Pulicaire dysentérique - Herbe Saint Roch - Inule dysentérique - Aunée des Prés
NOM LATIN : Pulicaria dysenterica - Inulaa dysenterica
FAMILLE : Asteraceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 364. — PULICARIA Gœrtn.
(Du latin pulex, puce; herbe qui chasse les puces.)
Ne diffère du genre précédent Inula que par la présence d'une collerette dentée ou laciniée entourant la base de l'aigrette.
Genre 363. — INULA L . .
(Du grec inaein, purger, de la propriété de certaines espèces.)
Involucre hémisphérique à folioles imbriquées; fleurs du centre tubuleuses, celles de la circonférence ligulées à ligules rayonnantes, quelquefois très courtes ou presque nulles; anthères appendiculées; achaines cylindriques ou subtétragones, couronnés d'une aigrette de soies capillaires disposées sur un seul rang.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
1867. — P. dysenterica Gaertn. (INULA DYSENTERICA L . ) . Herbe-Saint-Roch.
Plante vivace à tiges de 3 à 6 dm. dressées, pubescentes-laineuses ou tomenteuses, à rameaux étalés-dressés ou divergents; feuilles pubescentes, blanchâtres, laineuses ou tomenteuses en dessous, ondulées, lâchement denticulées, ovales-lancéolées, fortement embrassantes et à oreillettes très
prononcées, les supérieures comme sagittées; involucre laineux, à folioles linéaires-subulées; achaines velus, aigrette rousse ; capitules portés par des pédoncules
grêles, en corymbe ; fleurs jaunes, celles de la circonférence rayonnantes.
Fossés, marais, bords des eaux: toute la Franco, Corse.
Presque toute l'Europe, Asie Mineure, Afrique septentrionale.
= Juillet à septembre.
FLORE de Otto Wilhelm Thomé (1895)Iconographie de la flore française - H. BAILLON - 1890
PULICARIA DYSENTERICA Goertn.,
Fruct., II, 431.
Inulaa dysenterica L. - I. conyzaea LAMK.
Aster dysentericus ALL.
Composées-Inulées.
N. vulg. — Dysentérique, Conyse des prés.
Fleurs disposées en capitules solitaires ou formant des
cymes au sommet de la tige et des branches. Réceptacle du
capitule plan et légèrement alvéolé. Involucre subhémisphérique, supporté par un pédoncule à sommet non épaissi,
nu ou pourvu d'une bractée, formé de folioles inégales,
linéaires-sétacées, à dos velu et glanduleux, à sommet
étalé, longuement cilié, violacé. Fleurs jaunes; celles du rayon nombreuses et à languette étroite, étalée, nettement
plus longue que l'involucre. Fruits bruns et velus.
Herbe vivace (haute de 15 à 50 cent.), à rhizome épais, rameux,
émettant des bourgeons souterrains rougeâtres, écailleux,
et des branches aériennes dressées, ramifiées au sommet,
à feuilles de forme variable, toutes molles, vertes, légère-
ment rudes en dessus, tomenteuses et d'un vert blanchâtre
en dessous, subdentées; les inférieures détruites à l'époque
de l'anthèse; les supérieures lancéolées, sessiles, à base
échancrée et amplexicaules-biauriculées.
FI. en juin - septembre.
Propr. — Vanté jadis contre la dysenterie, tinctorial.
Plante jadis fréquemment employée aux sortilèges.
Hab. — Toute la France, dans les fossés et les marais.
FI. paris. — Commun dans les conditions susdites.
Histoire des plantes de l'Europe - Tome 5 - J. L. M. POIRET - 1827
Une erreur tout aussi pernicieuse a fait donner
le nom d'INULE DYSENTERIQUE (inula dysenterica
Linn.) à une espèce à laquelle on a supposé une
foule de propriétés imaginaires, particulièrement
celle de guérir de la dysenterie, comme astringente, tandis que d'autres l'ont regardée comme
échauffante et irritante d'un autre côté la superstition, qui va presque toujours à la suite des
remèdes s'est emparée de cette plante. On la
recueillait avec soin le jour de l'Assomption de la
Vierge, époque de sa floraison; on en faisait des
paquets avec la verveine, et l'on était persuadé
que partout où ils étaient placés, ils garantissaient
ces lieux de la grêle, de la foudre, et des malices
du diable.
Aujourd'hui cette plante n'a pour nous
d'autre mérite que d'orner de ses belles fleurs
jaunes et nombreuses,les fossés, les lieux humides,
les coteaux qui les environnent elle y est très commune, et répand une odeur aigre et pénétrante, ses tiges sont dures, velues et rameuses;
les feuilles embrassantes, ovales, obtuses, ondulées à leurs bords, à peine dentées, cotonneuses
et blanchâtres en dessous; les fleurs presque disposées en corymbe.
Nouvelle botanique médicale - Tome 1 - M. A. A. MARESCHAL - 1876
AUNÉE DYSENTÉRIQUE.
INULA DYSENTERICA.
Famille des Composées.
Etym. : Le nom de cette plante parait provenir des lieux qu'elle
affectionne, et qui sont ceux où croissent les aulnes.
Syn. rulg.: Herbe Saint Roch, Aunée des Prés, Conyse, Inule dysentérique, Inule conysière,
Enule tonique, Conyse des Prés.
Plante vivace, tiges de 4 à 8 décimètres, pubescentes,
tomenteuses au moins supérieurement, dressées ou
ascendantes, rameuses dans leur partie supérieure, à
rameaux dressés ou divergents rapprochés en corymbe.
Feuilles tomenteuses blanchâtres en dessous, oblongues
et lancéolées, lâchement denticulées, à base élargie,
profondément cordée, amplexicaule, quelquefois presque sagittée. Capitules terminaux hémisphériques.
Involucre pubescent tomenteux, à folioles linéaires
subulées. Fleurons de la circonférence rayonnants,
jaunes, dépassant longuement les fleurons du centre.
Aigrette à couronne crénelée.
Cette plante est commune dans les fossés, sur le bord
des eaux, dans les lieux marécageux, où elle fleurit de
juillet à septembre.
On lui attribuait autrefois des propriétés imaginaires
auxquelles la superstition n'était pas étrangère.
Il fallait alors la recueillir tout particulièrement et
avec de grands soins, le jour de l'Assomption , époque
de sa floraison, on en faisait alors des paquets en y
mêlant de la Verveine ; ces paquets avaient la réputation de préserver de la grêle, de la foudre, même des
malices du diable, les endroits où ils étaient placés.
La racine de l'AUNÉE DYSENTÉRIQUE est oblongue,
épaisse, garnie de fibres capillaires, brune en dehors,
blanchâtre intérieurement, mucilagineuse, légèrement aromatique et d'une saveur acre, mêlée d'amertume.
Bien que les propriétés attribuées à cette plante soient
aujourd'hui justement considérées comme fabuleuses,
il ne faut pas lui refuser les qualités que Linné lui a
reconnues : c'est lui qui rapporte que l'AUNÉE DYSENTIFRIQUE fut d'un très-grand secours dans une épidémie
dyssentérique qui avait envahi les troupes Russes combattant contre les Turques.
Le docteur Cazin rapporte qu'ayant administré cette
plante en décoction (30 gram. pour 1 litre d'eau) par
tasse, dans un cas de diarrhée qui durait depuis un
mois ; il se manifesta une amélioration dès le second
jour de l'emploi de cette tisane, et que le cinquième, le
malade était guéri.
L'AUNÉE DYSENTÉRIQUE a donc besoin, comme tant
d'autres, d'être soumise à de nouvelles études, avant
d'être totalement exclue des plantes utiles.
Dans tous les cas, si la médecine n'en veut pas ou s'en
désintéresse, nous conseillons aux jardiniers de n'en
point faire autant et d'emprunter à cette grande et belle
AUNÉE, pour orner nos jardins, l'éclat de ses modestes
fleurs jaunes, dont l'odeur pénétrante n'est pas désagréable du tout.