LES PLANTES SAUVAGES

Plantain lancéolé - Plantain étroit ou - Herbe à cinq côtes
NOM LATIN : Plantago lanceolata
FAMILLE : Plantaginaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 603. - PLANTAGO L . - Plantain.
(Du latin planta, plante du pied, ago, je pousse : allusion à la forme des feuilles.)

Calice herbacé, à 4 divisions profondes; corolle en soucoupe, à 4 lobes à la fin réfléchis; 4 étamines, insérées à la base du tube de la corolle; fruit capsulaire, membraneux, s'ouvrant circulairement en travers au-dessus de la base, à 2-4 loges contenant chacune une ou plusieurs graines.
Fleurs hermaphrodites, en épis ou en tètes denses au sommet de longs pédoncules; feuilles toutes en rosette radicale, plus rarement opposées ou fasciculées sur la tige ; plante vivant sur la terre sèche ou humide.

Près de 200 espèces habitant presque tout le globe. Communes dans les pâturages, elles sont astringentes et nutritives, mais peu productives. Les graines sont recherchées par les petits oiseaux : on les emploie en décoction contre les ophtalmies.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
3010. - P. lanceolata L . Herbe-à-cinq-côtes.

Plante vivace de 10 à 6O cm., verte, noircissant, à souche verticale courte; hampes anguleuses, sillonnées, pubescentes ou glabrescentes, dépassant beaucoup les feuilles ; celles-ci presque glabres, parfois un peu laineuses, lancéolées-acuminées, atténuées en long pétiole, à 3-7 nervures fortes; épi ovoïde ou oblong, glabre ; bractées ovales-acuminées, noirâtres sur le dos ; sépales latéraux à carène un peu poilue; corolle blanchâtre, glabre, à lobes ovales; anthères blanches; capsule à 2 graines oblongues, canaliculées à la face interne, lisses. Plante polymorphe.

Prés et pâturages, dans toute la France et en Corse.
Europe; Asie occidentale; Afrique septentrionale;
introduit dans les autres zones.

= Avril à octobre.
  • Histoire des plantes de l'Europe - Tome 4 - J. L. M. POIRET - 1827

  • PLANTAIN. La plupart des PLANTAINS (plantago, Linn.) croissent sur les pe!ouses, dans les terrains secs, arides, sablonneux. Un grand nombres d'espèces sont répandues dans toutes les contrées de l'Europe, depuis le Midi jusque dans le Nord il en est cependant quelques unes qui ne quittent pas les contrées méridionales. Presque toutes fleurissent dans le courant de l'été. Les anciens botanistes ont connu une partie de nos plantains. Dioscoride et les auteurs grecs, d'après lui, les nommaient agnoglosson, composé de deux mots grecs, agnos (agneau), glossa (langue), langue d'agneau, à cause de la forme des feuilles. Ils ont donné à d'autres espèces à feuilles molles le nom d'olosteon ( tout os ) par antiphrase, pour exprimer une plante molle. Ils ont employé celui de coronopos pour celles à feuilles découpées, les comparant à un pied de corneille, de corone (corneille), pous (pied), auquel nous avons substitué, avec plus de raison, celui de corne de cerf, ils ont appliqué le nom de psyllos (puce) à quelques espèces, d'après la propriété qu'ils leur attribuaient, de chasser les puces. Tels sont les noms divers sous lesquels les anciens comprenaient la plupart des espèces que les Latins ont désignées avec Pline sous le nom de plantago, dont l'étymologie est très-obscure. Peut-être, d'après les prétendues propriétés qu'ils leur attribuaient, ont-ils voulu indiquer des plantes très-actives ( planta agens) plante qui agit.
    La plupart des plantains ont une saveur herbacée, un peu amère, légèrement astringente: ils sont presque inodores. Lorsqu'on les mâche, ils donnent à la salive une couleur rougeâtre; et leur infusion aqueuse noircit, lorsqu'on y verse du sulfate de fer leurs semences contiennent une assez grande quantité de mucilage. Des qualités aussi peu développées ne supposent point de grandes propriétés médicinales cependant les anciens, et même les modernes, leur ont attribué, d'après Dioscoride et ses commentateurs, une foule de vertus merveilleuses que je crois très-inutile de rapporter ici. Au reste, les plantains commencent à perdre aujourd'hui une grande partie de leur brillante réputation, malgré un livre entier consacré à la louange du plantain, par Thémison ancien médecin grec. Il n'en est pas de même de leurs propriétés économiques.
    On sait avec quel plaisir les petits oiseaux en recherchent les graines; les feuilles sont agréables à la plupart des bestiaux; il est même des contrées où on les emploie comme plantes potagères, lorsqu'elles sont jeunes et tendres. Comme les espèces sont nombreuses, et qu'elles jouissent presque toutes des mêmes propriétés, qu'elles sont, la plupart, bien connues,je me bornerai à indiquer rapidement les principales espèces.

    Le PLANTAIN LANCÉOLÉ (plantago lanceolata, Linn.) se distingue par ses longues feuilles étroites, lancéolées, aiguës à leurs deux extrémités, entières ou à dents rares et distantes. Ses épis sont courts, ovales, en tête, ou un peu allongés. La capsule ne renferme que deux semences. On en trouve quelques variétés, les unes plus petites, d'autres à épis feuillés. Cette espèce est recherchée par les bestiaux. Haller dit que c'est à elle que le laitage des Alpes doit sa supériorité.