LES PLANTES SAUVAGES

Réséda sauvage - Réséda jaune
Lieu et date de prise de vue : Charente - Commune de DIGNAC - Octobre 2022
NOM LATIN : Reseda lutea
FAMILLE : Resedaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 84. — RESEDA L. — Réséda.
(Du latin resedare, calmer : les anciens attribuaient au Réséda des propriétés vulnéraires.)
4 - 6 sépales ; 4 - 6 pétales, les supérieurs plus grands, laciniés ; 10 - 30 étamines ; capsule ouverte au sommet à la maturité, à 1 loge, à 3 - 4 dents et à 3 - 4 angles, formée par 3 - 4 carpelles soudés ; graines nombreuses, en rein.
Environ 30 espèces habitant l'Europe, l'Orient et l'Afrique septentrionale. Plantes acres, diurétiques et sudorifiques, mais inusitées. Une espèce, le RESEDA ODOHATA L., est cultivé partout pour ses fleurs à odeur suave.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
403. — R. lutea L.
— Plante annuelle ou vivace, un peu pubescente, d'un vert pâle ; tiges de 20 - 60 cm., ascendantes, à angles chargés d'aspérités; feuilles ondulées-rudes, les inférieures obovales-oblongues, entières ou tripartites, les supérieures 1 - 3 fois pennatipartites; fleurs d'un jaune verdâtre, en grappes à la fin allongées et lâches ; pédicelles plus longs que le calice ; 6 sépales étalés, linéaires, non accrescents ; 6 pétales, dépassant le calice, à laciniures courtes, un peu élargies ; 15 - 20 étamines, à filets non dilatés au sommet ; capsules dressées, oblongues, à 3 dents courtes ; graines noires luisantes. Plante polymorphe.

Champs en friche et lieux pierreux, dans toute la France.
— Europe centrale et méridionale; Asie occidentale ; Afrique septentrionale.

= Mai - septembre.
  • Histoire des plantes de l'Europe - Tome 6 - J. L. M. POIRET - 1827

  • RESEDA.

    Sans le RESEDA ODORANT (reseda odorata, Linn.), ce genre n'aurait qu'un faible intérêt; mais l'odeur suave de cette espèce l'a fait admettre dans tous les jardins, depuis environ un siècle qu'elle nous a été apportée de l'Egypte et de la Barbarie. Elle ressemble beaucoup au reseda phyteuma, qui croît dans nos champs, aux lieux sablonneux ; elle en diffère par ses feuilles plus fortement ondulées, par ses calices de la longueur des pétales ; par ceux-ci, au nombre de six; les deux supérieurs grands, voûtés et frangés, les quatre autres étroits et petits : les autres caractères qui appartiennent au genre, consistent dans un calice à quatre ou six divisions ; quatre ou six pétales irréguliers ; l'ovaire presque sessile, avec trois ou cinq styles très-courts; les étamines de dix à vingt; une capsule anguleuse, à une loge, s'ouvrant au sommet ; les semences nombreuses, attachées aux parois de la capsule.
    Parmi les espèces rustiques, nous distinguerons la GAUDE OU RESEDA HERBE A JAUNIR ( reseda luteola, Linn.), grande et belle plante, dont la tige haute de plusieurs pieds, est divisée en rameaux longs, effilés : les feuilles sont nombreuses, oblongues, lancéolées; les fleurs petites, d'un jaune herbacé, disposées en un très-long épi terminal.
    Cette plante est commune sur le bord des chemins, depuis les contrées méridionales jusque dans le Nord. La plante entière, macérée dans l'eau, est employée pour teindre les étoffes eu jaune : sous ce rapport, elle est cultivée en grand dans quelques cantons. Ses graines fournissent de l'huile par expression : les troupeaux y touchent très-peu.
    Les anciens ont donné le nom de reseda à une plante qui, appliquée en topique, passait pour guérir les douleurs ; ce mot vient du latin resedo, j'apaise : ce qui ne peut être attribué à aucune espèce de nos resedas.
  • Les fleurs des moissons et des cultures - E. GADECEAU - 1914

  • Reseda lutea L.
    Nom commun: Réséda sauvage.

    Allemand: Gelber IVau.
    Anglais: Base-rocket-Reseda.

    Caractères: Herbe bisannuelle de 2 à 7 décim., rameuse, diffuse. Feuilles ondulées, parfois crépues, les inférieures oblongues, obovales, atténuées en pétiole, entières ou divisées en trois lobes; les supérieures une à trois fois pennatipartites. Fleurs jaune-verdâtre, en grappes d'abord denses et coniques, puis allongées et lâches. Calice à 6 sépales, étalés, dilatés, membraneux, les deux latéraux entiers, élargis en demi-lune. Capsule oblongue, tronquée au sommet, à 3 dents courtes. Graines noires, lisses, luisantes.
    - Juin, Août.

    Aire géographique: Toute la France et toute l'Europe, excepté la presqu'île Scandinave. Cette plante des lieux secs, des lieux incultes, champs pierreux etc., manifeste, dans l'ouest de la France, quelque préférence pour les sols calcaires et pour les terrains pierreux ou sablonneux du littoral.

    Observations: On rencontre bien plus fréquemment en France, dans les mêmes stations, la Gaude: Reseda luteola L. Cette espèce ne manifeste pas, comme la précédente, de préférence pour certaines natures de sol. On la distinguera facilement de l'espèce figurée ici à sa tige dressée, raide, non diffuse; à ses feuilles simples, à son calice à 4 sépales, dressés-appliqués, ses fleurs en très longue grappe en forme d'épi; ses pétales sensiblement égaux. La Gaude faisait autrefois l'objet d'une industrie florissante, surtout dans l'Hérault et dans l'Eure, aux environs des villes faisant en grand la teinture des draps. C'était l'Herbe à jaunir (Harnkraut) bien délaissée aujourd'hui.