LES PLANTES SAUVAGES

Primevère officinale - Coucou
Lieu et date de prise de vue : Charente - Commune de Dignac
NOM LATIN : Primula veris
FAMILLE : Primulaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 479 . - PRIMULA L. - Primevère.

(Du latin primus veris, la première fleur du printemps : fleurs très précoces.)

Calice tubuleux ou en cloche, à 5 lobes ou dents ; corolle en entonnoir ou en soucoupe, à tube cylindrique, dilaté près de la gorge ouverte, aussi long ou plus long que le calice et que le diamètre du limbe, celui-ci à 5 lobes échancrés ou bilobés ; 5 étamines, incluses, insérées vers le milieu ou le sommet du tube de la corolle ; stigmate en tète, parfois un peu saillant ; capsule ovoïde ou globuleuse, s'ouvrant au sommet en 5 valves entières ou bifides ; graines nombreuses.
Fleurs jaunes, purpurines ou violacées, solitaires ou en ombelles involucrées sur des hampes radicales nues; feuilles toutes radicales en rosette, entières, dentées ou crénelées; plantes vivaces, acaules, à souche épaisse.

Environ 150 espèces habitant les régions froides et tempérées de l'hémisphère boréal, surtout de l'Asie centrale. Plusieurs font l'ornement de nos jardins au printemps. La plupart s'hybrident facilement quand elles croissent ensemble.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
2411. - P. officinalis Jacq. - Coucou.

Plante vivace de 10 à 30cm., à hampes et pédicelles tomenteux, dépassant les' feuilles, dressés après la floraison ; feuilles ovales, brusquement contractées en pétiole, inégalement dentées, ridées-réticulées, pubescentes grisâtres en dessous ; fleurs d'un jaune vif, avec 3 taches orangées à la base, très odorantes, en ombelles multiflores unilatérales ; calice très renflé, blanchâtre-
tomenteux même aux angles, divisé jusqu'au quart en lobes ovales-subobtus ; corolle à limbe concave, large de 8-12 mm., à gorge plissée ; capsule ovoïde, plus courte-que le tube du calice ouvert en cloche.

Prés, pâturages, rochers herbeux, dans toute la France.
Toute l'Europe ; Caucase et Sibérie.

= Mars à mai.
  • FLORE de Otto Wilhelm Thomé (1895)
  • Histoire des plantes de l'Europe - Tome 4 - J. L. M. POIRET - 1827

  • LES PRIMEVERES n'attendent que le premier souffle du zéphyr pour embellir de leurs panaches dorés les campagnes reverdies d'où leur est venu le nom de petite première du printemps, primevère (primula veris).
    On dirait qu'elles n'ont été créées que pour varier les jouissances de l'homme, soit qu'au retour de chaque printemps elles se répandent au milieu des prairies, dans les bois ou sur le bord des ruisseaux, soit que, quittant les plaines, elles s'élevent jusque sur les montagnes alpines, où elles semblent acquérir encore plus d'élégance. C'est, en effet, du sommet des Alpes que notre brillante Oreille d'ours est descendue dans nos jardins, où, docile aux soins de la culture, elle les a payés par les formes diverses et les riches couleurs de sa corolle, inépuisables dans leurs nuances.
    Il semble que nos primevères communes, aiguillonnées par l'éclat de ces étrangères, aient voulu rivaliser de beauté avec elles, en produisant de nombreuses variétés non moins brillantes par le mélange de leurs couleurs. Toutes ces fleurs, soit réunies en gradin sur un même théâtre, soit disposées en plates-bandes, en bordures, en carrés, produisent un effet presque magique, lorsque l'on sait mettre leurs couleurs en opposition les unes avec les autres.
    La plupart des primevères habitent les pelouses des montagnes alpines, avec les androsacës: elles en sont si rapprochées, qu'elles pourraient être prises pour de grandes espèces de ce genre; elles en diffèrent cependant par leur port, et surtout par le long tube de leur corolle dépourvu de glandes à son orifice. Les capsules s'ouvrent au sommet en cinq ou dix valves peu profondes.
    De si belles fleurs, rares dans les pays chauds, si dignes d orner les fêtes brillantes de la Grèce, n'auraient point échappé à ses habitants, si elles y eussent été plus communes. On ne peut les reconnaître, chez les anciens, dans aucun de leurs ouvrages, quoique Ruelle et Fuchs cherchent à les rapporter au Phomos de Dioscoride et de Pline.

    L'espèce la plus commune est la PRIMEVÈRE OFFICINALE (primula veris, Linn.– officinalis, Encyc).). Dès les premiers beaux jours du printemps, on la voit briller partout dans les prés, dans les bois un peu humides des contrées tempérées, et même jusque dans celles du Nord. Le nombre, la beauté de ses fleurs odorantes, d'un jaune doré, réunies en une ombelle touffue, ont fixé nos premiers regards, et se sont prêtées aux jeux de notre enfance; d'où vient que leur apparition est pour nous des plus agréables elle se rattache à des ressouvenirs délicieux. Les feuilles sont ovales, ridées, toutes radicales une hampe droite, cylindrique supporte un joli bouquet de fleurs en ombelle.
    Le calice est tubulé, à cinq dents courtes, obtuses, presque aussi long que le tube de la corolle. On donne à cette plante les noms vulgaires de primerolle, brayette, coucou, etc. D'anciens médecins ont supposé à cette plante des vertus antiparalytiques, et la propriété de dissiper les maux de tête opiniâtres; d'où lui est venu le nom d'herbe à la paralysie (Herba paralysis).
    Les fleurs passent pour cordiales, anti-spasmodiques. Leur infusion théiforme, d'une odeur assez agréable, est quelquefois en usage comme boisson diététique. Dans quelques contrées, on soumet cette liqueur à la fermentation, en y ajoutant du sucre, du miel ou des citrons, et on en prépare ainsi une boisson acide et vineuse. On mêle quelquefois ces fleurs au vin pour le rendre plus agréable, et à la bière pour l'empêcher d'aigrir. En Angleterre et ailleurs on mange les jeunes feuilles en salade, ou cuites comme les autres plantes potagères. Les bestiaux sont peu friands de cette plante les chèvres et les moutons exceptés; les autres n'y touchent que rarement. Introduite dans les jardins, cette primevère, ainsi que la plupart des autres, y produit d'agréables variétés; on peut les placer dans les bosquets, les allées couvertes au commencement du printemps. Cette plante, dit Linnée, annonce le retour des hirondelles et la floraison du sapin.
  • Iconographie de la flore française - H. BAILLON - 1890

  • *PRIMULA OFFICINALIS Jacq.,

    Primulacées — Primulèes.
    N. vulg. — Primevère-Coucou, P. commune, Fleur de coucou, F. de printemps; Herbe de saint Pierre, H. de saint Paul, H. à la paralysie, Printanière, Primerole, Primerose, Brairelle, Brayette, Coqueluchon.

    Fleurs régulières (longues de 2 cent.), A calice gamosépale, enflé, ouvert, membraneux, uniformément blânchâtre, tomenteux, à 5 dents ovales, courtement mucronées, égalant environ la moitié du tube. Corolle hypocratérimorphe, d'un beau jaune, maculée d'orangé au sommet de la gorge plissée, à tube plus long que le limbe concave et 5-lobé, imbriqué.
    Étamines 5, superposées aux lobes, de la corolle, incluses, à anthère biloculaire et introrse. Ovaire libre, uniloculaire, surmonté d'un style à sommet stigmatifère capité et renfermant un placenta central-libre, globuleux, à ovules nombreux, ascendants; le micropyle inférieur et extérieur. Capsule ovoïde, plus courte que le calice écarté d'elle, déhiscente en haut par 5 dents. Graines albuminées, à embryon parallèle au plan du hile; la radicule infère.
    — Herbe vivace, à rhizome épais, à feuillés disposées en rosette basilaire, ovales ou oblongues, subcordées, inégalement ondulées-dentées, brusquement atténuées à la base de façon à simuler un pétiole ailé, pubescentes-tomenteuses et blanchâtres en dessus. Fleurs disposées en ombelle au sommet d'une hampe commune, à pédicelles tomentelleux, penchés d'un même côté.
    — La var. suaveolens (P; suaveolens BERTOL. — P. inflata LEHM. — P. Columnœ TEN.) a les feuilles plus cordées et la corolle à peine plus longue que le calice.
    — FI. en mars-mai.

    Propr. — Fleurs vantées jadis contre les affections rhumatismales et paralytiques. Rhizome sternutatoire. Feuilles jeunes dites comestibles. Corolle servant à la préparation de certaines boissons.

    Hab. — Toute la France ; plus rare dans le Midi.
  • Nouvelle botanique médicale - Tome 1 - M. A. A. MARESCHAL - 1876

  • PRIMEVÈRE.

    PRIMULA OFFICINALIS.

    Famille des Primulacées.
    Etym. du latin : primus (premier), VER (printemps).

    Syn. vulg.: Herbe à la paralysie, Primerolle, Coucou, Oreille d'ours, Brayettes, Bayes do coucou, Primevère commune , Coqueluchon, le Flacon, Herbe de saint Paul, Primule, Fleur de coucou.

    Plante vivace, herbacée. Souche horizontale et rameuse d'où naissent un grand nombre de fibres et une touffe de feuilles radicales ovales ou oblongues, brusquement contractées, en pétiole ailé, ondulées, inégalement denticulées ou lâchement crénelées, ridées, réticulées. Du centre de ces feuilles s'élève une hampe simple, florifère de 1 à 3 décimètres de hauteur, fleurs souvent penchées d'un même côté. Calice pubescent, blanchâtre, presque tomenteux, renflé, très-court, à 5 angles saillants. Corolle d'un jaune pâle, à limbe concave, à lobes émarginés, marqués à la base d'une tache d'un jaune plus foncé. Capsule uniloculaire mul- tivalve.
    Dès les premiers jours du printemps , on voit partout briller cette plante, dans les prés, les lieux herbeux, dans les bois un peu humides des contrées tempérées et même dans celles du Nord.
    Fleurit de mars à mai.
    La racine de la PRIMEVÈRE est épaisse, fibreuse, rougeâtre et légèrement aromatique. Les fleurs répandent une odeur suave et douce.
    D'anciens médecins, Mathiole, Lemery, Chomel, etc., ont recommandé cette plante comme excellente pour fortifier le cerveau, les nerfs, les jointures, pour les rhumatismes, les catarrhes, et la paralysie, lorsqu'elle est légère, particulièrement celle de la langue.
    Le produit de la distillation de toute la plante, appliqué sur le front, apaise, dit Mathiole, les douleurs de tête, et l'eau distillée des fleurs produirait les meilleurs effets contre les débilités du cœur et de tout le corps.
    Bien que les auteurs modernes qui ont écrit sur la matière médicale ne fassent même pas mention de la PRIMEVÈRE parmi les médicaments, on ne saurait nier, cependant, ses bons effets dans les affections légères du système nerveux.
    Les fleurs et les feuilles passent avec raison pour cordiales et antispasmodiques. Elles s'emploient aussi en infusion théïforme dans le début des rhumes et des affectionscatarrhales.
    Dans certaines contrées, la PRIMEVÈRE est utilisée comme plante alimentaire. En Angleterre et en Russie, particulièrement dans les campagnes, on mange les jeunes tiges et les feuilles en salade, ou cuites comme des herbes potagères. La fleur infusée dans le vin lui communique un bouquet qui flatte le goût, et la racine, dont l'odeur aromatique rappelle celle du girofle, parfume agréablement la bière.
    Introduit dans les jardins, le Primula veris y a produit d'agréables et nombreuses variétés. Cette plante, dit Linné, annonce le retour des hirondelles et la floraison du sapin.
    On rencontre presque partout, dans les Alpes, les Pyrénées, à des hauteurs plus ou moins considérables, le type de toutes les belles variétés de la PRIMEVÈRE Oreille d'ours (primula auricula, Linn.). Cette dernière suffirait seule pour nous donner une idée de l'inépuisable fécondité de la nature dans le mélange des couleurs, dans l'éclat de leurs nuances, tantôt fondues, tantôt nettement accusées par des taches dont les formes sont autant de dessins charmants, et naturellement autant de variétés.
    Dans son lieu natal, ses feuilles sont larges , ovales, quelquefois entourées d'une ligne blanchâtre et scarieuse. L'ombelle est accompagnée d'un involucre à folioles courtes, un peu élargies, obtuses, farineuses, ainsi que les pédicelles. La couleur originelle de la PRIMEVÈRE paraît être le jaune ; elle est pourpre ou panachée de pourpre, de rouge et de blanc dans quelques variétés sauvages.