Euphorbe réveille-matin - Petite Éclaire - Herbe aux verrues
Lieu et date de prise de vue : Charente - Commune de Dignac - Novembre 2020
NOM LATIN : Euphorbia helioscopia
FAMILLE : Euphorbiaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 640 . - EUPHORBIA L. - Euphorbe.
(Dédié à Euphorbe, médecin grec de l'antiquité.)
Fleurs monoïques, les mâles et les femelles réunies dans un petit involucre en forme de calice et simulant une fleur hermaphrodite. Involucre en cloche ou en toupie, à 4-5 lobes dressés ou courbés en dedans, alternant avec 4-5 glandes pétaloïdes, épaisses, plus larges que longues, rejetées en dehors ; 8-13 étamines à filets articulés, groupées en 4-5 faisceaux, entourant un ovaire central pédicellé ; 3 styles, ordinairement bifides ; capsule penchée en dehors de l'involucre, à 3 coques monospermes.
Fleurs ordinairement jaunâtres et en ombelle, munies à la base d'un verticille de feuilles et sous les fleurs de 2 bractées en forme d'involucelle ; feuilles caulinaires alternes ou opposées, entières ou finement dentées ; plantes herbacées ou frutescentes, à suc laiteux et très acre.
Environ 650 espèces habitant les régions tempérées et chaudes des deux mondes.
Leur suc laiteux est irritant, vésicant et rubéfiant; on s'en sert pour faire disparaître les verrues. Les graines ont des propriétés purgatives, mais on doit s'abstenir de les
employer, elles peuvent produire des empoisonnements.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
3201. E. helioscopia L . Réveil-matin.
Plante annuelle de 10 à 50 cm., glabrescente, à racine pivotante ; tige épaisse, dressée ou ascendante, ordinairement solitaire ; feuilles éparses, obovales en coin, obtuses, denticulées dans leur moitié supérieure, les ombellaires plus grandes; ombelle large, concave, à 5 rayons allongés, trichotomes puis dichotomes ; bractées obovales, inégales; glandes entières; capsule de
3-5 mm., glabre et lisse, à coques arrondies ; styles à peine bifides; graines de 2 mm., ovoïdes, brunes, réticulées-alvéolées, caronculées.
Cultures et décombres, dans toute la France et la Corse.
Europe ; Asie ; Afrique ; introduit en Amérique.
= Avril à novembre.
Traité des Plantes fourragères, ou Flore des prairies ... - H. LECOQ - 1844
FAMILLE DES EUPHORBIACEES
Famille de plantes vulgairement désignée sous le nom de Tithymales, placée par M. de Jussieu dans la dernière
classe de sa Méthode, ou Diclinie, et par M. de Candolle dans les Monochlamydées, présentant les caractères suivants : fleurs unisexuées,monoïques
ou dioïques, quelque fois disposées en grappes, ou réunies dans un
involucre commun; d'autres fois, mais plus rarement, elles sont
solitaires; leur calice est souvent double, à cinq ou six divisions,
dont les plus intérieures sont pétaloïdes et colorées ; dans les fleurs
mâles, le nombre des étamines est très-variable : leurs filets, qui
sont souvent articulés dans leur milieu, sont libres ou soudés ensemble par leur base, en un seul ou plusieurs androphores; les
fleurs femelles offrent un calice semblable à celui des fleurs mâles,
et un pistil sessile ou pédicellé; l'ovaire est plus ou moins globuleux, à trois côtes et à trois loges, qui renferment chacune un seul
ovule ; trois styles bifurques terminent ordinairement l'ovaire à sa
partie supérieure ; rarement on n'en observe qu'un seul ou un plus
grand nombre. Le fruit se compose d'autant de coques, renfermant
une ou deux graines, qu'il y a de loges ou de coques à l'ovaire ;
ces coques sont bivalves et s'ouvrent avec élasticité ; les graines
sont recouvertes à leur partie supérieure par une crête ou caroncule de forme variée; elles renferment un embryon mince et
plane, contenu dans l'intérieur d'un périsperme charnu; les cotylédons sont larges, planes et minces.
Les Euphorbiacées varient
beaucoup par leur port; les unes sont herbacées, les autres sont
ligneuses; leurs feuilles sont alternes, éparses ou opposées, quelque fois épaisses et succulentes
Obs Les plantes de cette famille, quoique rapprochées par des caractères analogues, forment un certain
nombre de petits groupes séparés, tous très-naturels
et dont les propriétés paraissent à peu près les mêmes.
Une matière résineuse extrêmement acre, ou une huile
émulsionnée et lactescente,s'y présentent avec toute leur
âcreté, et rendent ces plantes généralement nuisibles
aux troupeaux. Malgré son importance dans le règne
végétal, cette famille nous occupera donc peu.
Histoire des plantes de l'Europe - Tome 6 - J. L. M. POIRET - 1829
EUPHORBE. ·
Les plantes, renfermées dans ce genre, sont
plus curieuses qu'utiles, plus nuisibles que salutaires. Le suc laiteux, âcre et brûlant qui, à la
moindre déchirure découle en abondance de toutes leurs parties, tache et corrode la peau, suffirait seul pour nous présenter les euphorbes comme
des végétaux dangereux, qui ne devraient être
employés dans aucun cas, si trop souvent les
médecins ne cherchaient des remèdes dans les
poisons.
Ce suc serait seul un moyen pour distinguer, avant l'apparition des fleurs, les euphorbes à grosse tige charnue, des cactiers ou cierges
avec lesquels ils ont tant de ressemblance.
Ce genre est caractérisé par des fleurs monoïques, renfermées dans un calice ou un involucre
à huit ou dix divisions, quatre ou cinq dressées, les autres alternes, ouvertes, colorées, entières,
dentées, à deux pointes ou découpées; point de corolle; des étamines en nombre variable; les
filaments articulés; d'autres filaments stériles, en
forme d'écailles ou de languettes laciniées ou frangées; une fleur femelle, solitaire au centre de
l'involucre; l'ovaire supérieur pédicellé, trois styles bifides; une capsule à trois coques, à trois
loges monospermes, s'ouvrant intérieurement en
deux valves.
Les euphorbes sont connus et cités depuis très longtemps : les anciens leur donnaient le nom
de TITHYMALE; mais il est très-difncile de reconnaître les espèces dont il est question dans leurs
écrits ils faisaient, de leur suc laiteux, le même
usage que l'on en a fait si longtemps en Europe,
remèdes auxquels les médecins éclairés ont renoncé avec d'autant plus de raison que beaucoup
d'autres plantes, bien moins pernicieuses, nous
offrent les mêmes ressources sans être aussi dangereuses.
Le nom de tithymale, le plus usité avant
Linnée, a été établi d'après l'abondance du suc
laiteux de ces plantes. Il est, dit-on, composé de
deux mots grecs, tithos(mamelle), malacos (molle).
Quant au mot Euphorbius, adopté par Linnée pour les tithymales, il n'a été employé par Pline et
Dioscoride que pour l'espèce dont on faisait le plus usage dans leur temps. Au rapport de Pline,
l'euphorbe tire son nom d'Euphorbius, médecin
de Juba, roi de Mauritanie, qui, le premier, employa, pour la guérison d'Auguste, la gomme-résine qui découle de l'euphorbe : cette espèce
était donc connue des anciens, mais Dioscoride en parle en termes si obscurs, qu'il n'est pas possible de savoir si l'on doit rapporter ce qu'il en
dit à l'euphorbia officinarum ou à l'euphorbia
antiquorum. Cette dernière espèce croit particulièrement dans l'Inde, au Malabar, d'après Rheede,
qui l'a décrite et figurée sous le nom de schadida calli; cependant Forskhall les cite toutes deux
comme se trouvant dans l'Arabie; mais il paraît
que la dernière lui a été communiquée, et qu'il
ne l'a point recueillie en place. Quant à l'euphorbia officinarum, on pourrait plutôt la soupçonner
d'être l'euphorbe des anciens: elle croît, d'après
Pline, Dioscoride et plusieurs autres, dans la
Libye, au mont Atlas et dans l'Arabie elle a
échappé aux recherches de M. Desfontaines et aux
miennes dans nos excursions en Mauritanie et
sur le mont Atlas.
L'EUPHORBE REVEIL MATIN (Euphorbia helioscopia, Linn.) est très-commun dans les champs
cultivés et les jardins on lui donne, comme au
peplus, le nom de réveille-matin. Celui d'helioscopia, du grec elios (soleil), scopeo (je regarde), avait été employé par Dioscoride, pour
une espèce d'euphorbe dont le feuillage, selon lui, était toujours tourné vers le soleil, phénomène qui n'a pas lieu pour notre plante. Elle se
rapproche un peu du Peplus, par la forme de ses
feuilles mais ses fleurs sont disposées en ombelles à cinq rayons très-ouverts, une ou deux
fois bifides ou trifides. Les feuilles sont glabres,
alternes, cunéiformes, presque spatulées, élargies
et dentées à leur sommet, quelquefois entières, rétrécies en pétiole; les capsules lisses et trigones.