LES PLANTES SAUVAGES
Succise des prés - Mors du diable

NOM LATIN : Scabiosa Succisa - Succisa pratensis
FAMILLE : Dipsacaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 343. - SCABIOSA L. - Scabieuse.
(Du latin scabies, gale : allusion à de prétendues propriétés médicales.)
Involucre herbacé, à folioles sur 1-3 rangs, libres ou rarement soudées jusqu'au milieu, plus courtes que les fleurs ou les égalant; réceptacle garni de paillettes non épineuses ; calicule sessile, tétragone ou cylindrique, creusé de 4-8 sillons ou de 8 fossettes, à limbe scarieux ou herbacé; calice à tube rétréci, à limbe en coupe, terminé presque toujours par 8 arêtes étalées en étoile; corolle à 4-5 lobes; stigmate entier ou émarginé.
Fleurs purpurines, bleuâtres ou blanches, en têtes presque planes, hémisphériques ou en toupie; feuilles entières, dentées ou divisées; plantes annuelles ou vivaces, plus ou moins poilues, dépourvues d'aiguillons.
Environ 80 espèces habitant l'Europe, l'Asie, l'Afrique. Amères et dépuratives, elles nuisent parfois dans les pâturages par leur trop grande abondance.
(Du latin scabies, gale : allusion à de prétendues propriétés médicales.)
Involucre herbacé, à folioles sur 1-3 rangs, libres ou rarement soudées jusqu'au milieu, plus courtes que les fleurs ou les égalant; réceptacle garni de paillettes non épineuses ; calicule sessile, tétragone ou cylindrique, creusé de 4-8 sillons ou de 8 fossettes, à limbe scarieux ou herbacé; calice à tube rétréci, à limbe en coupe, terminé presque toujours par 8 arêtes étalées en étoile; corolle à 4-5 lobes; stigmate entier ou émarginé.
Fleurs purpurines, bleuâtres ou blanches, en têtes presque planes, hémisphériques ou en toupie; feuilles entières, dentées ou divisées; plantes annuelles ou vivaces, plus ou moins poilues, dépourvues d'aiguillons.
Environ 80 espèces habitant l'Europe, l'Asie, l'Afrique. Amères et dépuratives, elles nuisent parfois dans les pâturages par leur trop grande abondance.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
1763. - Scabiosa Succisa L . (SUCCISA PRATENSIS Moench.). Mors du diable.
Plante vivace de 30 cm. à 1 mètre, glabre ou pubescente, à souche courte, tronquée, sans stolons; feuilles toutes entières ou dentées, ovales ou oblongues, les supérieures lancéolées ; pédoncules pubescents ; fleurs bleues, rarement roses ou blanches, toutes semblables, non rayonnantes, à 4 lobes
égaux ; têtes florifères hémisphériques, les fructifères globuleuses ; involucre à folioles sur 2-3 rangs ; calicule très velu, à limbe herbacé, divisé en & lobes dressés, ovales-aigus ; calice terminé par 5 arêtes noirâtres, deux fois plus longues que le limbe du calicule.
Prés et bois humides, dans toute la France.
Europe; Caucase, Sibérie ; Afrique septentrionale.
= Juillet à octobre.
Plante vivace de 30 cm. à 1 mètre, glabre ou pubescente, à souche courte, tronquée, sans stolons; feuilles toutes entières ou dentées, ovales ou oblongues, les supérieures lancéolées ; pédoncules pubescents ; fleurs bleues, rarement roses ou blanches, toutes semblables, non rayonnantes, à 4 lobes
égaux ; têtes florifères hémisphériques, les fructifères globuleuses ; involucre à folioles sur 2-3 rangs ; calicule très velu, à limbe herbacé, divisé en & lobes dressés, ovales-aigus ; calice terminé par 5 arêtes noirâtres, deux fois plus longues que le limbe du calicule.
Prés et bois humides, dans toute la France.
Europe; Caucase, Sibérie ; Afrique septentrionale.
= Juillet à octobre.
- Histoire des plantes de l'Europe - Tome 5 - J. L. M. POIRET - 1827
- Les SCABIEUSES {scabiosa, Linn.), genre très étendu en espèces, semblent avoir été destinées particulièrement pour l’ornement des prés secs, des montagnes et des forêts. Quelques-unes, plus communes, habitent les plaines et les bois dans les contrées tempérées, et s’avancent jusque dans le Nord : les autres croissent dans les pays méri¬ dionaux, au milieu des Pyrénées et des Alpes. On leur connaît très-peu de propriétés, et quoique ornées d’assez jolies fleurs, elles n’ont point été admises dans nos parterres, une seule exceptée, la SCABIEUSE DES Veuves (scabiosa atropurpurea, Linn.), qu’on soupçonne originaire des Indes, à fleurs d’un pourpre-foncé, avec des anthères blanches : elle produit d’assez jolies variétés, que peut- être on obtiendrait également de nos espèces indigènes, si l’on prenait la peine de les cultiver. Son feuillage ressemble à celui du scahiosa columbaria. Toutes ces plantes se distinguent par un involucre à plusieurs folioles; chaque fleur munie d’un calice double, l’extérieur membraneux, l’intérieur terminé souvent par un évasement d’où partent cinq arêtes. La corolle est tubulée, à quatre ou cinq lobes; autant d’étamines libres; l’ovaire est surmonté d’un seul style ; il se convertit en une semence entourée par les deux calices. Le réceptacle est garni de paillettes ou de soies. Les scabieuses, négligées, à ce qu’il paraît, par les botanistes des premiers siècles, ont été douées, par leurs successeurs, de propriétés qui leur ont valu, pendant un long temps, une grande réputation, fondée, comme beaucoup d’autres, sur des idées superstitieuses et ridicules, comme nous !e verrons plus bas. Sa seule dénomination de scabieuse, en annonçant la vertu curative dans la gale et les dartres, du latin scabies (gale), établissait déjà une erreur. Cette propriété, d’après Porta, est démontrée par les écailles de l’involucre, et par les paillettes du réceptacle. Ces écailles, par leur rapport avec les maladies cutanées , en opèrent la guérison : c’est ainsi que les fleurs de cette meme plante, ayant la forme d’un oeil, sont bonnes, d’après le meme auteur, pour faire disparaître les taches des yeux. Je ne répète ces absurdités que pour faire voir sur quels principes les anciens ont établi la propriété d’un grand nombre de plantes, citées encore aujourd’hui dans ces éternelles compilations qui traitent de leurs prétendues vertus. On attribue encore aux scabieuses des qualités sudorifiques, vulnéraires, détersives , anti-vénériennes , expectorantes , etc. ; mais qu’attendre de plantes sans odeur, d’une saveur herbacée, un peu amère, légèrement astringente? Les scabieuses, est-il dit dans la Flore médicale, se confondent avec cette multitude de plantes de meme nature, dont l’action est si faible, les effets si peu appréciables, qu’on peut les employer dans les maladies du caractère le plus opposé, avec la même apparence de succès, puisqu’elles n’y opèrent aucun changement sensible. Les bestiaux se nourrissent des feuilles des scabieuses, surtout lorsqu’elles sont jeunes. Parmi les espèces les plus communes, on distingue la scABiEUSE des champs (scabiosa arvensis, Linn. ). D’amples feuilles lancéolées, profondément pinnatifides, un peu velues; des fleurs assez grandes, d’un bleu rougeâtre, présentent dans les prés et les champs une plante très-agréable à la vue. Elle fleurit vers la fin de l’été : elle croît partout, depuis les contrées les plus froides jusque dans les plus chaudes. Linnée l’a observée dans la Suède; je l’ai recueillie dans la Barbarie. C’est celle que l’on employait de préférence dans les maladies cutanées, etc. Sur elle vivent l'aphis scabiosa Linn.; le sphinx filiformis, Linn.; le phalœna rusfula Linn., etc. C'est particulièrement sur la scabjeuse succise (scabiosa succisa, Linn.) que la superstition s'est le plus exercée, à la suite du charlatanisme. Quoiqu'elle n'ait pas plus de vertus que les autres, on lui en attribuait de si efficaces, que, comme sa racine est tronquée et presque rongée à son extrémité, on a prétendu que c'était une morsure faite par le diable pour faire périr une plante si précieuse pour l'homme dans ses maladies; d'où lui est venu le nom de morsure ou mors du diable. On trouve cette plante en fleurs au commencement de l'automne, dans les prés secs et les bois; elle s'étend plus vers le Nord que vers le Midi. Ses feuilles sont ovales, lancéolées, rétrécies en pétiole, entières, quelquefois incisées ou dentées. Les têtes de fleurs sont un peu convexes; toutes les corolles d'égale grandeur. L'infusion de ses racines a une odeur analogue à celle du thé ses fleurs desséchées teignent en jaune; et ses feuilles, recueillies en mai, et soumises à la fermentation, fournissent une fécule qui colore en vert. On en fait usage dans la Suède.