LES PLANTES SAUVAGES

Eupatoire à feuilles de chanvre - Herbe sainte Cunégonde - Origan des marais
Lieu et date de prise de vue : Commune de Vindelle - Charente - Aout 2024
NOM LATIN : Eupatorium cannabinum
FAMILLE : Asteraceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 344. - EUPATORIUM Tourn. - Euvatoire.
(Eupalor, surnom du roi Mithridate.)

Capitules cylindriques-oblongs, pauciflores ; involucre à folioles peu. nombreuses, lâchement imbriquées ; fleurs toutes tubuleuses à corolle régulièrement dilatée de la base au sommet ; soies de l'aigrette sur un seul rang ; réceptacle nu.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
1775. - Eupatorium cannabinum L. Eupatoire à feuilles de chanvre.

Plante vivace de 6 à 12 dm. à tige dressée, simple ou rameuse, souvent rougeâtre, pubescente; feuilles opposées à 3-5 segments pétiolulés, lancéolés, dentés (quelquefois les supérieures simples),
glanduleuses en dessous ; involucre à folioles intérieures scarieuses, oblongues-linéaires, très obtuses, les extérieures ovales ; capitules purpurins, en corymbe rameux, terminal, compact.

Varie (en Corse) à segments des feuilles plus courts, à dents obtuses, à capitules plus petits, à aigrette à peine plus longue que l'achaine (E. CORSICUM Req.).

Bois et lieux humides,, bords des eaux, marais dans toute la France, Corse.
Europe, Asie Mineure, Afrique

= Juillet à août.
  • FLORE de Otto Wilhelm Thomé (1895)
  • Traité des Plantes fourragères, ou Flore des prairies ... - H. LECOQ - 1844

  • Genre Eupatoire , Eupatorium, L.

    Involucre cylindrique, imbriqué, presque simple, réceptacle, nu; fleurs partielles, peu nombreuses, toutes hermaphrodites, tubuleuses; aigrettes à poils simples.

    EUPATOIRE D'AVICENNE, Eupatorium cannabinum, L. ( Eupatoire chanvrin, Herbe sainte Cunégonde, Origan des marais, Pantagruélion sauvage).
    Tiges de un à deux mètres, rougeàtres; feuilles grandes, sessiles, opposées, composées de folioles lancéolées, dentées; style très-long.
    - Vivace.

    Obs. L'Eupatoire orne le bord des ruisseaux dans les prés humides et marécageux. C'est une fort belle plante, qui fleurit en juillet et août, et qui, dédaignée des bestiaux , est seulement broutée par les chèvres. Elle gâte le foin par ses longues tiges dures comme des baguettes. Celui qui en contient beaucoup ne peut être employé que comme litière. Si cependant on a eu le soin de la faucher avant que ses tiges ne durcissent, elle forme un bon fourrage, recherché surtout des moutons.
  • Histoire des plantes de l'Europe - Tome 6 - J. L. M. POIRET - 1829

  • EUPATOIRE. Nous ne signalerons, parmi les eupatoires, que le seul EUPATOIRE A FEUILLES DE CHANVRE ( eupatorium cannabinum Linn.), connu vulgairement sous le nom d'eupatoire d'Avicenne : les autres espèces, en assez grand nombre, sont toutes exotiques. L’eupatoire est au nombre de ces jolies plantes qui embellissent le contour des étangs et des lacs ; c’est encore lui qu’on retrouve parmi ces touffes fleuries, au milieu desquelles s’écoulent lentement les eaux des marais resserrées en ruisseaux. Par la grandeur de sa taille, il domine la plupart des autres plantes ; par ses corymbes touffus et nombreux, il contribue à la décoration de ces localités ; par ses fleurs agréablement nuancées de pourpre, de blanc et de rose, il relève la sombre verdure des plantes qui l’accompagnent. Ses feuilles sont grandes, sessiles, opposées, composées de trois folioles lancéolées et dentées. Les fleurs offrent un calice imbriqué, oblong, cylindrique; les fleurons sont peu nombreux, tous hermaphrodites; le style très-long; le réceptacle nu; l’aigrette simple et sessile.
    D’où vient le nom de l’eupatoire? Nous l’ignorons. Il en est qui pensent avec Pline ( lib. XXV, cap. 6), qu’il vient d’Eupator, roi de Pont, qui le premier découvrit cette plante, ou la mit en usage : mais que notre eupatoire soit celui des anciens, rien de moins certain. Quoi qu’il en soit, la saveur amère, aromatique et piquante de cette plante l’ont introduite depuis long-temps dans la matière médicale. On a reconnu que sa racine occasionnait des vomissements et d’abondantes évacuations. Ses feuilles passent pour vulnéraires, apéritives et détersives; ce sont de ces assertions vagues, que chacun répète, parce qu’on les trouve dans tous les livres. Parmi les troupeaux, il n’y a guère que les chèvres qui recherchent cette plante.
    C’est à ce genre que l’on a d’abord rapporté l'ayapanna, cette plante du Brésil, à laquelle les habitants attribuaient de si grandes propriétés, qu’en peu d’années elle devint une panacée universelle, digne de figurer parmi les recettes les plus exagérées de Dioscoride.
    En 1797, elle fut transportée à l'île de France par le frère du capitaine Baudin; elle y fut cultivée par les soins de M. Géré. Pendant plusieurs années, il ne fut question que des cures merveilleuses qu'elle opérait. Il n’y avait aucune maladie qu’elle ne soulageât ou ne guérît : chaque jour on lui reconnaissait de nouvelles propriétés : mais son effet le plus merveilleux était de servir de contre-poison aux poisons les plus violents, minéraux ou végétaux, ainsi qu’à la morsure des serpents. L’enthousiasme était porté à un tel point, que cette plante se vendait, dans le principe, quinze centimes la feuille. Sa rapide multiplication en fit tomber le prix: d’une autre part, la confiance se refroidit à un tel point, qu’aujourd’hui elle n’est plus considérée que comme une plante légèrement amère, un peu aromatique,dont l’action ne peut être que très-faible sur l’économie animale.
    Elle fait aujourd’hui partie du genre mikania, Willd.