Pulmonaire semblable
Lieu et date de prise de vue : Pyrénées atlantique - Mai 2024
NOM LATIN : Pulmonaria affinis
FAMILLE : Boraginaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 587. - PULMONARIA L . - Pulmonaire.
(Du latin pulmo, poumon : allusion aux taches des feuilles et aux propriétés médicales.)
Calice tubuleux en cloche, à 5 angles, à 5 lobes peu profonds, dressés, acuminés ; corolle en entonnoir, à gorge ouverte, sans écailles, mais garnie de 5 faisceaux de poils alternant avec les étamines, à 5 lobes arrondis ; étamines incluses, insérées à la gorge et alors style court, ou bien au milieu du tube et style long; stigmate subbilobé; fruit formé de 4 carpelles libres, lisses, en toupie, fixés au réceptacle par une base étroite, à peine concave, entourée d'un rebord.
Fleurs d'abord rouges, puis violacées ou bleues, en grappes terminales courtes, serrées, bractéolées ; feuilles souvent marbrées de blanc, les radicales longuement pétiolées, les autres sessiles ou demi-embrassantes ; plantes vivaces, hispides, à souche fibreuse émettant des faisceaux de feuilles stériles.
Environ 10 espèces habitant l'Europe et l'Asie occidentale. Plantes émollientes,
béchiques, pectorales, rarement cultivées comme potagères.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
2583. - P. affinis Jord. (P. SACCHARATA G . G.).
Plante vivace de 20 à 30 cm., hérissée de poils rudes mélangés de poils glanduleux, à souche épaisse;
feuilles radicales adultes d'un vert foncé, marbrées de blanc, largement ovales-acuminées, brusquement contractées en pétiole ailé aussi long que le limbe environ 2 fois plus long que large, rude, à nervures latérales non distinctes; les caulinaires 7-8, sessiles; fleurs rouges, puis d'un bleu violet, grandes; calice fructifère ventru à la base, fendu jusqu'au tiers, à lobes allongés; carpelles gris, luisants, largement ovoïdes-obtus.
Bois, prés, broussailles humides, dans le Centre, l'Est, l'Ouest et le Midi.
Espagne, Italie; subspontané en Belgique, en Allemagne et ailleurs.
= Avril à mai.
FLORE MEDICALE - Tome 8 - MM. CHAUMETON, POIRET, CHAMBERET - 1834
PULMONAIRE.
Français...... · PULMONAIRE.
Italien. ...... POLMONARIA.
Espagnol. . : .. PULMONARIA.
Portugais.. ... PULMONARIA.
Allemand..... LUNGENKRAUT; OFFICINELLES LUNGENKRAUT.
Anglais ... ... COMMON LUNGWORT.
Hollandais. ... LONGEKRUID.
Danois. ... ... LUNGEURT.
Suédois....... LUNGOERT.
Polonais. ..... PLUCNIK.
Russe.. ... ... MEDUNIZA.
Bohémien.. ... PLICNIK.
Tatare.. ... .. KOlWIEK.
Des taches d'un blanc livide, éparses sur les feuilles de cette plante, et que l'on a comparées aux abcès qui affectent le poumon, lui ont fait donner le nom de pulmonaire, et soupçonner qu'elle pouvait être favorable dans les maladies qui attaquent cet organe. Des idées plus justes éclairent aujourd'hui la science médicale.
- Le caractère essentiel de la pulmonaire consiste dans un calice à cinq angles, à cinq lobes; une corolle en entonnoir ; le tube nu à son orifice; le limbe à demi-ouvert, partagé en cinq lobes obtus : cinq étamines insérées un peu audessous de l'orifice du tube; les anthères droites et conniventes ;. un ovaire supérieur, à quatre lobes ; un style, le stigmate échancré : quatre semences (quatre noix) placées dans le fond du calice persistant.
Ses racines sont composées de grosses fibres fasciculées, simples, chargées d'un grand nombre de filamens très-déliés : il s'en élève des tiges droites , hautes d'environ un pied, médiocrement rameuses, velues, un peu anguleuses. Les feuilles radicales sont ovales, pétiolées, décurrentes
sur les pétioles, hérissées de poils courts, parsemées de taches blanchâtres ; les feuilles caulinaires alternes, sessiles, plus alongées, plus étroites, très-entières, quelquefois sans taches, traversées par une nervure simple.
Les fleurs sont disposées en un bouquet terminal, un peu aniculées, peu nombreuses, sessiles sur les ramifications ; calice est hérissé de petits tubercules, divisé en cinq dents aiguës ; la corolle rougeâtre, de couleur bleue dans sa vieillesse; le tube au moins de la longueur du calice.
Cette plante croît au printemps, dans les bois.
La pulmonaire est entièrement inodore. Sa saveur est herbacée et un peu mucilagineuse. La couleur noire que prend son infusion, quand on y verse du sulfate de fer, y décèle la présence d'un principe astringent. Mais ce principe y est en si petite quantité, qu'il ne fait aucune impression sur nos organes; de sorte qu'on peut la considérer comme essentiellement composée d'un mucilage visqueux. Toutefois, on a remarqué qu'elle donne, par la combustion, un septième de son poids de cendres très-amères et abondantes en potasse.
A raison de sa qualité mucilagineuse, plusieurs auteurs lui ont reconnu des propriétés adoucissantes, émollientes et humectantes. Mais il faut avouer que ces propriétés y sont bien faiblement développées, et qu'elle ne peut point ainsi soutenir la concurrence avec les malvacées et autres substances végétales exclusivement mucilagineuses et émollientes, qu'on doit parconséquent lui préférer toutes les fois qu'il est nécessaire
d'opérer une médication atonique. Cependant, on lui a prodigué les épithètes de pectorale, béchique, et on l'a recommandée, en conséquence, contre les maladies de poitrine. On lui a également attribué, sans doute à cause des traces de stypticité qu'elle présente, de prétendues vertus agglutinatives, vulnéraires, et, par suite, une sorte d'efficacité contre les plaies. Mais, si sa décoction aqueuse peut être employée au pansement de ces sortes de lésions, avec plus d'avantage que les spiritueux, les astringens, les résines, les baumes, et autres prétendus vulnéraires qui ne font en général que retarder leur guérison, et que les progrès récens de l'art de guérir ont emfin bannis de la pratique chirurgicale; il n'en faut pas moins convenir, qu'elle peut y être remplacée, avec avantage, comme topique, par l'eau pure, le seul et le véritable vulnéraire par excellence.
A l'égard des éloges qu'on lui a prodigués contre les affections thorachiques, et spécialement contre l'hémoptysie et la phthisie pulmonaire, ils ne reposent sur aucune observation précise. Spielmann, Murray, Peyrilhe, Alibert, et beaucoup d'autres, conviennent même qu'elle ne peut y avoir eu que des succès illusoires. Mais les feuilles de cette plante presentent des taches comme grisatres, qui grossièrement à celles qu'on remarque à la surface des poumons sains, et cette légère analogie a suffi à l'imagination active et peu réglée de certains auteurs du moyen âge, pour la proclamer comme le remède par excellence des maladies des poumons, dont elle a ainsi emprunté le nom.
Cette plante a été administrée, soit en infusion, soit en décoction, à la dose d'une poignée dans un litre d'eau. Mais, au total, elle est une de celles dont la matière médicale pourrait le plus facilement se passer; et, de nos jours, les médecins éclairés y ont rarement recours.
On emploie quelquefois, sous le nom de pulmonaire, le lichen pulmonarius, qui, à l'exemple du lichen d'Islande, contient beaucoup de mucilage nutritif et du tannin, et offre une saveur muqueuse, très-amère. Cette dernière qualité le fait employer avec succès, dans plusieurs contrées, en guise de houblon, à la fabrication de la bière. Il jouit, du reste, des mêmes propriétés médicales que le lichen d'lslande, et, comme lui, il a été particulièrement recommandé dans les maladies chroniques des poumons, où il ne convient guère, toutefois, que lorsqu'il a été dépouillé, par l'eau, de sa qualité amère.
Histoire des plantes de l'Europe - Tome 5 - J. L. M. POIRET - 1827
PULMONAIRE.
La PULMONAIRE à le port et presque tous les caractères de la consoude, mais sa corolle en entonnoir
n’a point d’écailles à l'orifice de son tube.
le limbe se divise en cinq lobes peu étalés. Le
calice est à cinq angles, à cinq découpures peu
profondes; le stigmate échancré. Ces caractères
se reconnaissent dans notre pulmonaire officinale [pulmonaria officinalis Linn. ), dont la tige
est velue; les feuilles inférieures rudes, ovales,
oblongues; les supérieures sessiles; les fleurs d’un
bleu rougeâtre, disposées en un bouquet terminal. Cette plante croît dans les bois, se dirige
vers le Nord; elle est plus rare dans les contrées
méridionales. Elle fleurit en avril.
La PULMONAIRE A FEUILLES ÉTROITES
(Pulmonaria angustifolia, Linn.) ne diffère de la précédente que par ses feuilles plus étroites,
lancéolées, plus allongées, moins rudes; elles sont, dans
les deux espèces, marquées très-souvent de grandes
taches d’un blanc livide. Toutes deux fleurissent
à la même époque, et croissent aux memes
lieux.
Une erreur établie par l’ignorance, propagée par le charlatanisme, admise par la crédulité,
perpétuée par un nom qui la confirme, est passée
jusqu’à nous de siècle en siècle sous l’apparence
d’une vérité que n’osent révoquer en doute ces
gens disposés à tout croire, dès qu’il s’agit de
guérison: telle a été l’origine de cette haute réputation dont a joui si longtemps la pulmonaire
ou l'herbe au poumon. Des taches livides, éparses
sur ses feuilles, comparées aux abcès qui affectent
les poumons, ont fait soupçonner qu’elle pouvait
être favorable dans les maladies de cet organe :
elle a été employée comme telle. Des idées plus
justes éclairent aujourd’hui la science médicale. Aujourd’hui la pulmonaire est pour nous une plante
inodore, d’une saveur herbacée, un peu mucilagineuse, bien inférieure à celles qui ont les memes
qualités. On a remarqué que, par la combustion,
elle donnait un septième de son poids de cendres très-amères et abondantes en potasse. On
trouve sur ses feuilles le chrysomela nemorumy
Linn.
Les chèvres, les moutons, quelquefois les
vaches mangent cette plante; les chevaux et les
cochons n’en veulent pas. On l’emploie dans le
Nord comme plante potagère.