LES PLANTES SAUVAGES

Polygale commun
NOM LATIN : Polygala vulgaris
FAMILLE : Polygalaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 86. - POLYGALA L. - Polygala.

(Du grec polus, beaucoup, gala, lait : plantes donnant beaucoup de lait aux animaux qui s'en nourrissent.)

Fleurs irrégulières ; 5 sépales très inégaux, les 3 extérieurs petits, les 2 intérieurs grands, pétaloides, en forme d'ailes ; 3 pétales inégaux, l'inférieur plus grand, courbé en carène, lacinié-frangé; 8 étamines, à filets soudés avec les pétales, à anthères réunies quatre à quatre en 2 faisceaux opposés ; 1 style, à stigmate bifide ; ovaire libre ;
fruit capsulaire, comprimé, ailé, émarginé, à 2 loges monospermes; graines poilues, munies d'un arille lobé.
Fleurs bleues, roses, blanches ou jaunes, munies chacune de 3 bractées, axillaires ou en grappes terminales; feuilles entières, petites, sessiles, toutes ou les supérieures alternes, sans stipules ; plantes herbacées ou un peu ligneuses à la hase, glabres ou
pubérulentes.

Près de 260 espèces habitant les deux mondes.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
411. - Polygala vulgaris L.

- Plante vivace, à souche un peu ligneuse; tiges de 10 à 30 cm., dressées ou ascendantes ; feuilles toutes alternes, les inférieures non en rosette, ovales-oblongues, les supérieures plus longues, lancéolées linéaires; fleurs bleues, roses ou blanches, en grappes terminales; bractée moyenne égalant
ou dépassant le pédicelle; ailes ovales ou elliptiques, à 3 nervures ramifiées; capsule plus courte, et presque aussi large que les ailes. Plante très polymorphe.
Varie à épi chevelu, les bractées dépassant le jeune bouton, avec fleurs tantôt grandes en grappes lâches, tantôt assez petites en grappes serrées (P. COMOSA Schk.).

Pelouses, prés, bois, dans toute la France et en Corse.
Toute l'Europe; Asie occidentale; Algérie et Tunisie.

= Mai à juillet.
  • FLORE de Otto Wilhelm Thomé (1895)
  • Traité des plantes fourragères - H LECOQ - 1844

  • Genre Polygale, Polygala, L.

    POLYGALE COMMUN, Polygala vulgaris, L. (Fleur ambrévale,Herbe au lait, Laitier commun, Polygalon).
    Rameaux grêles, étalés, couchés à la base et naissant d'une souche ligneuse; feuilles linéaires, lancéolées, glabres, pointues; fleurs en grappe terminale, bleues, roses ou blanches. - Vivace. Obs. Les jolies et nombreuses variétés de celte plante décorent, en juillet et août, les pelouses sèches et les pâturages élevés des montagnes, où elles se mêlent à l'herbe assez rare de ces localités. Les bestiaux les recherchent malgré l'amertume de toutes leurs parties; les chevaux et les vaches surtout aiment beaucoup celle plante, et l'on suppose qu'elle augmente leur lait; de là les noms de Polygala, Laitier, Herbe à lait. Quoiqu'elle pousse tard, si l'on pouvait recueillir facilement de la graine du Polygala vulgaris, ce serait une plante à mélanger à celles qui peuvent utiliser les mauvais terrains des coteaux calcaires ou volcaniques. Les P. amara, L.; exilis, DC; monspeliaca, L., et même le chamoebuxus, L., partagent les propriétés du vulgaris.
  • Histoire des plantes de l'Europe - Tome 4 - J. L. M. POIRET - 1827

  • LES POLYGALÉES.

    PREMIER GENRE.

    POLYGALA. (PoLYGALA,LInn.)

    LES POLYGALAS, réunis d'abord à l'ancienne famille des pédiculaires, divisés ensuite en plusieurs genres, forment aujourd'hui te type d'une famille particulière sous le nom de POLYGALÉES, qu'on a placée à la suite de celles des violettes, mais qui me paraît devoir précéder celle des légumineuses, d'après leur caractère,qui consiste dans un calice persistant, à cinq divisions très-profondes, deux beaucoup plus grandes, en forme d'aile, souvent colorées; une corolle presque papilionacée, roulée eu tube à la base, s'ouvrant ensuite en deux lèvres; la supérieure à deux lobes; l'inférieure concave, un peu échancrée souvent terminée par une hampe de poils colorés; huit étamines réunies en deux paquets placés sous la lèvre inférieure; les anthères à une seule loge; l'ovaire supérieur; un stigmate bifide; une capsule en coeur, comprimée, à deux loges monospermes, à deux valves s'ouvrant par leurs bords.
    Nous ne possédons, en Europe, de ce genre nombreux, que quelques espèces de polygalas proprement dits. Ce sont de charmantes petites plantes qui produisent un très-bel effet sur les pelouses des collines et dans les prés, où elles brillent par leurs fleurs très-variées en couleurs, d'un bleu vif, violettes, purpurines, rouges, blanchâtres, lavées de roses ou panachées. Cette même variété se porte encore dans la forme des feuilles, dans le port, la grandeur de ces plantes, selon leur exposition et leur lieu natal, ce qui peut faire soupçonner qu'on a établi des espèces sur de simples variétés.
    La très-courte description que Dioscoride nous a laissée de son polygalon est insuffisante pour l'appliquer à notre polygala, mot grec qui annonce, dans cette plante, la propriété de fournir un lait abondant aux femelles des animaux qui s'en nourrissent, ainsi que le dit Dioscoride, et qui probablement n'a été répétée que d'après lui, et non d'après l'expérience. Quelques auteurs lui donnent le nom d'ambarvallis, du latin ; ambiendis arvis (champs à parcourir), parce que les anciens avaient coutume de former avec les fleurs de cette plante des couronnes qu'ils plaçaient sur la tête des jeunes vierges dans le temps que l'on faisait des processions autour des champs pour obtenir du ciel la fertilité des biens de la terre.
    C'est de ces espèces de rogations des Païens, dit J. Bauhin, que sont venues, sans doute, celles des Catholiques, qui, comme l'on voit, tirent leur origine des temps antiques, et qui, à beaucoup d'égards, en ont conservé les formes.

    Le POLYGALA COMMUN ( polygala vulgaris, Linn.), variable dans les proportions de sa grandeur, croît partout sur les collines, dans les prés incultes, sur le bord des bois, dans toutes les contrées chaudes ou froides. Sa racine est dure, un peu rameuse; ses tiges grêles, étalées ou dressées; ses feuilles glabres, éparses, sessiles, linéaires, lancéolées, aiguës; les inférieures un peu plus larges les fleurs offrent, dans leurs couleurs, les variétés citées plus haut; elles sont disposées en une grappe souvent unilatérale. Elle fleurit dans l'été.
    Cette plante est d'une saveur amère qui persiste long-temps dans l'intérieur de la bouche. Ses propriétés paraissent résider particulièrement dans l'écorce de sa racine. L'eau et l'alcohol sont également susceptibles de s'emparer de ses principes actifs; on en obtient ainsi un extrait aqueux et un extrait résineux amers; d'où résultent, pour cette plante, les propriétés toniques qui caractérisent les amers; elle est même un peu purgative. Tous les bestiaux, surtout les vaches, aiment avec passion les différentes espèces de polygala.