LES PLANTES SAUVAGES

Primevère élevée - Primevère des bois
Lieu et date de prise de vue : Charente - Commune de Dignac
NOM LATIN : Primula elatior
FAMILLE : Primulaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
aPlante vivace. Fleurs jaune soufre plus foncé à la base, inodore.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
2410. - P. elatior Jacq.

Plante vivace de 10 à 30 cm., à hampes et pédicelles velus, dépassant les feuilles, dressés après la floraison; feuilles ovales-oblongues, atténuées ou brusquement rétrécies à la base, inégalement dentées, ridées-réticulées, vertes sur les deux faces; fleurs d'un jaune soufre, plus foncé à la base, inodores, en ombelles multiflores unilatérales; calice non renflé, d'un vert foncé sur les angles, brièvement pubescent, divisé jusqu'au tiers en lobes triangulaires-acuminés; corolle à limbe presque
plan, large de 12-18 mm., à gorge non plissée; capsule ovale, dépassant un peu le tube du calice appliqué sur elle.

Bois et prés ombragés, dans presque toute la France; nul dans la région méditerranéenne.
Europe, surtout occidentale et centrale ; Tauride et Caucase.

= Mars à mai.
  • Histoire des plantes de l'Europe - Tome 4 - J. L. M. POIRET - 1827

  • LES PRIMEVERES n'attendent que le premier souffle du zéphyr pour embellir de leurs panaches dorés les campagnes reverdies d'où leur est venu le nom de petite première du printemps, primevère (primula veris).
    On dirait qu'elles n'ont été créées que pour varier les jouissances de l'homme, soit qu'au retour de chaque printemps elles se répandent au milieu des prairies, dans les bois ou sur le bord des ruisseaux, soit que, quittant les plaines, elles s'élevent jusque sur les montagnes alpines, où elles semblent acquérir encore plus d'élégance. C'est, en effet, du sommet des Alpes que notre brillante Oreille d'ours est descendue dans nos jardins, où, docile aux soins de la culture, elle les a payés par les formes diverses et les riches couleurs de sa corolle, inépuisables dans leurs nuances.
    Il semble que nos primevères communes, aiguillonnées par l'éclat de ces étrangères, aient voulu rivaliser de beauté avec elles, en produisant de nombreuses variétés non moins brillantes par le mélange de leurs couleurs. Toutes ces fleurs, soit réunies en gradin sur un même théâtre, soit disposées en plates-bandes, en bordures, en carrés, produisent un effet presque magique, lorsque l'on sait mettre leurs couleurs en opposition les unes avec les autres.
    La plupart des primevères habitent les pelouses des montagnes alpines, avec les androsacës: elles en sont si rapprochées, qu'elles pourraient être prises pour de grandes espèces de ce genre; elles en diffèrent cependant par leur port, et surtout par le long tube de leur corolle dépourvu de glandes à son orifice. Les capsules s'ouvrent au sommet en cinq ou dix valves peu profondes.
    De si belles fleurs, rares dans les pays chauds, si dignes d orner les fêtes brillantes de la Grèce, n'auraient point échappé à ses habitants, si elles y eussent été plus communes. On ne peut les reconnaître, chez les anciens, dans aucun de leurs ouvrages, quoique Ruelle et Fuchs cherchent à les rapporter au Phomos de Dioscoride et de Pline.

    Quoique très rapprochée de la primevère officinale eaveclaquelle elle avait été confondue, la PRIMEVERE ÉLEVÉE (Primula elatior, Encycl.)en diffère évidemment par ses fleurs inodores,ses hampes plus élevées, le calice à cinq divisions oblongues,aiguës, d'un tiers plus court que le tube de la corolle; le limbe presque plane; les lobes plus grands, à peine échancrés au sommet. Elle croît dans les mêmes lieux.