LES PLANTES SAUVAGES

Epiaire des marais - Ortie morte
NOM LATIN : Stachys palustris
FAMILLE : Lamiaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 588. — STACHYS L . - Epiaire.

(Du grec stachus, épi : (fleurs disposées en épi terminal.)

Calice tubuleux en cloche, à 5-10 nervures, à 5 dents égales ou peu inégales, spinescentes ; corolle bilabiée, à tube resserré au-dessus de la base et muni à ce niveau en dedans d'un anneau de poils, à gorge peu ou point dilatée, à lèvre supérieure le plus souvent voûtée en casque, l'inférieure à 3 lobes, le médian plus grand obovale; 4 étamines, rapprochées et parallèles, les extérieures plus longues à la fin déjetées en dehors ; anthères rapprochées 2 à 2, à loges complètement divariquées, opposées par leur sommet, s'ouvrant par une fente commune ; carpelles arrondis au sommet.
Fleurs purpurines, blanchâtres ou jaunâtres, rarement solitaires ou géminées, ordinairement en verticilles formant un épi interrompu ; feuilles dentées, crénelées ou presque entières ; plantes presque toujours poilues ou laineuses.
Près de 200 espèces répandues dans presque tout le globe. Amères et souvent d'une odeur forte, plusieurs sont cultivées pour la médecine ou comme plantes d'ornement.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
2932. - S. palustris L.
- Plante vivace de 40 cm à 1 mètre, velue, verte, à souche longuement rampante, sans odeur; tige dressée, simple ou peu rameuse; feuilles sessiles ou courtement pétiolées, oblongues-lancéolées, aiguës, arrondies ou un peu en cœur à la base, dentées, finement pubescentes; fleurs roses, 4 - 8 en verticilles rapprochés, les inférieurs seuls espacés; bractéoles très petites; calice velu mais sans glandes stipitées, à dents lancéolées en alêne, peu inégales, presque aussi longues que le tube; corolle de 12 - 1S mm, à tube à peine saillant, à lèvre supérieure pubérulente en dehors.

Lieux humides, dans presque toute la France et en Corse.
- Europe; Asie; Amérique boréale.

= Juin - septembre
  • Histoire des plantes de l'Europe - Tome 4 - J. L. M. POIRET - 1827

  • STACHYS ou ÉPIAIRE.

    Les anciens ont donné le nom de stachys à des plantes dont les fleurs étaient disposées en épi ; telle est la signification de ce mot chez les Grecs. L’application faite du meme nom par Linnée, au genre dont il est ici question, n’a que très-peu de rapports avec les plantes des premiers botanistes. qui, d’ailleurs, nous sont presque entièrement inconnues. Nos stachys forment un genre peu naturel, susceptible d’en produire plusieurs autres qui ne le seraient pas davantage : le mieux est donc de nous en tenir à celui que Linnée a établi.
    Son caractère consiste dans un calice à cinq dents aiguës : le tube de la corolle est court ; la lèvre supérieure concave, échancrée ; l’inférieure à trois lobes; les deux latéraux rabattus en dehors; les deux étamines plus courtes, déjetées sur le côté après la fécondation. Ce dernier caractère, qui n’est point particulier à ce genre, est un phénomène très-curieux dans les fonctions des organes sexuels.
    Les stachys ne sont, en quelque sorte, que la suite des sideritis, quand on les considère dans leur ensemble. Les uns sont hérissés de poils grisâtres, d’un aspect rustique ; d’autres exhalent une odeur fétide : il en est cependant qui attirent les regards par quelques agréments qui leur sont particuliers. Ces plantes sont beaucoup plus répandues que les sideritis. Les unes s’avancent jusque dans le Nord; d’autres ne quittent pas les contrées tempérées ; quelques-unes exigent la chaleur du Midi: elles habitent les bois, les lieux couverts, humides, les marécages ; d’autres gagnent les collines, les montagnes alpines, ou se plaisent dans les terrains secs, pierreux, sur le bord des chemins, dans les champs, les prés, etc.
    Toutes fleurissent dans l'été. Elles sont peu recherchées des bestiaux, entièrement abandonnées dans la matière médicale. Peu d’insectes s’en nourrissent: on cite la larve du phaloena pilleriana, Linn., qui vit sur le stachys des marais.

    Les marais, les lieux humides et aquatiques donnent naissance au stachys des marais (stachys palustris, Linn.), plante plus ou moins velue, d’un vert triste, noirâtre, d’une odeur désagréable, distinguée par ses feuilles longues, étroites, lancéolées. Les fleurs sont purpurines, panachées de jaune, disposées en verticilles rapprochés en un épi terminal : cette plante se dirige bien plus vers le Nord que vers le Midi. Les cochons bouleversent le terrain où elle croît, pour s’emparer de ses racines épaisses et charnues. On en obtient I une fécule amilacée. On a donné à cette espèce, comme à quelques autres, le nom de crapaudine, parce qu’on suppose que les crapauds sont attirés par son odeur qui les réjouit.