LES PLANTES SAUVAGES

Sérapias en cœur
Lieu et date de prise de vue : Var - Porquerolles - Mai 2022
NOM LATIN : Serapias cordigera
FAMILLE : Orchidaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 726. — SERAPIAS L . (Nom d'une divinité égyptienne.)

Périanthe à divisions conniventes en casque, les 3 extérieures soudées intérieurement, les 2 intérieures plus petites, dilatées à la base, longuement cuspidées et soudées au sommet avec les externes; labelle sans éperon, muni à la base interne de 1 - 2 callosités saillantes, à 3 lobes, les 2 latéraux courts, redressés, en partie recouverts par le casque, le moyen allongé en languette et réfléchi; anthère verticale à loges parallèles, soudée par le dos au gynostôme terminé en bec comprimé; masses polliniques compactes, à 2 caudicules distincts, insérés sur un seul rétinacle dans une bursicule; ovaire non contourné.

Fleurs rouge vineux ou cendré, 2 - 10 en épi plus ou moins lâche, à bractées dépassant l'ovaire; feuilles nombreuses, lancéolées-linéaires; 2 tubercules entiers sous les fibres radicales.

5 espèces habitant la région méditerranéenne.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
3562. - Serapias cordigera L .

Plante vivace de 15 - 35 cm., glabre, à tubercules globuleux ou ovoïdes, ordinairement sessiles; feuilles lancéolées, à gaines inférieures tachées de rouge; fleurs rouge vineux, grandes, 3 - 8 en épi court, ovale, d'abord dense ; bractées ovales-lancéolées, égalant à peine ou dépassant un peu les fleurs; divisions internes à bords ondulés; labelle muni à la base de 2 callosités divergentes ; languette presque aussi large que les lobes latéraux réunis, ovale en cœur acuminé, d'un rouge
assez foncé, velue en dessus.

Bois, landes et prés humides, dans la Provence, tout le Sud-Ouest, l'Ouest jusqu'au Finistère; Corse. - Région méditerranéenne.

- Avril - Mai - juin.
  • Dictionnaire étylologique de la flore Francaise - A. GENTIL - 1923

  • Serapias. : Nom grec d'une divinité égyptienne.

    cordigera. : A lobe médian du labelle subcordé. De cor, gén. cordis, cœur et gero, je porte.
  • Histoire des plantes de l'Europe - Tome 6 - J. L. M. POIRET - 1829

  • ELLÉBORINE. (Serapias, Linn.)

    IL existe encore, parmi les Elléborines (serapias, Linn.), plusieurs belles espèces d'orchidées, et toujours sous ces formes nouvelles que nous n'avons cessé d'admirer. Leurs fleurs n'ont point d'éperon comme les orchis; elles n'ont point de renflement en bourse comme les satyrions; elles en diffèrent par le pétale inférieur concave ou creusé en cuiller à sa base, prolongé en une languette entière ou à trois lobes les pétales supérieurs sont presque égaux, connivents, en forme de capuchon. Ces plantes ont les mêmes habitudes, la même organisation, et habitent les mêmes localités que les autres orchidées.
    Le nom de serapias a été autrefois employé par quelques anciens botanistes, par Dioscoride entre autres, pour plusieurs orchidées qu'on ne peut aujourd'hui appliquer avec certitude aux espèces connues. Linnée s'en est servi pour ce genre, désigné aussi par les anciens par le nom d'elléborine, que nous avons francisé, qui n'a été établi qu'à cause de la ressemblance des feuilles dans quel- ques espèces avec celles du veratrum que de vieux botanistes plaçaient parmi les ellébores. Le nom de serapias paraît appartenir à la mythologie des Grecs, formé de celui de leur dieu Sérapis, qu'on regardait aussi comme un des dieux de la santé.
    On trouve encore quelques espèces de ce genre mentionnées, dans les auteurs du moyen âge, sous les noms d'alisma, de damasonium d'epipactis, etc.
    Ce dernier a été rappelé pour la formation d'un genre nouveau, dans lequel sont renfermées la plupart de nos espèces européennes, les serapias lingua et cordigera étant les seules qui n'aient point été déplacées.

    L'elléborine en coeur {serapias cordigera,Linn.) est une belle espèce ornée de grandes fleurs purpurines. Sa racine est pourvue de deux bulbes sphériques; sa tige s'élève à plus d'un pied, enveloppée de feuilles étroites, lancéolées; l'épi est composé de trois à six fleurs, munies de grandes bractées purpurines, concaves, lancéolées, plus longues que les fleurs; la corolle n'a que quatre pétales, trois supérieurs, connivents, lancéolés, aigus; le pétale inférieur velu, rarement glabre, à trois lobes; les deux latéraux très-courts, arrondis; celui du milieu fort grand, presque eu coeur, veiné, acuminé, d'un pourpre foncé. Cette plante fleurit de bonne heure au printemps. Elle habite les prés, les collines boisées dans les contrées méridionales de l'Europe, gagne les pays chauds, s'étend jusque dans la Barbarie où je l'ai observée. Je ne la trouve figurée que dans Rudbeck et Pétiver.