LES PLANTES SAUVAGES

Euphorbe verruqueuse
Lieu et date de prise de vue : Charente - Commune de DIGNAC - Avril
NOM LATIN : Euphorbia flavicoma
FAMILLE : Euphorbiaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 640 . - EUPHORBIA L. - Euphorbe.

(Dédié à Euphorbe, médecin grec de l'antiquité.)

Fleurs monoïques, les mâles et les femelles réunies dans un petit involucre en forme de calice et simulant une fleur hermaphrodite. Involucre en cloche ou en toupie, à 4-5 lobes dressés ou courbés en dedans, alternant avec 4-5 glandes pétaloïdes, épaisses, plus larges que longues, rejetées en dehors ; 8-13 étamines à filets articulés, groupées en 4-5 faisceaux, entourant un ovaire central pédicellé ; 3 styles, ordinairement bifides ; capsule penchée en dehors de l'involucre, à 3 coques monospermes.
Fleurs ordinairement jaunâtres et en ombelle, munies à la base d'un verticille de feuilles et sous les fleurs de 2 bractées en forme d'involucelle ; feuilles caulinaires alternes ou opposées, entières ou finement dentées ; plantes herbacées ou frutescentes, à suc laiteux et très acre.

Environ 650 espèces habitant les régions tempérées et chaudes des deux mondes.
Leur suc laiteux est irritant, vésicant et rubéfiant; on s'en sert pour faire disparaître les verrues. Les graines ont des propriétés purgatives, mais on doit s'abstenir de les
employer, elles peuvent produire des empoisonnements.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
3215. - E. verrucosa Jacq.

Plante vivace de 20 à 40 cm., pubescente ou glabrescente, à souche épaisse et ligneuse; tiges dures, ascendantes, sans écailles à la base et sans rameaux sous l'ombelle; feuilles un peu molles, éparses, obovales ou lancéolées, longues de 2-3 cm., finement denticulées; ombelle jaune doré, à 5 rayons 1 ou 2 fois bifurques; bractées obovales, denticulées; glandes entières; capsule de 3-4 mm., globuleuse, glabre, à peine sillonnée, couverte de petits tubercules ou verrues très rapprochées; graines ovoïdes,
brunes, lisses, caronculées.

Bois et prairies, dans une grande partie de la France; nul dans le Nord.
Europe centrale et méridionale.

= Mai à juillet.
  • Traité des Plantes fourragères, ou Flore des prairies ... - H. LECOQ - 1844


  • FAMILLE DES EUPHORBIACEES

    Famille de plantes vulgairement désignée sous le nom de Tithymales, placée par M. de Jussieu dans la dernière classe de sa Méthode, ou Diclinie, et par M. de Candolle dans les Monochlamydées, présentant les caractères suivants : fleurs unisexuées,monoïques ou dioïques, quelque fois disposées en grappes, ou réunies dans un involucre commun; d'autres fois, mais plus rarement, elles sont solitaires; leur calice est souvent double, à cinq ou six divisions, dont les plus intérieures sont pétaloïdes et colorées ; dans les fleurs mâles, le nombre des étamines est très-variable : leurs filets, qui sont souvent articulés dans leur milieu, sont libres ou soudés ensemble par leur base, en un seul ou plusieurs androphores; les fleurs femelles offrent un calice semblable à celui des fleurs mâles, et un pistil sessile ou pédicellé; l'ovaire est plus ou moins globuleux, à trois côtes et à trois loges, qui renferment chacune un seul ovule ; trois styles bifurques terminent ordinairement l'ovaire à sa partie supérieure ; rarement on n'en observe qu'un seul ou un plus grand nombre. Le fruit se compose d'autant de coques, renfermant une ou deux graines, qu'il y a de loges ou de coques à l'ovaire ; ces coques sont bivalves et s'ouvrent avec élasticité ; les graines sont recouvertes à leur partie supérieure par une crête ou caroncule de forme variée; elles renferment un embryon mince et plane, contenu dans l'intérieur d'un périsperme charnu; les cotylédons sont larges, planes et minces.
    Les Euphorbiacées varient beaucoup par leur port; les unes sont herbacées, les autres sont ligneuses; leurs feuilles sont alternes, éparses ou opposées, quelque fois épaisses et succulentes

    Obs Les plantes de cette famille, quoique rapprochées par des caractères analogues, forment un certain nombre de petits groupes séparés, tous très-naturels et dont les propriétés paraissent à peu près les mêmes. Une matière résineuse extrêmement acre, ou une huile émulsionnée et lactescente,s'y présentent avec toute leur âcreté, et rendent ces plantes généralement nuisibles aux troupeaux. Malgré son importance dans le règne végétal, cette famille nous occupera donc peu.

  • Histoire des plantes de l'Europe - Tome 6 - J. L. M. POIRET - 1829


  • EUPHORBE. · Les plantes, renfermées dans ce genre, sont plus curieuses qu'utiles, plus nuisibles que salutaires. Le suc laiteux, âcre et brûlant qui, à la moindre déchirure découle en abondance de toutes leurs parties, tache et corrode la peau, suffirait seul pour nous présenter les euphorbes comme des végétaux dangereux, qui ne devraient être employés dans aucun cas, si trop souvent les médecins ne cherchaient des remèdes dans les poisons.
    Ce suc serait seul un moyen pour distinguer, avant l'apparition des fleurs, les euphorbes à grosse tige charnue, des cactiers ou cierges avec lesquels ils ont tant de ressemblance. Ce genre est caractérisé par des fleurs monoïques, renfermées dans un calice ou un involucre à huit ou dix divisions, quatre ou cinq dressées, les autres alternes, ouvertes, colorées, entières, dentées, à deux pointes ou découpées; point de corolle; des étamines en nombre variable; les filaments articulés; d'autres filaments stériles, en forme d'écailles ou de languettes laciniées ou frangées; une fleur femelle, solitaire au centre de l'involucre; l'ovaire supérieur pédicellé, trois styles bifides; une capsule à trois coques, à trois loges monospermes, s'ouvrant intérieurement en deux valves.

    Les euphorbes sont connus et cités depuis très longtemps : les anciens leur donnaient le nom de TITHYMALE; mais il est très-difncile de reconnaître les espèces dont il est question dans leurs écrits ils faisaient, de leur suc laiteux, le même usage que l'on en a fait si longtemps en Europe, remèdes auxquels les médecins éclairés ont renoncé avec d'autant plus de raison que beaucoup d'autres plantes, bien moins pernicieuses, nous offrent les mêmes ressources sans être aussi dangereuses.
    Le nom de tithymale, le plus usité avant Linnée, a été établi d'après l'abondance du suc laiteux de ces plantes. Il est, dit-on, composé de deux mots grecs, tithos(mamelle), malacos (molle).
    Quant au mot Euphorbius, adopté par Linnée pour les tithymales, il n'a été employé par Pline et Dioscoride que pour l'espèce dont on faisait le plus usage dans leur temps. Au rapport de Pline, l'euphorbe tire son nom d'Euphorbius, médecin de Juba, roi de Mauritanie, qui, le premier, employa, pour la guérison d'Auguste, la gomme-résine qui découle de l'euphorbe : cette espèce était donc connue des anciens, mais Dioscoride en parle en termes si obscurs, qu'il n'est pas possible de savoir si l'on doit rapporter ce qu'il en dit à l'euphorbia officinarum ou à l'euphorbia antiquorum. Cette dernière espèce croit particulièrement dans l'Inde, au Malabar, d'après Rheede, qui l'a décrite et figurée sous le nom de schadida calli; cependant Forskhall les cite toutes deux comme se trouvant dans l'Arabie; mais il paraît que la dernière lui a été communiquée, et qu'il ne l'a point recueillie en place. Quant à l'euphorbia officinarum, on pourrait plutôt la soupçonner d'être l'euphorbe des anciens: elle croît, d'après Pline, Dioscoride et plusieurs autres, dans la Libye, au mont Atlas et dans l'Arabie elle a échappé aux recherches de M. Desfontaines et aux miennes dans nos excursions en Mauritanie et sur le mont Atlas.