur les sols nouveaux, sur les pres que l'on veut créer, au milieu des prairies artificielles. Il développe, sur la terre amoncelée par les taupes, ses feuilles étiolées et jaunies, que l'on mange en salade; et dès le premier printemps, comme au dernier jour de l'automne, il fleurit, et trouve le moyen d'étaler bientôt après son élégante tête de graines, que le vent disperse et entraîne au loin. Quoique souvent cette plante occupe beaucoup de place dans les prairies, et que malgré sa rusticité,elle préfère celles qui sont grasses et humides, c'est une excellente espèce, recherchée par tous les bestiaux, et principalement par les vaches, dont elle augmente le lait. Sa précocité doit engager à la faire entrer dans les mélanges destinés aux pacages, car peu d'herbes poussent aussi vite et végètent aussi longtemps. Comme foin sec, le Pissenlit est une plante nuisible ; il est en graines quand les autres mûrissent ; ses feuilles se desséchent mal, et perdent ce suc laiteux un peu amer qui plaît tant aux bestiaux. On observe souvent dans les luzernes, avant leur première coupe, et surtout en Auvergne, le mélange d'une grande quantité de Pissenlits qui fleurissent abondamment en avril et mai. C'est une des meilleures associations que l'on puisse offrir aux animaux; mais il faut le faucher quand il fleurit, et le leur donner en vert.
      « Le Pissenlit, dit Springel, possède tant de qualités précieuses, qu'on a lieu de s'étonner que depuis longtemps cette plante ne soit pas cultivée. Ses qualités principales sont :
      1° Toute espèce de bétail, surtout le bétail à cornes, le mange avec plaisir; les boeufs s'en engraissent promptement, parce qu'il contient non seulement des parties nutritives, mais encore beaucoup de sel; les vaches donnent du lait en quantité et d'un goût exquis, quand elles en ont été nourries pendant quelque temps; elle forme une excellente nourriture pour les moutons, à cause de la quantité de sel et de suc laiteux amer qu'elle contient.
      2° Excepté les endroits marécageux et les sables arides, le Pissenlit croît dans toute espèce de terrain, même entre les pavés et surles murailles, où sa racine fusiforme a la propriété de pénétrer dans toutes les cavités et fissures, pour y absorber les principes nutritifs.
      3° Il appartient aux plantes qui paraissent des premières au printemps; et lorsqu'il est pâturé ou fauché, il continue de végéter pendant tout l'été et l'automne, chose extrêmement importante.
      4° Lorsqu'il se trouve parmi le Trèfle, le Sainfoin, la Luzerne; il n'est pas rare de voir ses tiges et ses feuilles atteindre la hauteur d'un pied et demi à doux pieds : d'un autre côté, quand il croît dans les pâturages, ses feuilles s'étalent, de sorte qu'il est aussi bon à être pâturé que fauché ; néanmoins la conversion en foin est difficile : la grande quantité d'eau qu'il contient fait qu'il ne sèche que lentement. Cependant comme on a acquis, dans plusieurs contrées, l'expérience qu'il procure aux vaches un lait plus abondant et plus riche que le meilleur foin de Trèfle, ou cherche autant que possible à le propager dans les prairies.
      5° Le Pissenlit est vivace, et les froids les plus vifs ne peuvent le détruire : il en est de même de l'humidité et de la sécheresse, qui n'influent que peu sur sa végétation à cause de sa racine, qui pénètre jusqu'à deux pieds de profondeur.
      6° Cette longueur de la racine est également cause que le Pissenlit vient non seulement bien dans les sols extrêmement maigres, mais encore qu'il les bonifie tellement, que lorsqu'il les a occupés pendant quelque temps, on y voit croître des Graminées et autres plantes traçantes qui exigent un sol fertile. L'analyse nous fait voir, du reste, qu'il préfère un sol riche en sel commun, en gypse, en phosphate de chaux et en sels alcalins; ces substances sont par conséquent un bon engrais pour lui.
      7° Sa culture n'offre aucune difficulté, sa semence, qui est assez grosse, levant facilement et pouvant être recueillie sans peine par des enfants, aussitôt qu'elle est devenue brune. On étend alors les têtes sur un grenier bien aéré; on les remue avec des râteaux pendant une quinzaine de jours et on les bat au fléau. La graine qu'on en retire peut être semée par-dessus des céréales d'hiver, avec du Trèfle, des Graminées et autres plantes fourragères. En peu de jours, elle lève, lorsque la température est assez élevée et que le sol contient assez d'humidité. Ainsi semée avec d'autres plantes, comme cela doit toujours se faire, on doit employer quatre à cinq kilog. par hectare; de cette manière on fait un pâturage excellent, soit pour les moutons, soit pour le gros bétail ou pour les chevaux.» Les T.obovatum,DC;loevigatum, DC, et palustre, DC, qui sont à peine des espèces distinctes,jouissentdes mê- mes qualités, mais à un moindre degré.
    • Traité des Pantes fourragères, ou Flore des prairies ... - H. LECOQ - 1844

    • Genre Pissenlit, Taraxacum, L.

      Involucre double l'extérieur souvent déjeté en dehors ; réceptacle nu, ponctué; aigrette pèdicellée; hampe uniflore. PISSENLIT COMMUN, Taraxacum dens leonis, Lam. (Chopine, Cochet, Couronne de moine, Dent de lion, Laitue de chien, Liondent, Salade de taupe.)
      — Feuilles glabres, profondément dentées ou roncinées; fleursjaunes, grandes, solitaires; involucre extérieur réfléchi.
      — Vivace.
      Obs. Il est peu de plantesplus communes que le Pissenlit, et qui s'accommodent de terrains plus divers. Il abonde dans la plupart des prairies ; il croît aussi bien dans le Nord que dans le Midi, aussi facilement sur le bord de la mer que sur le sommet des hautes montagnes. Il paraît immédiatement sur les éboulements, sur les sols nouveaux, sur les pres que l'on veut créer, au milieu des prairies artificielles. Il développe, sur la terre amoncelée par les taupes, ses feuilles étiolées et jaunies, que l'on mange en salade; et dès le premier printemps, comme au dernier jour de l'automne, il fleurit, et trouve le moyen d'étaler bientôt après son élégante tête de graines, que le vent disperse et entraîne au loin. Quoique souvent cette plante occupe beaucoup de place dans les prairies, et que malgré sa rusticité,elle préfère celles qui sont grasses et humides, c'est une excellente espèce, recherchée par tous les bestiaux, et principalement par les vaches, dont elle augmente le lait. Sa précocité doit engager à la faire entrer dans les mélanges destinés aux pacages, car peu d'herbes poussent aussi vite et végètent aussi longtemps. Comme foin sec, le Pissenlit est une plante nuisible ; il est en graines quand les autres mûrissent ; ses feuilles se desséchent mal, et perdent ce suc laiteux un peu amer qui plaît tant aux bestiaux. On observe souvent dans les luzernes, avant leur première coupe, et surtout en Auvergne, le mélange d'une grande quantité de Pissenlits qui fleurissent abondamment en avril et mai. C'est une des meilleures associations que l'on puisse offrir aux animaux; mais il faut le faucher quand il fleurit, et le leur donner en vert.
      « Le Pissenlit, dit Springel, possède tant de qualités précieuses, qu'on a lieu de s'étonner que depuis longtemps cette plante ne soit pas cultivée. Ses qualités principales sont :
      1° Toute espèce de bétail, surtout le bétail à cornes, le mange avec plaisir; les boeufs s'en engraissent promptement, parce qu'il contient non seulement des parties nutritives, mais encore beaucoup de sel; les vaches donnent du lait en quantité et d'un goût exquis, quand elles en ont été nourries pendant quelque temps; elle forme une excellente nourriture pour les moutons, à cause de la quantité de sel et de suc laiteux amer qu'elle contient.
      2° Excepté les endroits marécageux et les sables arides, le Pissenlit croît dans toute espèce de terrain, même entre les pavés et surles murailles, où sa racine fusiforme a la propriété de pénétrer dans toutes les cavités et fissures, pour y absorber les principes nutritifs.
      3° Il appartient aux plantes qui paraissent des premières au printemps; et lorsqu'il est pâturé ou fauché, il continue de végéter pendant tout l'été et l'automne, chose extrêmement importante.
      4° Lorsqu'il se trouve parmi le Trèfle, le Sainfoin, la Luzerne; il n'est pas rare de voir ses tiges et ses feuilles atteindre la hauteur d'un pied et demi à doux pieds : d'un autre côté, quand il croît dans les pâturages, ses feuilles s'étalent, de sorte qu'il est aussi bon à être pâturé que fauché ; néanmoins la conversion en foin est difficile : la grande quantité d'eau qu'il contient fait qu'il ne sèche que lentement. Cependant comme on a acquis, dans plusieurs contrées, l'expérience qu'il procure aux vaches un lait plus abondant et plus riche que le meilleur foin de Trèfle, ou cherche autant que possible à le propager dans les prairies.
      5° Le Pissenlit est vivace, et les froids les plus vifs ne peuvent le détruire : il en est de même de l'humidité et de la sécheresse, qui n'influent que peu sur sa végétation à cause de sa racine, qui pénètre jusqu'à deux pieds de profondeur.
      6° Cette longueur de la racine est également cause que le Pissenlit vient non seulement bien dans les sols extrêmement maigres, mais encore qu'il les bonifie tellement, que lorsqu'il les a occupés pendant quelque temps, on y voit croître des Graminées et autres plantes traçantes qui exigent un sol fertile. L'analyse nous fait voir, du reste, qu'il préfère un sol riche en sel commun, en gypse, en phosphate de chaux et en sels alcalins; ces substances sont par conséquent un bon engrais pour lui.
      7° Sa culture n'offre aucune difficulté, sa semence, qui est assez grosse, levant facilement et pouvant être recueillie sans peine par des enfants, aussitôt qu'elle est devenue brune. On étend alors les têtes sur un grenier bien aéré; on les remue avec des râteaux pendant une quinzaine de jours et on les bat au fléau. La graine qu'on en retire peut être semée par-dessus des céréales d'hiver, avec du Trèfle, des Graminées et autres plantes fourragères. En peu de jours, elle lève, lorsque la température est assez élevée et que le sol contient assez d'humidité. Ainsi semée avec d'autres plantes, comme cela doit toujours se faire, on doit employer quatre à cinq kilog. par hectare; de cette manière on fait un pâturage excellent, soit pour les moutons, soit pour le gros bétail ou pour les chevaux.» Les T.obovatum,DC;loevigatum, DC, et palustre, DC, qui sont à peine des espèces distinctes,jouissentdes mê- mes qualités, mais à un moindre degré.
    • Nouvelle botanique médicale - Tome 1 - M. A. A. MARESCHAL - 1876

    • PISSENLIT.

      TARAXACUM DENS LEONIS.

      Famille des Composées.
      Etym. : Son nom de Pissenlit lui vient de ses propriétés diurétiques.
      Syn. vulg.: Chopine, Cochet, Couronne-de-Moine, Dent-de- Lion, Laitue-de-Chien, Liondent, Salade-de-Taupe, Tôte- de-Moine.

      Plante vivace, acaule; souche épaisse terminée en racine pivotante. Feuilles toutes radicales, disposées en rosette, oblongues, atténuées en pétiole à la base, roncinées à lobes inégaux, triangulaires aigus, dentés incisés ou presque entiers, rarement entières ou sinuées. Fleurs jaunes ou d'un jaune orange, en capitules terminaux, solitaires sur des pédoncules radicaux (hampes) nus, fistuleux, involucre à folioles extérieures étalées ou réfléchies, rarement dressées pendant la floraison, toutes réfléchies à la maturité, réceptacle nu, demi-fleurons hermaphrodites, quinquéfides ; 5 étamines synanthères, laissant passer dans leur tube un style à 2 stygmates roulés en dehors. Akènes surmontés d'une aigrette.
      Cette plante fleurit d'avril à octobre et croît en abondance dans les prairies, sur le bord des chemins et dans le voisinage des habitations.
      Le PISSENLIT est sans odeur, toutes ses parties contiennent un suc laiteux, amer, où la chimie a trouvé un principe extractif, de la résine verte, de la fécule, du nitrate de potasse et de l'acétate de chaux.
      On l'a recommandé comme tonique, fondant, apéritif et diurétique dans les hydropisies et les obstructions viscérales. C'est en même temps un léger dépuratif semblable à la Chicorée et qui, peut-être, lui est préférable, que l'on emploie utilement dans les débilités de l'estomac à la fin des fièvres muqueuses, dans les affections scorbutiques et dartreuses.
      L'usage du PISSENLIT remonte à une époque très reculée. Matthiole employait la décoction de toute la plante contre la jaunisse. Son jus, dit-il, est bon à ceux qui ont une gonorrhée.
      Dans les campagnes, on a la plus grande confiance dans ses vertus, et ce n'est pas toujours sans succès qu'il est employé. Aucune autre chicoracée ne fournit autant de suc laiteux que le PISSENLIT, mais pour en obtenir de bons effets, il faut le donner à haute dose, soit dans du petit lait, soit dans du bouillon de veau. Ce traitement, quand on a le choix de la saison, réussit beaucoup mieux au printemps ou au commencement de l'été, époque de l'année où la plante jouit de toutes ses vertus.
      Le suc de PISSENLIT, mêlé avec celui de Saponaire et de Trèfle d'eau, est un puissant remède, dit Rocques, contre les dartres invétérées, surtout contre les fièvres quartes entretenues par l'engorgement des glandes.
      Zimmermann, qui regardait le suc des chicoracées comme le meilleur fondant des tubercules pulmonaires, en faisait également usage dans le traitement des hydropisies rebelles ; appelé un jour auprès du Grand- Frédéric, atteint d'une hydropisie de poitrine, il lui prescrivit l'usage du suc de PISSENLIT à haute dose, qui le soulagea beaucoup en excitant la secrétion urinaire.
      Le PISSENLIT fournit au printemps une salade légèrement amère, mais saine et appétissante. On mange seulement les feuilles tendres et les jeunes pousses. On peut les faire cuire et les apprêter comme la Chicorée.
      Cette plante est recherchée par la chèvre et la vache, ainsi que par les moutons et les agneaux. Les chevaux n'en veulent pas.
      La racine de cette plante s'emploie en décoction et en infusion à la dose de 50 à 60 gr. par litre d'eau. Le suc exprimé des feuilles se prend à la dose de 50 à 1 50 gr.