LES PLANTES SAUVAGES

Phalangère ramifié - Herbe à l'araignée
Lieu et date de prise de vue : Charente - Juin 2024
NOM LATIN : Anthericum ramosum
FAMILLE : Liliaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 702. — ANTHERICUM L. (PHALANGIUM Tourn.)
(Du grec anthericon, Asphodèle, dérivé de anthêros, fleuri : rameaux à belles fleurs comme l'Asphodèle.)

Périanthe étalé, à 0 divisions brièvement soudées en tube à la base, marquées de 3-5 nervures longitudinales ; étamines insérées à la base du périanthe, à filets filiformes-glabres ou velus, épais ; anthères mobiles, fixées au filet par le dos au-dessus de la base ; style filiforme, à stigmate simple ; capsule obscurément trigone, à graines peu nombreuses, anguleuses ou arrondies.
Fleurs blanches ou roses, pédicellôes, en grappe ou en panicule ; pédicelles articulés, accompagnés d'une bractée plus courte qu'eux; feuilles toutes ou presque toutes radicales, linéaires étroites, canaliculées ou planes ; racines fasciculées-fibreuses, à fibres cylindriques-épaisses.

Environ 50 espèces habitant l'Europe, l'Asie, l'Afrique, l'Amérique.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
3473. - A. ramosum L. (PUALANGIUM RAMOSUM Poir.).

Plante vivace de 30 à 60 cm., glabre, à fibres radicales cylindriques ; tige dressée, un peu flexueuse
et rameuse dans le haut ; feuilles linéaires-canaliculées, étroites, bien plus courtes que la tige ; fleurs blanches, en panicule lâche à rameaux étalés ; bractées linéaires en alêne, 5-6 fois plus courtes que le pédicelle dressé-étalé et articulé près de la base ; périanthe long de 1 cm., à divisions oblongues innervées; étamines presque aussi longues que le périanthe, à filets filiformes glabres ; style droit ; capsule petite, globuleuse-obtuse, à plusieurs graines anguleuses rudes.

Coteaux calcaires arides, clans une grande partie de la France.
Europe surtout centrale ; Tauride et Caucase.

= Juin à août.
  • Histoire des plantes de l'Europe - Tome 3 - J. L. M. POIRET - 1826

  • ANTHÉRIC. PHALANGÈRE. (Anthericum , Linn. ; Phalangium, Juss. ).

    Les anthérics (anthericum. Linn.), rapprochés des ornithogales par plusieurs de leurs caractères, leur sont inférieurs par la petitesse de leurs fleurs. Ainsi s’embellit le tableau de la nature par le rapprochement ou l’opposition des grandeurs et des formes. Dans les anthérics, la corolle est divisée jusqu’à sa base en six parties étalées; les filaments sont filiformes et non comprimés, souvent velus : les semences arrondies ou anguleuses, le cotylédon suspendu au sommet de la première feuille : dans plusieurs espèces les filaments sont parfaitement glabres. M. De Jussieu a saisi ce caractère pour rétablir le genre phalangium de Tournefort, qui sépare les espèces européennes des exotiques : les premières sont des plantes sauvages qui se tiennent dans les bois ou sur les rochers, aux lieux arides, sablonneux; les unes évitent la trop grande chaleur, d’autres supportent les rayons d’un soleil brûlant. Presque toutes se répandent plutôt dans les contrées chaudes que dans les septentrionales. Les anthérics exotiques de l’ancien continent sont, la plupart, originaires du cap de Bonne-Espérance. On en a également découvert un grand nombre dans les régions équinoxiales du nouveau continent, tel qu’au Brésil, au Pérou, etc.
    Quoique Dioscoride, et Pline après lui, aient employé le nom de phalangium pour une plante qui, à la vérité, paraît être une liliacée, il est plus que douteux qu’on puisse l’appliquer à une des espèces de ce genre. On soupçonne que la plante de Dioscoride a été ainsi nommée, parce qu’elle passait pour guérir la morsure d’une araignée connue sous le nom de phalangium. D’une autre part, on croit que le mot anthericum est un abrégé de celui d’antheristicum, composé de deux mots grecs qui signifient fleurs en épi.

    Quand, fatigués par la nudité des rochers, par l’aridité des sables, nous y rencontrons l’anthéric rajvieux (anthericum ramosum. Linn.), cette plante nous inspire un intérêt bien plus grand que si nous la trouvions confondue parmi un grand nombre d’autres : à la vérité, elle plaira partout par ses fleurs blanches, très-ouvertes, traversées de veines roussâtres et disposées en un épi panîculé sur les rameaux d’une tige simple dans le reste de sa longueur. Ses feuilles, toutes radicales, ressemblent à celles des graminées. Cette plante habite les climats tempérés, et se dirige plus vers le Nord que vers le Midi, mais elle recherche les expositions chaudes. Elle fleurit dans les mois de juin et de juillet. Ses fleurs s’ouvrent à sept heures du matin et se ferment à trois ou quatre heures de l’après-midi. Les chèvres et quelque fois les moutons mangent cette plante.