LES PLANTES SAUVAGES

Luzerne lupuline - Lupuline - Minette
Lieu et date de prise de vue : Charente - Commune de Dignac - Juin 2020
NOM LATIN : Medicago lupulina
FAMILLE : Fabaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 163. - MEDICAGO L. - Luzerne.

(Du grec mediqué, de Medie : -la Luzerne, d'après Théophraste, serait originaire de la Médie.)

Calice en cloche, à S dents presque égales; corolle caduque; étendard droit ou un peu courbé en dehors; ailes libres en avant ; carène obtuse ; étamines diadelphes, à filets non dilatés au sommet ; gousse dépassant beaucoup le calice, courte, courbée en rein, en faux ou le plus souvent contournée en hélice, jamais droite, souvent épineuse, à graines ordinairement nombreuses.
Fleurs jaunes, rarement violacées, en grappes courtes, parfois solitaires ou géminées; feuilles trifoliolées, pétiolées, à folioles dentées au sommet; stipules soudées au pétiole par leur base; plantes herbacées.

Environ 40 espèces habitant l'Europe, l'Asie, l'Afrique.
Toutes sont des plantes fourragères fort recherchées des herbivores.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
819. - Medicago Lupulina L. Lupuline, Minette.

Plante bisannuelle de 20 à 40 cm., couchée ou redressée, pubescente; folioles obovales, denticulées;
stipules lancéolées, entières ou dentées; fleurs jaunes, très petites (2 à 3 mm.), nombreuses, en grappes ovoïdes compactes; pédoncules filiformes, plus longs que la feuille ; calice à lobes lancéolés en alène, plus courts que la corolle; gousse très petite, glabre ou pubescente, noircissant, en rein, convexe sur les faces munies de nervures arquées obliquement concentriques, à 1 seule graine ovoïde munie d'un tubercule près de l'ombilic.
Varie à racine vivace, fleurs plus grandes, gousse plus large, aplatie, a bord presque ailé (M. CUPANIANA Guss.).

Lieux cultivés et incultes, dans toute la France et en Corse.
Europe; Asie; Afrique septentrionale

= Avril à octobre.

La Minette est une plante fourragère fréquemment cultivée.
  • FLORE de Otto Wilhelm Thomé (1895)
  • Traité des Pantes fourragères, ou Flore des prairies ... - H. LECOQ - 1844

  • LUZERNE LUPULINE, Médicago lupulina, L. (Trèfle jaune,Trèfle noir, Lotier, Minette dorée, Luzerne houblonnée, Mignonnette, Mirlirot, des champs,Triolet). — Racine pivotante; tiges grêles, nombreuses; feuilles composées de trois folioles ovales, élargies et denticulées au sommet; fleurs petites,jaunes; gousses noires, petites, monospermes, pubescentes, reniformes, striées et ramassées en une petitetête très serrée.
    — Bisannuelle.

    Obs. La Lupuline, désignée aussi sous les noms de Minette, Trèfle jaune, est commune dans tout le nord de la France et de l'Europe, dans les prés et les champs, sur les pelouses et sur le bord des chemins; les terrains calcaires, secs et médiocres, lui conviennent parfaitement, quoiqu'elle ne refuse nullement de croître dans les meilleurs fonds. Elle réussit très-bien dans les argiles marneuses. Elle craint l'humidité stagnante, mais croît volontiers dans les sols frais et humides.
    Elle croît spontanément dans les terrains que l'on arrose, et fleurit dès le mois de mai ; sa floraison se prolonge longtemps après que ses premières graines sont mûres. C'est aussi une des plantes qui résistent le mieux à la sécheresse.
    Sa culture est celle du Trèfle ordinaire; on la sème en mars avec l'Orge ou l'Avoine, à raison de 15 à 18 kilog. par hectare.
    Si l'on a soin de la faucher de bonne heure avant sa floraison, elle peut durer deux années sans compter celle du semis. Elle ne donne guère que deux coupes, dont le produit est peu considérable, environ 3,000kilog. par hectare; mais elle a l'avantage d'être très-précoce, et de repousser très-vile. C'est pour ces raisons une excellente plante comme pâturage, qui n'offre pas, à beaucoup près, autant de danger que les Luzernes précédentes, car elle météorise peu.
    Séchée, elle se réduit à très-peu de chose, mais fraîche, broutée ou coupée et mangée en vert à l'étable, elle donne un excellent produit. Tous les animaux la recherchent et l'aiment beaucoup, mais elle convient plus spécialement aux moutons et aux vaches. Son usage prolongé peut nuire aux chevaux, qui cependant en sont très- friands.

    La Lupuline est une de ces plantes garnissantes qui conviennent si bien dans les prés à brouter ou à faucher, en ce qu'elles s'étendent sous les tiges élevées des Graminées, auxquelles il est convenable de l'associer. Quoique bisannuelle, il y a toujours des graines qui, par leur précocité, échappent à la faux et à la dent des animaux, et elle se reproduit ainsi très-facilement. Elle semble remplacer dans les prés secs et élevés le M. maculata, si commun et si productif dans les prairies humides.
    Elle peut former d'excellents mélanges avec les Graminées vivaces des prairies permanentes. Quelques Trèfles des terrains secs peuvent notamment lui être associés. On la rencontre dans les bonnes prairies de la Normandie, de la Belgique et de l'Italie.
    La Lupuline prépare convenablement le sol pour les céréales, et convient par sa courte durée aux assolements à courte période, « La meilleure manière de l'intercaler dans ces sortes d'assolements, pour les terres médiocres, nous paraît consister, dit Yvart, à la semer au printemps, avec de l'Orge, de l'Avoine, sur des terres qui, l'année précédente, auraient été ensemencées, ou en plantes légumineuses, ou en Sarrazin, en Navets, en Pommes de terre, ou autres plantes convenables à cette nature de sol; de s'en servir pour la pâture des bêtes à laine, à la fin de la première et pendant une partie de la seconde année de son ensemencement; d'y faire parquer, à la fin de la seconde année, les animaux qui en auront été nourris, et d'ensemencer la terre en Seigle, ou en tout autre grain applicable aux circonstances, immédiatement après l'enfouissement de cette prairie bisannuelle, qui, sur les terres arides,peut rendre le même service que sur les terres humides. On pourrait aussi la semer de bonne heure en automne avec du Seigle ou tout autre grain d'hiver convenable aux localités.»

    La plante que M. Mérat a décrite sous le nom de M. Willdenowii, n'en est peut-être qu'une variété, également très-communeet très-recherchée des bestiaux.