LES PLANTES SAUVAGES

Iris fétide - Iris gigot
Lieu et date de prise de vue : Charente - Commune de DIGNAC
NOM LATIN : Iris foetidissima
FAMILLE : Iridaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 719. - IRIS L . - Ins.
(Du grec iris, arc-en-ciel : fleurs à couleurs vives et variées.)

Périanthe à 6 divisions égales 3 à 3, les 3 extérieures étalées ou réfléchies, les intérieures toujours différentes et dressées; étamines dressées en tous sens, libres ou soudées intérieurement; anthères oblongues, fixées au filet par leur base; style court; stigmates grands, pétaloïdes, ordinairement bifides, convexes en dessus, concaves en dessous et recouvrant les étamines; capsule ovoïde ou oblongue, à 3 ou 6 angles, à 3 (rarement 1) loges à graines globuleuses ou anguleuses.

Fleurs bleues, violettes, jaunes ou blanches, plus ou moins grandes, réunies 1-4 dans une spathe à 1-3 valves; feuilles longues, graminoïdes ou en glaive, engainantes, distiques; plantes robustes, à souche épaisse.
Environ 100 espèces habitant l'Europe, l'Asie tempérée, l'Afrique et l'Amérique boréales.

Plantes d'ornement, fréquemment cultivées dans les jardins.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
3523. - Iris foetidissima L . Iris-gigot.

Plante vivace de 30 à 80 cm., glabre, fétide par le froissement, à rhizome épais; feuilles en glaive, égalant à peu près la tige simple anguleuse d'un côté; fleurs 2-3, bleue-livide ou blanchâtre, à pédoncules 4-5 fois plus longs que l'ovaire; spathe à valves lancéolées, scarieuses aux bords; périanthe à tube court, à divisions extérieures non barbues et à onglet court, les intérieures un peu plus courtes, égalant ou dépassant les stigmates jaunes à 2 lobes courts aigus courbés en dehors; capsule ovoïde-trigone, non apiculée, à graines rouge corail.

Bois et coteaux secs, dans tout le Midi et l'Ouest, çà et là ailleurs; Corse.
Angleterre et Irlande, Espagne et Portugal, Italie; Afrique septent.

= Mai à juillet.
  • Histoire des plantes de l'Europe - Tome 3 - J. L. M. POIRET - 1826

  • IRIS. (IRIS, Linn.)

    Les iris forment un groupe de fleurs éclatantes de beauté on dirait que la déesse dont elles portent le nom a répandu sur elles les brillantes couleurs de son écharpe. Sur les unes éclate un bleu d'azur, les belles nuances d'un violet empourpré, la teinte dorée de la couleur jaune, la blancheur dans sa pureté; ailleurs un mélange parfait de toutes ces couleurs fondues sur un fond blanc. L'élégance des formes répond à la richesse des couleurs.
    Un tube, souvent très-court, quelquefois gréte et fort long, s'évase à son orifice en un grand limbe partagé en six pièces inégales, très-ouvertes, dont trois rabattues; les trois autres re- dressées, souvent plus étroites et plus courtes. Cette conformation, si agréable à la vue, est encore plus admirable quand l'observation nous en fait découvrir l'utilité. Dans la corolle sont renfermées trois étamines placées sur les trois divisions réfléchies. Exposées aux intempéries de l'atmosphère, elles en auraient tout à craindre; mais la nature les en a garanties en donnant au stigmate une forme très-particulière elle l'a divisé en trois lobes prolongés par trois grandes lanières concaves, en forme de pétâtes, qui s'appliquent sur les trois divisions bombées de la corolle les étamines se trouvent renfermées entre ces deux feuillets, bien abritées. Dans plusieurs espèces une longue bande de poils règne sur la raie de ces mêmes divisions; elle semble destinée à empêcher la dissémination du pollen à l'air libre. Ces caractères distinguent les iris de toutes les plantes connues.
    Ce beau genre est nombreux en espèces; nous en possédons presque la moitié en Europe; elles ne sont point inférieures à celles qui, plus particulièrement, abondent au cap de Bonne-Espérance. L'Amérique en produit aussi quelques-unes. De belles espèces nous sont encore fournies par l'Orient et l'Asie on ne les trouve que dans les contrées chaudes ou tempérées elles décorent particulièrement les lieux arides, les rochers, les terrains abandonnés; quelques-unes se plaisent dans les bois ou sur leur lisière; d'autres, mais en très-petit nombre, recherchent le bord des eaux, les marécages, les lieux humides. Ces plantes, comparées à l'arc-en-ciel, ont reçu le nom d'IRIS par les botanistes de la plus haute antiquité. Elles l'ont conservé jusqu'à nos jours mais il serait difficile de rapporter à aucune espèce particulière les iris dont il est fait mention dans Théophraste, Pline, Dioscoride; on pourrait, tout au plus, soupçonner qu'il y est question, sous un autre nom, de l'iris de Florence, remarquable par la bonne odeur de ses racines; mais elle n'est pas la seule odorante. L'iris d'Illyrie, que nous ne connaissons pas sous ce nom, y est particulièrement citée avec éloges. Les figures qu'ont publiées sur ce genre les botanistes des seizième et dix-septième siècles offrent d'autres difficultés: la plupart ne peuvent être citées qu'avec doute.

    L'IRIS FETIDE (iris foetidissima Linn.), vulgairement glayeul puant, iris à odeur de gigot, a été ainsi nommée à cause de l'odeur désagréable de ses feuilles lorsqu'on les presse entre les doigts, odeur qu'on a improprement comparée à celle d'un gigot rôti, ou mieux à celle de l'ail : quoi qu'if en soit, cette odeur n'est pas assez forte pour lui mériter l'épithète humiliante de très puante. Ses fleurs, quoique assez petites, d'un bleu un peu triste, tirant sur le pourpre, ne sont cependant pas sans agréments; elle est surtout remarquable par ses graines d'un rouge vif, et ce n'est pas sans plaisir que dans les mois de mai ou de juin on la rencontre en fleurs dans les bois montagneux et ombragés des contrées tempérées de l'Europe, en France, en Allemagne, en Angleterre, dans l'Italie, etc.
    Quoique cette espèce ait le port et tous les caractères des iris, la plupart des anciens, d'après Dioscoride, la désignaient, à cause de la forme de ses feuilles, sous le nom de xyris, mot grec qui signifie une lame d'épée. La mauvaise odeur de ces mêmes feuilles lui a valu, parmi les auteurs latins, le nom de spatula foetida. Plusieurs ont cru que cette plante ne produisait que des fruits sans fleurs, d'où vient qu'ils ne l'ont représentée qu'avec ses capsules.
    Sa racine, qui participe à l'odeur des feuilles, et qui a, en grande partie, les qualités de celle des autres iris, n'est aujourd'hui employée à aucun usage particulier.