LES PLANTES SAUVAGES

Houblon - Salspareille nationale - Vigne du Nord
Lieu et date de prise de vue : Charente - Commune de Vindelle - 25 Aout 2022
NOM LATIN : Humulus lupulus
FAMILLE : Cannabaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 647. — HUMULUS L. — Houblon.

(Du latin humus, terre douce et fraîche : plante croissant dans les bons terrains.)

2 espèces habitant les régions tempérées de l'hémisphère boréal.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
3259. - Humulus Lupulus L .

Plante vivace de 2 à 5 mètres, rude, à tiges herbacées, sarmenteuses-volubles, rameuses ; feuilles opposées, pétiolées, palmatilobées en coeur, à 3 à 5 lobes ovales-acuminés dentés, les supérieures souvent simples ; fleurs vert jaunâtre, dioïques, les mâles en grappes rameuses, les femelles
en cônes ovales, opposés, pédoncules, pendants; périanthe mâle à 5 divisions égales, 5 étamines dressées à filets courts ; fleurs femelles 2 à l'aisselle des écailles foliacées du cône, à longs stigmates filiformes ; fruit ovoïde-comprimé, couvert de glandes jaunes aromatiques.

Haies et lieux frais, dans toute la France et en Corse.
Europe; Asie tempérée; Afrique boréale.

= Juin à septembre.

Les cônes servent à la préparation de la bière, et sont un bon tonique-neurasténique.
  • FLORE de Otto Wilhelm Thomé (1895)
  • Nouvelle botanique médicale - Tome 1 - M. A. A. MARESCHAL - 1876

  • HUMULUS LUPULUS.

    Famille des Cannabinées.

    Etym. de HUMUS (sol), parceque le Houblon s'y étend lorsqu'il n'est pas soutenu.

    Syn. mlg.: Salsepareille nationale, Vigne-du-Nord, Houblon grimpant.

    Plante vivace. Tiges atteignant souvent plusieurs mètres, sarmenteuses, volubiles de droite à gauche, grèles, un peu anguleuses, rudes, couvertes de poils courts, robustes,crochus.
    Feuilles pétiolées, opposées à 3 - 5 lobes, ovales, rarement entières et profondément dentées; stipules petites, bifides à la base du pétiole.
    Fleurs dioïques, les mâles disposées en petites grappes terminales ou axillaires, composées d'un calice à 5 sépales et de 5 étamines pendantes, à filets courts et à anthères longues. Fleurs femelles contenues dans des cônes écailleux de couleur verte passant au jaune rougeâtre. Cônes pédonculés, accompagnés d'une bractée et composés d'écaillés ovales qui enveloppent chacune un ovaire, petit, surmonté de deux stigmates filiformes très-longs, de telle sorte que cette écaille peut être considérée comme un seul sépale. Akène à péricarpe jaunâtre, chargé de glandes résineuses très-odorantes.
    Cette plante croît dans les lieux un peu humides et abrités, au milieu des haies, buissons, sur le bord des bois. Elle craint les grandes chaleurs et n'habite que les contrées tempérées de l'Europe, d'où elle s'étend jusque dans le Nord.
    Elle fleurit dans le mois de juillet.
    Le HOUBLON est connu et employé de temps immémorial, bien qu'il n'ait pas été mentionné par les anciens botanistes. C'est PLINE qui l'a surnommé Lupulus.
    Ce fut en 1524, sous le règne de Henri VIII, que le HOUBLON fut introduit en Angleterre. Il servait déjà en Bohême, en Pologne et en Allemagne, à composer la Cervoise. La propriété médicinale du HOUBLON réside dans ses cônes; ils ont une odeur forte, narcotique, légèrement vireuse, une saveur amère. A froid ou à chaud, l'eau s'empare facilement de leurs principes actifs. Cette infusion brunit au contact du sulfate de fer. On a conclu de ces qualités physiques que les cônes du HOUBLON devaient agir comme tonique sur l'économie animale, et comme narcotique sur le système nerveux, d'où résulteraient ses propriétés stomachiques, apéritives, diurétiques, antiscrofuleuses, etc. Aussi en conseille-t-on l'emploi, dit Ant. Bossu, dans l'atonie générale, la prédominance du tempérament lymphatique, le rachitisme, les longues suppurations, les cachexies, les flueurs blanches, le carreau, les maladies constitutionnelles , les affections calculeuses avec atonie, etc.
    Le principe actif du HOUBLON paraît consister dans la poudre jaunâtre, dorée, résiniforme, aromatique et amère, que l'on trouve à l'époque de la maturité, à la base de la surface externe des bractées dont sont formés les cônes du HOUBLON. Cette poudre, qui a reçu le nom de Lupulin ou Lupuline, s'obtient en agitant les cônes sur un tamis fin. Elle est employée dans tous les cas ci-dessus mentionnés, mais particulièrement comme anaphrodisiaque. La Lupuline s'administre à la dose de 30 centig. à 1 gr. et en plusieurs fois, dans les mêmes cas que le HOUBLON lui-même. On la préconise contre l'incontinence nocturne d'urine chez les enfants. C'est la racine de cette plante qui peut être employée comme succédané de la Salsepareille, ce qui lui a valu sans doute le surnom de Salsepareille nationale. Maintenant, au point de vue économique, le HOUBLON est mis au rang des plantes les plus utiles.
    C'est à lui que nous devons les propriétés digestives de la bière, le parfum qui la fait aimer et qui entrave la fermentation acide.
    Roques dit que la bonne bière doit être la boisson de l'homme sanguin, hémorrhoïdaire ou graveleux.
    Les jeunes pousses du HOUBLON se mangent crues en salade, ou cuites à l'eau et servies comme on sert les asperges ; dans ces deux préparations, elles restent légèrement laxatives.
    Les sarments, convenablement traités, peuvent fournir une matière très-textile.
    Les feuilles et les tiges, traitées par le nitrate de bismuth, teignent la laine en jaune nankin, passant au jaune cannelle.
    La force végétative du HOUBLON, jointe à sa rusticité, l'ont fait choisir pour concourir à la garniture de nos tonnelles. Peu de plantes, mieux que celle-là, ne savent envahir, s'étendre et monter. Ses rameaux, durcis et séchés au souffle de la dure saison, tiennent et servent de point d'appui aux jeunes pousses qu'amène le printemps. Ces dernières s'y enroulent à plaisir et confondent presque toujours, dans leur étroit et muet embrassement, les plantes dont le voisinage leur devient un autre point d'appui, pour s'acheminer lentement vers le sommet des arbres les plus proches, qu'elles enserrent tant et si bien qu'elles finissent par les étouffer jusqu'à les faire mourir.
  • Traité ou manuel vétérinaire des plantes - An IX - 1801

  • On trouve sur cette plante plusieurs insectes,tels que le paon du jour, la phalêne ailée brune à base fauve, deux autres phalènes nommées par Linné phalena bombyx celfia, et phalena pyralis rofiralis. Tous les bestiaux mangent de cette plante.
  • Traité des Pantes fourragères, ou Flore des prairies ... - H. LECOQ - 1844

  • Genre Houblon, Humulus, L.

    Fleurs dioiques; mâles à périgone à cinq divisions; cinq étamines; femelles en cônes imbriqués de larges écailles persistantes,portant chacun une fleur axillaire, à ovaire surmontede deux styles.

    HOUBLON GRIMPANT, Humulus lupulus,L. (Salspareille nationale, Vigne du Nord).
    Tiges longues, anguleuses, grimpantes, velues, très-longues, feuilles rudes, pétiolées, échancrées à la base, palmées, entières ou trilobées, opposées; stipules soudées; fleurs mâles en grappes axillaires; fleurs femelles en cône.
    Vivace.

    0bs. On trouve le Houblon dans les haies et les buissons; il est commun dans le centre de la France, en Auvergne; on le cultive en abondance dans le Nord.

    Les bestiaux aiment beaucoup ses feuilles, ses jeunes pousses, et même ses cônes, malgré leur amertume. Les vaches surtout les recherchent, et s'approchent très volontiers des houblonnières pour en attraper quelques grappes.
  • Histoire des plantes de l'Europe - Tome 4 - J. L. M. POIRET - 1827

  • HOUBLON. (Humulus, Linn.)

    Combien la nature est riche dans ses productions que de services l'homme peut en retirer quand il veut les étudier, et ne pas dédaigner les plantes les plus rustiques! Nous en avons eu la preuve dans les genres précédents, dans les orties, les chanvres, les soudes, quelques arroches, plusieurs chénopodes nous allons en trouver un nouvel exemple dans le HOUBLON {Humulus, Linn.), plante grimpante, qui se glisse dans les haies, le long des murs, très-éloignée par son port des espèces précédentes, mais que le caractère de ses fleurs ne permet pas de sortir de la famille à laquelle on la rapporte. Ces fleurs sont dioïques, de deux sortes, sur des pieds séparés: les mâles disposées en belles grappes paniculées, axillaires, terminales; chaque fleur composée d'un calice à cinq folioles concaves, d'un vert jaunâtre, relevé par l'éclat de cinq anthères d'un jaune doré. Les fleurs femelles sont réunies en un cône écailleux à l'extrémité d'un pédoncule axillaire, composé de grandes écailles ou bractées membraneuses, d'un blanc roussâtre, ovales, concaves à leur base chacune d'elles contient un ovaire surmonté de deux styles, auquel succède une semence revêtue d'un arille.
    Tel est le caractère du HOUBLON GRIMPANT (humulus lupulus, Linn.), dont les tiges sont dures, anguleuses, un peu grêles, et qui s'élèvent à plus de vingt pieds lorsqu'elles ont un soutien. Les feuilles sont grandes, rudes, pétiolées, opposées, les supérieures quelquefois alternes, en cœur, simples, bien plus souvent à trois ou cinq lobes dentés en scie; de petites stipules bifides. Cette plante croît dans les lieux un peu humides et abrités, parmi les haies, sur le bord des bois; elle craint la grande chaleur, et n'habite que les contrées tempérées de l'Europe, d'où elle s'étend jusque dans le Nord. Elle fleurit dans le mois de juillet. Sur ses feuilles vivent plusieurs chenilles, telles que celles du papilio io C-album; celle du phaloena celsia, rostralis, triplacia, humuli, Linn., et l'hemorobius hirtus Linn. Tous les bestiaux aiment les feuilles et les tiges du houblon, qui leur fournissent une assez bonne nourriture.
    Les cônes du houblon ont une odeur forte, narcotique, un peu vireuse, une saveur amère. A froid ou à chaud, l'eau s'empare facilement de leurs principes actifs. Cette infusion brunit par le contact du sulfate de fer. On a conclu de ces qualités physiques, que le houblon devait agir comme tonique sur l'économie animale, et comme narcotique sur le système nerveux, d'où résultent ses propriétés stomachiques, apéritives, diurétiques, etc.
    Ses usages économiques sont très-importants. Chacun sait que ses cônes sont employés par les brasseurs pour la préparation de la bière. On les fait bouillir dans le moût ils ralentissent la fermentation de cette liqueur, l'empêchent d'aigrir, et lui donnent la faculté de se conserver long-temps: ils lui impriment de plus une saveur amère, franche, agréable, et un arome particulier, qui en facilitent la digestion et la rendent une boisson très-salutaire. On soupçonne que le houblon concourt beaucoup à la qualité enivrante de la bière, et l'on a observé que cette boisson était d'autant plus enivrante, qu'elle eu contenait une plus grande quantité.
    Aussi cette-plante est-elle l'objet d'une culture très-étendue en Angleterre, en Belgique, en Flandre, en Picardie, etc.
    Dans le nord de l'Allemagne et dans plusieurs autres contrées, on mange en salade, ou préparées à-peu-près comme les asperges, les jeunes pousses du houblon. Ses sarments, ramollis par la macération dans l'eau, fournissent aux cultivateurs des liens utiles à une foule d'usages particuliers on pourrait également, dans des cas de nécessité, en retirer de la filasse pour la fabrication des cordes et de divers tissus. On cultive le houblon dans les jardins pour en garnir les tonnelles, les berceaux, les treillages, etc.
    Embellies par son beau feuillage, par ses belles grappes de fleurs mâles, ces retraites agréables le sont encore par les cônes nombreux et pendants, panachés de vert et de brun, qui produisent un effet très-pittoresque, surtout lorsqu'on place cette plante auprès d'un arbre dont elle entoure le tronc et les branches. Le houblon est connu et même employé depuis très-long-temps cependant il ne paraît pas qu'il ait été mentionné par les anciens botanistes, quoiqu'on trouve dans Pline le nom de humulus, que presque tous les auteurs lui ont conservé jusqu'à Linnée, qui a adopté celui de humulus pour nom générique, probablement parce que cette plante s'étend sur toute la terre (humus), lorsque sa tige ne trouve point de soutien. Nous ignorons l'époque précise où le houblon a été cultivé comme plante économique; mais nous savons qu'on le cultivait en Flandre depuis assez long-temps, lorsqu'il fut introduit en Angleterre sous le règne de Henri VIII, vers l'an 1524.