LES PLANTES SAUVAGES

Grand Plantain - Plantain à grandes feuilles
Lieu et date de prise de vue : Charente - Commune de Dignac - Juillet
NOM LATIN : Plantago major
FAMILLE : Plantaginaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 603. - PLANTAGO L . - Plantain.
(Du latin planta, plante du pied, ago, je pousse : allusion à la forme des feuilles.)

Calice herbacé, à 4 divisions profondes; corolle en soucoupe, à 4 lobes à la fin réfléchis; 4 étamines, insérées à la base du tube de la corolle; fruit capsulaire, membraneux, s'ouvrant circulairement en travers au-dessus de la base, à 2-4 loges contenant chacune une ou plusieurs graines.
Fleurs hermaphrodites, en épis ou en tètes denses au sommet de longs pédoncules; feuilles toutes en rosette radicale, plus rarement opposées ou fasciculées sur la tige ; plante vivant sur la terre sèche ou humide.

Près de 200 espèces habitant presque tout le globe. Communes dans les pâturages, elles sont astringentes et nutritives, mais peu productives. Les graines sont recherchées par les petits oiseaux : on les emploie en décoction contre les ophtalmies.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
3013 . - Plantago major L . Grand plantain.

Plante vivace de 10 à 80 cm., glabrescente ou pubescente, à souche courte ; hampes drossées ou ascendantes, non striées, égalant à peine ou dépassant les fouilles; celles-ci en rosette, épaisses, largement ovales, à pétiole assez long, un pou ailé et bien plus large que les hampes, à 3-9 fortes nervures ; épi allongé, cylindrique, un peu lâche à la base ; bradées ovales-obtuses, un peu
scarieuses, vertes sur le clos, égalant la moitié des sépales arrondis; corolle grisâtre, glabre, à lobes obtus; anthères brunes, filets brièvement saillants; capsule à 8-16 graines petites anguleuses.

Varie à plante plus petite, feuilles à 3-8 nervures, épi court, avec hampes arquées-ascendantes (P. INTER-MEDIA Gilib.) ou dressées (P. MINIMA DG.).

Chemins, lieux incultes, dans toute la France et la Corse.
Europe, Asie, Afrique, et dans presque toutes les régions tempérées du globe.

= Mai à novembre.
  • FLORE de Otto Wilhelm Thomé (1895)
  • Histoire des plantes de l'Europe - Tome 4 - J. L. M. POIRET - 1827

  • PLANTAIN. La plupart des PLANTAINS (plantago, Linn.) croissent sur les pe!ouses, dans les terrains secs, arides, sablonneux. Un grand nombres d'espèces sont répandues dans toutes les contrées de l'Europe, depuis le Midi jusque dans le Nord il en est cependant quelques unes qui ne quittent pas les contrées méridionales. Presque toutes fleurissent dans le courant de l'été. Les anciens botanistes ont connu une partie de nos plantains. Dioscoride et les auteurs grecs, d'après lui, les nommaient agnoglosson, composé de deux mots grecs, agnos (agneau), glossa (langue), langue d'agneau, à cause de la forme des feuilles. Ils ont donné à d'autres espèces à feuilles molles le nom d'olosteon ( tout os ) par antiphrase, pour exprimer une plante molle. Ils ont employé celui de coronopos pour celles à feuilles découpées, les comparant à un pied de corneille, de corone (corneille), pous (pied), auquel nous avons substitué, avec plus de raison, celui de corne de cerf, ils ont appliqué le nom de psyllos (puce) à quelques espèces, d'après la propriété qu'ils leur attribuaient, de chasser les puces. Tels sont les noms divers sous lesquels les anciens comprenaient la plupart des espèces que les Latins ont désignées avec Pline sous le nom de plantago, dont l'étymologie est très-obscure. Peut-être, d'après les prétendues propriétés qu'ils leur attribuaient, ont-ils voulu indiquer des plantes très-actives ( planta agens) plante qui agit.
    La plupart des plantains ont une saveur herbacée, un peu amère, légèrement astringente: ils sont presque inodores. Lorsqu'on les mâche, ils donnent à la salive une couleur rougeâtre; et leur infusion aqueuse noircit, lorsqu'on y verse du sulfate de fer leurs semences contiennent une assez grande quantité de mucilage. Des qualités aussi peu développées ne supposent point de grandes propriétés médicinales cependant les anciens, et même les modernes, leur ont attribué, d'après Dioscoride et ses commentateurs, une foule de vertus merveilleuses que je crois très-inutile de rapporter ici. Au reste, les plantains commencent à perdre aujourd'hui une grande partie de leur brillante réputation, malgré un livre entier consacré à la louange du plantain, par Thémison ancien médecin grec. Il n'en est pas de même de leurs propriétés économiques.
    On sait avec quel plaisir les petits oiseaux en recherchent les graines; les feuilles sont agréables à la plupart des bestiaux; il est même des contrées où on les emploie comme plantes potagères, lorsqu'elles sont jeunes et tendres. Comme les espèces sont nombreuses, et qu'elles jouissent presque toutes des mêmes propriétés, qu'elles sont, la plupart, bien connues,je me bornerai à indiquer rapidement les principales espèces.

    Le PLANTAIN A GRANDES FEUILLES (plantago major, Linn.) est fort commun partout dans les prés, les champs, le long des chemins.Ses feuilles sont grandes, ovales, obtuses, presque glabres, traversèes par sept grosses nervures,souvent un peu sinueuses sur leurs bords; la hampe est cylindrique, striée; l'épi très-tong. Les capsules renferment plusieurs semences dans chaque loge. Il existe de cette plante quelques variétés trés-remarquables. Dans les unes, les bractées de l'épi se prolongent en folioles oblongues; d'autres sont des miniatures, par la petitesse de leurs dimensions. Ce plantain n'est attaqué que par les chèvres, les moutons, les cochons. Leurs graines, recueillies pour les oiseaux, sont l'objet d'un petit commerce à Paris et autres grandes villes. Les feuilles de ce plantain servent de nourriture aux chenilles de plusieurs phalènes et de papillons, aux phaloena plantaginis, grammica, herapolitior, alba, itulica, polygona, lentifera, dipsacea, albipuncta, erythrocaphala, etc. Linn.; au papilio piloselloe, marturna, delia, etc. Linn.; au curculio noevias et à l'aphis plantaginis, Linn., qui se trouvent sur la même plante. La plupart de ces insectes habitent également sur les espèces de plantain qui se rapprochent de celui-ci.
  • Nouvelle botanique médicale - Tome 2 - M. A. A. MARESCHAL - 1878

  • PLANTAIN.

    PLANTAGO MAJOR.

    Famille des Plantaginées.

    Etym.: PLANTAGO. Nom employé par Pline; de PLANTA AGENS (Hoefer).

    Syn. vulg.: Grand Plantain, Plantain à larges feuilles, Plantain-des-Oiseaux, Plantain-à-Bouquet. Plante acaule, vivace. Feuilles grandes, dressées ou peu étalées, larges, ovales ou ovales-oblongues, entières, traversées par 7 grosses nervures, superficiellement sinuées ou lâchement dentées, glabres ou pubescentes-rudes en-dessous. Fleurs en épis linéaires, cylindriques, ordinairement très-allongés, un peu espacées à la base de l'épi. Corolle brunâtre à 4 découpures aiguës. Etamines 4, à anthères vacillantes, portées sur des filaments très-grêles. Fruit capsulaire, s'ouvrant transversalement comme une boîte à savonnette, divisée en deux ou quatre loges, portant chacune, attachées à sa paroi, une ou plusieurs semences.
    Cette plante croît en tous lieux, on la rencontre sur le bord des chemins, dans les décombres, dans les prairies, sur les pelouses arides. Elle fleurit de mai à octobre.
    On trouve dans les mêmes endroits le PLANTAIN LANCÉOLÉ (Blanlago lanceolata), vulgairement appelé Bonnes-Femmes, Herbe à cinq coutures, Herbe à cinq cotes, Herbe-au-Charpentier, Lancéolée, Lancéolé, Oreille - de - Lièvre, petit Plantain, Plantain étroit, Plantain rond, Tête noire, qui se distingue par ses longues-feuilles, étroites, lancéolées, aiguës aux deux extrémités, entières ou à dents rares et distantes, ses épis courts, ovales, en tête ou un peu allongés, et ses étamines blanches.

    Les PLANTAINS sont également employées en médecine. Ils ont une saveur herbacée, un peu amère, légèrement astringente. Leurs racines desséchées, surtout celle du GRAND PLAINTAIN, ont une couleur rosée. Etant mâchées, elles donnent à la salive une couleur rougeâtre, leur goût est d'abord un peu austère, puis douceâtre. Leur infusion aqueuse noircit lorsqu'on y verse du sulfate de fer. Les semences contiennent une assez grande quantité de mucilage. Le GRAND PLANTAIN était une plante célèbre dans l'antiquité. Dioscoride, Galien, Celse, Pline, l'ont recommandé comme un remède efficace contre les flux sanguins et muqueux, les ulcérations, la phthisie, etc.
    Les auteurs modernes n'ont pas moins estimé le PLAINTAIN, quelques-uns l'ont préconisé contre les fièvres intermittentes, les plaies, les ulcères chroniques et scrofuleux, etc. Aujourd'hui, il paraît à peu près abandonné, cependant, ce n'est point une plante inerte, mais elle a peut-être le tort d'être trop vulgaire.
    Quoiqu'il en soit, voici comment on employait le PLANTAIN : En décoction (plante entière, verte ou sèche), 30 ou 60 gr. par litre d'eau, pour lotions, collyres, gargarismes. En infusion pour tisane. Le suc exprimé de la plante fraîche, à la dose de 30 à 50 gr. ou la décoction concentrée, contre les fièvres. L'eau distillée de plantain avec l'eau de rose est un remède populaire pour les maux d'yeux, principalement pour en apaiser l'inflammation.