LES PLANTES SAUVAGES
Millepertuis perforé - Herbe à mille trous

Lieu et date de prise de vue : Charente - Commune de Dignac - Juin 2020
NOM LATIN : Hypericum perforatum
FAMILLE : Hypericaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 124. - HYPERICUM L. - Millepertuis.
5 sépales, égaux ou presque égaux; 5 pétales, étalés; étamines à filets réunis à la base en 3 faisceaux ; pas de glandes pétaloïdes ; 3 styles ; capsule à 3 loges, s'ouvrant jusqu'à la base en 3 valves.
5 sépales, égaux ou presque égaux; 5 pétales, étalés; étamines à filets réunis à la base en 3 faisceaux ; pas de glandes pétaloïdes ; 3 styles ; capsule à 3 loges, s'ouvrant jusqu'à la base en 3 valves.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
677. - B. perforatum L. Herbe à mille trous.
Plante glabre, à souche ligneuse; tiges de 20 à 80 cm., fermes, dressées, munies de 2 lignes saillantes ; feuilles sessiles, ovales, oblongues ou linéaires, obtuses, non en coeur, plus pâles en dessous, toutes ponctuées-transparentes, bordées de points noirs; fleurs d'un jaune vif, assez grandes, en large panicule; sépales lancéolés-aigus, ponctués de noir, non ciliés; pétales 2 fois plus
longs que le calice, ponctués de noir ; étamines plus courtes que les pétales ; capsule ovale, 2 fois plus longue que le calice, munie de 2 à 3 bandelettes et de vésicules irrégulièrement disposées.
Plante polymorphe.
Lieux secs incultes, dans toute la France et en Corse.
Europe ; Asie occidentale; Afrique septentrionale.
= Juin à septembre.
Plante astringente, employée comme vulnéraire et résolutive.
Plante glabre, à souche ligneuse; tiges de 20 à 80 cm., fermes, dressées, munies de 2 lignes saillantes ; feuilles sessiles, ovales, oblongues ou linéaires, obtuses, non en coeur, plus pâles en dessous, toutes ponctuées-transparentes, bordées de points noirs; fleurs d'un jaune vif, assez grandes, en large panicule; sépales lancéolés-aigus, ponctués de noir, non ciliés; pétales 2 fois plus
longs que le calice, ponctués de noir ; étamines plus courtes que les pétales ; capsule ovale, 2 fois plus longue que le calice, munie de 2 à 3 bandelettes et de vésicules irrégulièrement disposées.
Plante polymorphe.
Lieux secs incultes, dans toute la France et en Corse.
Europe ; Asie occidentale; Afrique septentrionale.
= Juin à septembre.
Plante astringente, employée comme vulnéraire et résolutive.
- FLORE MEDICALE - Tome 2 - MM. CHAUMETON, POIRET, CHAMBERET - 1815
-
BOUILLON BLANC.
Italien ..... TASSO BARBASSO; VERBASCO.
Espagnol..... GONDOLOBO; VERBASCO.
Français..... BOUILLON BLANC; MOLÈNE; BONHOMME ; HERBE DE SAINT FIACRE,
Anglais...... MULLEIN; HIGH TAPER; COW'S LUNGWORT.
Allemand..... WOLKRAUT; KOENIGSKERZ;HIMMELBRAND; WELKE, Hagen.
Hollandais... WOLLE-KRUID.
Polonais..... DZIEWANNA, Erndtel.
Le docteur Gilibert pense, et je serais disposé à penser avec lui , que la molène est originaire des pays chauds : du moins elle y montre beaucoup plus de vigueur, et s'élève parfois jusqu'à la hauteur de six pieds, tandis que dans les contrées froides elle acquiert à peine le tiers de cette élévation.
Elle croît abondamment aux environs de Paris, dans les champs, dans les endroits pierreux et sablonneux, sur le bord des chemins, dans les décombres.
La racine, blanchâtre, dure et comme ligneuse, s'enfonce assez profondément dans le sol, jetant çà et là des ramuscules.
- La tige est droite, ordinairement simple, très-feuillée, cylindrique, grosse, ferme, couverte d'un duvet grisâtre extrêmement épais (Le mot verbascum, altéré, dit-on, de barbascum, exprime la barbe, les poils, dont presque toutes les parties de cette plante sont couvertes)
- Les feuilles radicales sont très-amples, étalées à terre en rosette, et soutenues par de courts pétioles; les caulinaires, moins volumineuses, sont peu ouvertes, sessiles, et même courantes sur la tige; ces feuilles sont alternes, ovales-oblongues, très-lanugineuses; elles ont l'épaisseur et le moelleux d'un morceau de drap (On voit ici l'origine des dénominations française, anglaise et allemande, molene ou mollene, mullein, welke.
Si je ne craignais de m'exposer au reproche d'une érudition intempestive, je donnerais constamment l'étymologie de la plupart des termes étrangers)
- Les fleurs forment autour de la tige, et jusqu’à son sommet, un long et bel épi jaune, dense , et comme thyrsoïde. Chaque fleur présente un calice monophylle, à cinq divisions profondes, ovales, aiguës; une corole monopétale en roue, dont le tube est très-court, le limbe évasé, presque plane, à cinq lobes légèrement inégaux, ovales, obtus; cinq étamines, dont trois sont un peu plus courtes que les deux autres. un ovaire supérieur, duquel s'élève un style filiforme, terminé par un stigmate obtus.
- Le fruit est une capsule ovoïde, entourée par le calice, divisée en deux loges qui s'ouvrent par le haut, et sont remplies de graines menues et anguleuses.
Les qualités Physiques du Bouillon blanc sont en général assez faibles. L’odeur des feuilles fraîches a quelque chose de narcotique. La saveur est herbacée, avec une légère amertume, comparée à celle du raifort par Bergius, qui trouve l'arôme des fleurs desséchées analogue à celui de l'iris de Florence.
Les bestiaux refusent de brouter la molène, et si l'on jette des graines de cette plante dans un vivier, le poisson, frappé d'étourdissement, se laisse prendre à la main. Les racines, au contraire, pilées et mêlées à la drèche, engraissent promptement la volaille.
Si les médecins négligent trop le bouillon blanc, il est en revanche un remède domestique employé de toutes parts et depuis un temps immémoriale. Je l'ai vu mettre en usage sur les bords du Rhin, de la Vistule et du Tibre, comme sur ceux de la Seine et de la Loire; j'ai même été surpris de remarquer, dans ce cas, le discernernent du vulgaire, généralement si bizarre dans ses jugements, si fantasque dans ses choix, si aveugle dans sa confiance. Le docteur Gilibert s'est en quelque sorte montré l'interprète de la voix publique, le juste appréciateur de la molène. On pourrait tout au plus lui reprocher quelques expressions trop fastueuses. « Le bouillon blanc recèle un principe narcotique assez masqué pour n'en craindre aucun mauvais effet.
La décoction des feuilles est admirable en lavement dans les ténesmes et la dysenterie; elle calme les douleurs du fondement causées par les hémorrhoïdes : l'infusion des fleurs est le meilleur adoucissant des irritations de la membrane muqueuse intestinale; elle procure un soulagement notable dans les ardeurs de poitrine, les toux convulsives des enfans, les coliques, la dysurie, enfin dans toutes les maladies dont l'indication consiste à modérer les spasmes et l'érétisme.
La conserve des fleurs de bouillon blanc, appliquée sur les dartres rongeantes et sur les ulcères douloureux, dio1inue les démangeaisons.
J'ai souvent eu occasion d'observer la vertu calmante des feuilles et des fleurs de molène, bouillies légèrement dans l'eau ou dans le lait, et employées en vapeur, en fomentation, ou plus ordinairement sous la forme de cataplasme, sur des furoncles, des panaris, des brûlures, des hémorrhoïdes enflammées.
Les fermiers de la Carniole, de l'Irlande, de la Norwège regardent le bouillon blanc comme un moyen propre à combattre la toux des bestiaux et à prévenir la consomption.
Dans certains pays on recouvre de poix les longues et fortes tiges de cette plante pour ea faire des torches, tandis que le coton qui les revêt peut remplacer l'amadou, comme le duvet de l'armoise, ou servir à la préparation du moxa. Hochheimer assure que la molène chasse infailliblement des greniers les rats et les souris qui dévorent le blé. Dambourney, Bechstein, Willich, la rangent parmi les plantes tinctoriales; Boissieu dit qu'elle communique aux laines une nuance de vigogne jaunâtre, et Risler la propose pour colorer les cheveux.
Le genre verbascum renferme, outre le thapsus, plusieurs espèces qu'il me paraît convenable de signaler.
- La molène noire, verbascum nigrum, L., est plus belle que le bouillon blanc, et possède sans contredit des qualités particulières, que discernent mieux que nous de chétifs insectes. En effet, les abeilles recherchent plus avidement le suc de ses fleurs que celui des autres espèces, et la chenille qui ronge la molène blanche n'attaque jamais la noire.
- Le petit bouillon blanc, ou la molène lychnite, verbascum lychnitis, L., doit sa dénomination spécifique aux anciens, qui en faisaient des mèches : lucernarius, qui appartient aux lampes. On regarde la fleur, et surtout la racine, comme antictériques.
- La blattaire, verbascum blattaria, L., chasse, dit-on, les insectes qui détruisent les étoffes, les livres, la farine ; telles sont les teignes, les mites, les blattes : toutefois cette propriété insectifuge est révoquée en doute par Willemet, par Lamarck; quelques-uns même vont jusqu'à prétendre que la blattaire attire ces insectes, et favorise leur multiplication.
- Histoire des plantes de l'Europe - Tome 5 - J. L. M. POIRET - 1827
MOLÈNE
UNE fourrure cotonneuse, épaisse et blanchâtre, de grandes feuilles molles, de longs épis touffus à l'extrémité d'une tige droite, presque simple, de grandes fleurs jaunes ou blanches, d'un bel aspect, tel est le port de la plupart des MOLENES(verbascum, Linn.), qui, sous une apparence rustique, n'en offrent pas moins un charme particulier par leur harmonie avec les lieux agrestes qu'elles habitent. A ces caractères se joignent ceux du genre, qui consistent dans un calice persistant à cinq divisions profondes; une corolle en roue à cinq lobes un peu inégaux; cinq étamines inégales entre elles. La plupart ont les filaments barbus; les anthères unilobées, presque en rein s'ouvrant transversalement au sommet; un ovair libre; un style terminé par un stigmate obtus. Le fruit est une capsule bivalve, polysperme, à deux loges.
Les lieux arides, montueux, les endroits sablonneux et pierreux, le bord des chemins, les décombres, les collines et leur revers sont le séjour le plus ordinaire des molènes.
ces plantes croissent de préférence dans les contrées tempérées; elles s'étendent vers le Nord, peu vers le Midi je n'en ai vu qu'une ou deux espèces en Barbarie.
Le nom Verbascum est d'une origine obscure; ces plantes le portent depuis tres longtemps sans altération, et l'on soupçonne qu'elles doivent celui de Molène en français, à la mollesse, à l'épaisseur de leurs feuilles, qui ont la souplesse et le moelleux d'un morceau de drap.
Les poils qui le couvrent sont étoilés ou rameux. Il est probable que quelques-uns de nos verbascum se rapportent et au verbascum de Pline, et au phlomos de Dioscoride, du mot grec phlox (flamme), de l'usage où étaient les anciens de faire des mèches de lampe avec les feuilles épaisses et cotonneuses de plusieurs molènes; encore aujourd'hui, dans certaines contrées, on recouvre de poix les tiges de ces plantes pour eu faire des torches, tandis qu'avec le coton qui les revêt on remplace l'amadou.
Ce que nous avons dit jusqu'ici des molènes convient parfaitement à notre MOLÈNE COMMUNE (verbascum thapsus, Linn.), dont la tige est simple, droite, haute de trois à cinq pieds, couverte de grandes feuilles alternes, molles, ovales, à peine crénelées, cotonneuses à leurs deux faces, un peu courantes à leur base. Les fleurs sont jaunes, presque sessiles, réunies par petits paquets en un long épi cylindrique et touffu les trois filaments supérieurs hérissés de poils pourpres. On lui donne vulgairement les noms de bouillon blanc, bonhomme, molène, etc.; elle fleurit dans l'été, et se trouve fréquemment sur le bord des chemins et parmi les décombres.
