LES PLANTES SAUVAGES
Consoude officinale, Grande Consoude

NOM LATIN : Symphytum officinale
FAMILLE : Boraginaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 520. - SYMPHYTUM L . - Consoude.
(Du grec symphuô, j'unis, je soude: allusion aux propriétés vulnéraires de ces plantes.)
Calice à 5 lobes plus ou moins profonds, accrescents, égaux ; corolle tubuleuse en cloche, à gorge munie de 5 écailles allongées, ciliées-glanduleuses, conniventes en cône, à tube allongé, à S dents courtes, larges, obtuses; anthères incluses, oblongues, alternant avec les écailles ; style saillant, filiforme en tête ; fruit formé de 4 carpelles libres, ovales, à base concave entourée d'un rebord saillant plissé.
Fleurs blanches, jaunâtres, rosées ou violettes, en grappes terminales courtes et dépourvues de bractées ; feuilles grandes, ovales ou ovales-lancéolées, les caulinaires plus ou moins décurrentes ; plantes vivaces, vertes, succulentes, pubescentes-hispides.
17 espèces habitant l'Europe, l'Asie occidentale, l'Afrique septentrionale. Les racines, mucilagineuses et émollientes, étaient très employées autrefois pour la cicatrisation des plaies.
(Du grec symphuô, j'unis, je soude: allusion aux propriétés vulnéraires de ces plantes.)
Calice à 5 lobes plus ou moins profonds, accrescents, égaux ; corolle tubuleuse en cloche, à gorge munie de 5 écailles allongées, ciliées-glanduleuses, conniventes en cône, à tube allongé, à S dents courtes, larges, obtuses; anthères incluses, oblongues, alternant avec les écailles ; style saillant, filiforme en tête ; fruit formé de 4 carpelles libres, ovales, à base concave entourée d'un rebord saillant plissé.
Fleurs blanches, jaunâtres, rosées ou violettes, en grappes terminales courtes et dépourvues de bractées ; feuilles grandes, ovales ou ovales-lancéolées, les caulinaires plus ou moins décurrentes ; plantes vivaces, vertes, succulentes, pubescentes-hispides.
17 espèces habitant l'Europe, l'Asie occidentale, l'Afrique septentrionale. Les racines, mucilagineuses et émollientes, étaient très employées autrefois pour la cicatrisation des plaies.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
2549. — Symphytum officinale L . Grande consoude.
- Plante vivace de 40 cm. à 1 m., velue - hérissée, à souche épaisse, charnue, non tubéreuse ; tige
robuste, ailée, rameuse aux aisselles supérieures ; feuilles épaisses, ovales - lancéolées, les inférieures plus grandes que les moyennes longuement décurrentes ; fleurs blanchâtres, rosées ou violettes; calice fendu jusque près de la base, à lobes lancéolés ; corolle d'environ 15 mm., 2 fois plus longue que le calice, à lobes réfléchis; écailles incluses, lancéolées en alêne; anthères
aiguës, un peu plus longues que le filet; carpelles lisses, luisants, non contractés au-dessus de la base.
Prés humides, fossés, bords des eaux, dans presque toute la France.
- Europe, surtout centrale; Sibérie occidentale.
= Mai - Juin - juillet.
- Parfois cultivé dans les jardins.
- Plante vivace de 40 cm. à 1 m., velue - hérissée, à souche épaisse, charnue, non tubéreuse ; tige
robuste, ailée, rameuse aux aisselles supérieures ; feuilles épaisses, ovales - lancéolées, les inférieures plus grandes que les moyennes longuement décurrentes ; fleurs blanchâtres, rosées ou violettes; calice fendu jusque près de la base, à lobes lancéolés ; corolle d'environ 15 mm., 2 fois plus longue que le calice, à lobes réfléchis; écailles incluses, lancéolées en alêne; anthères
aiguës, un peu plus longues que le filet; carpelles lisses, luisants, non contractés au-dessus de la base.
Prés humides, fossés, bords des eaux, dans presque toute la France.
- Europe, surtout centrale; Sibérie occidentale.
= Mai - Juin - juillet.
- Parfois cultivé dans les jardins.

- Flore Médicale - MM. CHAUMETON, POIRET, CHAMBERET - 1830
- EXPLICATION DE LA PLANCHE 1 - Faible portion d'une raçine 2 - Feuille radicale au trait. 3 - Calice et pistil. 4 - Corolle ouverte , dans laquelle on distingue cinq étamines alternes, avec les divisions, et, entre chacune d'elles, une lame garnie de papilles. 5 - Fruit composé de quatre petites noix contenues dans le calice persistant. 6 - L'une des noix isolée. Italien : Consolida, Sinfito Espagnol : Consolida, Consuelda Anglais : Comfrey Allemand : Beinwell Hollandais : Heelwortel, Waalwortel, Smeerwortel Suédois : Wallort ON ne peut disconvenir que la plante mentionnée par Dioscorides sous le nom de symphyton ( species altera ), n'ait de très-grands rapports avec celle dont il est ici question : cependant la description qu'il fait de ses feuilles-peut occasioner quelque doute, ces feuilles n'étant pas aussi étroites que l'annonce Dioscorides : les autres caractères y conviennent parfaitement. Ses racines sont épaisses, à peine rameuses, d'un brun noir extérieurement, blanches et visqueuses en dedans , fibreuses, allongées. Les tiges succulentes, hautes d'un à deux pieds, très-rameuses, hérissées de poils rudes, un peu anguleuses, légèrement membraneuses sur leurs angles. Les feuilles sont alternes, décurrentes, assez grandes, entières , ovales, lancéolées, aiguës; les inférieures plus grandes, pétiolées; Les supérieures presque sessiles, plus étroites, d'un vert foncé, un peu rudes au toucher. Les fleurs sont disposées au sommet des rameaux en un épi court, lâche, pédonculé, un peu courbé vers le sommet; toutes pendantes, tournées ordinairement du même côté, les unes purpurines ou rougeâtres, les autres d'un blanc jaunâtre. Chaque fleur est composée d'un calice à cinq découpures lancéolées; d'une corolle tubulée, en cloche; le limbe ventru, à cinq dents courtes, muni à son orifice de cinq écailles tubulées, rapprochées en cône; cinq étamines attachées sur la corolle; quatre ovaires stupérieurs, du milieu desquels s'élève un style filiforme, terminé par un stigmate simple. Le fruit est composé de qratre semences nues, luisantes, aiguës, placées au fond du calice . La consoude est très-communee dans les prés bas et sur le bord des fossés humides : elle fleurit pendant tout l'été. Ses feuilles et ses fleurs sont rarement employées en médecine. Sa racine, dont on fait le plus souvent usage, est inodore, douceâtre, insipide, visqueuse et gluante. Elle contient beaucoup de mucilage visqueux, plus tenace que celui de la racine de guimauve, et de l'acide gallique en assez grande quantité, pour donner à sa décoction aqueuse la faculté de précipiter en noir avec le stulfate de fer. Les anciens, qui avaient une haute idée des vertus de la grande consoude, ont donné les éloges les plus fastueux à ses propriétés : adoucissante., émoltiente, inviscante, incrassante, glutinante, vulnéraire, elle a êté regardée en outre comme astringente. On ne s'est pas contenté de préconiser ses heureux effets dans le traitement de la diarrhée et de la dysenterie, de vanter outre mesure son efficacité contre l'hémoptysie, les hémorrhagies utérines, l'hématurie, l'inflamation des reins et de l'appareil urinaire : on est allé jusqu'à proclamer sa toute puissance pour opérer la réunion des plaies, la consolidation des fractures, la guérison des luxations et des hernies. Du sein des écoles l'engouement pour la consonde s'est répandu jusque dans les classes les moins éclairées du public, au point que, dès le temps de Sennert, les filles, dont les organes avaient été flétris ,par l'abuS des jouissances, faisaient usage de cette plante pour réparer, selon l'expression de Valmont de Bomarre, les ravages d'un amour trop entreprenant ( ad sophisticationem virginitatis ). On sait aujourd'hui à quoi s'en tenir sur les assertions exagérées des auteurs relativement à cette plante. Toutefois ce n'est qu'après une longue suite d'erreur que, sur ce point comme sur tant d'autres, on est enfin parvenu à des idées plus saines et plus conformes à la vérité et à la raison. C'est moins à des propriétés bien constatées qu'à une sorte d'habitude peu réfléchie, dit M. Biett, qu'il faut attribuer l'emploi si fréquent de la grande consoude. Cependant il ne faut point la regarder comme inerte .. La combinaison de l'acide gallique avec un mucilage abondant, peut la faire prescrire avec une sorte d'avantage dans les affections catarrhales chroniques, accompagnées d'irritation; et c'est ainsi qu'on la conseille vers la fin de la dysenterie, des diarrhées copieuses, de la blennorrhagie, etc. Mais quel succès peut-on espérer de l'usage de cette plante dans les hémorrhagies passives, toujours accompagnées d'une faiblesse générale qui réclame ,les secours les plus puissans? Son emploi dans les hémorrhagies actives n'est plus rationnel. Le principe astringent qu'elle renferme, bien qu'en petite proportion, ne peut être que nuisible dans ces derniers cas, où les moyens adoucissans et relâchans soht particulièrement indiqués. Si l'administration intérieure de la grande consoude ne mérite pas la confiance qu'on lui a gratuitement accordée contre plusieurs maladies inflammatoires et contre les hémorrhagies, que doit-on penser des éloges que Parkinson, Etmuller, Ray, Hermann, Bourgeois, etc., ont prodigués aux cataplasmes qu'on en prépare, dans le traitement des plaies, des hernies, des fractures et des luxations? A la vérité, quelques faits particuliers rapportés par Tachenius, Rulland et Murray sembleraient constater l'efficacité de ces topiques contre la sciatique et les douleurs de goutte : mais ne doit-on pas attribuer la plus grande partie de leurs succès à leur haute température, et à l'action de la chaleur et de l'humidité, dont ils sont l'excipient? La consoude est ordinairement administrée en décoction, à la dose de trente ou cinquante grammes ( environ une once et demie) sur un kilogramme ( deux livres) d'eau. On édulcore ce liquide, et on le fait prendre par verres. Mais on ne doit jamais se servir de vaisseaux de fer pour cette préparation, à cause de l'action de l'acide gallique sur ce métal. Outre le sirop de consoude, dont on fait un grand usage parmi nous, cette plante entre dans la composition des sirops astringens de Fernel, simple de Lemery; dans l'eau vulnéraire, dans le baume polychreste, dans le mondicatif d'ache, dans les emplâtres de Charas et du prieur de Cabrières pour les hernies, dans l'emplâtre contre les fractures et les luxations, et autres préparations inusitées et dignes d'un étèrnel oubli.
- Traité des plantes fourragères - H. LECOQ - 1844
- Genre Consoude, Symphytum, L. Calice à cinq divisions persistantes; corolle campanulée, droite et enflée; limbe droit, un peu ventru, à cinq lobes dressés, très courts, presque fermés; orifice du tube muni de cinq écailles en alène, rapprochées en cône, alternes avec les étamines qu'elles recouvrent. CONSOUDE OFFICINALE, Symphytum officinale, L, (Confée, Consyre, grande Consyre, Herbe à la coupure, Langue de vache, Oreille d'àne, Pecton). - Racine épaisse, noire en dehors; tige anguleuse, velue, rameuse, feuilles grandes, ovales, lancéolées, décurrentes, rudes et entières; fleurs jaunâtres, quelquefois blanches ou purpurines, disposées en épi lâche un peu courbé en crosse, - Vivace. Obs. La Consoude fleurit au printemps, sur le bord de l'eau , dans les prés humides, un peu argileux dont le sol est gras, fertile et ombragé. Elle est commune dans le nord de l'Europe et dans la majeure partie de la France. Elle devient quelquefois très-abondante dans quelques prairies dont le sol lui convient. Elle se développe au point de nuire à la production des autres herbes, et comme ses feuilles sont très-grandes, elles occupent un grand espace; sous ce rapport elle est nuisible. Les chevaux et les bêtes à cornes la mangent volontiers quand elle est jeune; mais quand elle vieillit, elle devient rude et appète peu ces animaux. Comme toutes les Borraginées, elle se dessèche mal , noircit et donne un mauvais foin. Comme plante destinée à être broutée sur pied, elle a l'avantage de pousser très-vite; de sortir de bonne heure, et d'être d'autant meilleure qu'elle est coupée plus souvent. Les prairies du Midi contiennent fréquemment le Symphytum tuberosum, L., qui se rapproche beaucoup de l'officinale, mais qui lui est inférieur en qualité, en ce qu il pousse moins vite et moins vigoureusement. On a essayé avec succès, en Ecosse et en Angleterre, la culture en grand de la Consoude à feuilles rudes, Symphytum asperrimum. Elle végète avec activité dans tous les sols et toutes les situations; on peut la planter sur le bord des fossés, dans les terrains sans valeur, les jardins, les vergers, sur les sols contenant des décombres, des débris, des démolitions. Les plantes atteignent une hauteur de deux mètres en avril, époque à laquelle on peut commencer la récolte des feuilles. Telle est la force végétative de la Consoude, que, peu de temps après cette récolte, on peut recommencer un nouvel enlèvement. M. Grant, qui en a surtout propagé la culture, assure en avoir récolté seize tonneaux, plus de 1,500 kilog. pesant par acre (400 kilogrammes par are, ou 40,000 kilogrammes par hectare). Les chevaux mangent ses feuilles avec avidité; les vaches d'abord n'en paraissent pas friandes, mais elles ne tardent pas à s'en montrer aussi avides: elles dévorent avec empressement les racines, qui sont douces et mucilagineuses. Les moutons et les agneaux d'un mois en mangent volontiers, ainsi que les porcs et les oies. Il vaut mieux arracher les feuilles en trois ou quatre fois que de couper la plante, quoique celle-ci repousse avec vigueur, et qu'elle fournisse encore d'excellent fourrage après avoir été pendant vingt années de suite traitée de cette dernière manière. Quant aux travaux de culture, ils se bornent, après la première récolte des feuilles, à labourer les espaces entre chaque tige, qui doivent être au moins d'un mètre, et à les tenir bien propres en hiver. Vers le milieu ou la fin de février, par un temps sec et favorable, on remue de nouveau le sol et on butte très-légèrement les plantes. Pendant tout le temps de la végétation, le sol doit être débarrassé avec beaucoup de soin des plantes parasites. Si, par le foulage des pieds des individus qui entrent dans le terrain, la terre devenait dure et battue, une nouvelle façon sera fort avantageuse; mais elle ne doit pas être aussi énergique que la première, et il faut avoir attention de ne pas attaquer les racines. L'opinion de M. de Dombasle est très-favorable à celte plante bien remarquable par son grand développement. « Elle a, dit-il, excité vivement l'attention, il y a quelques années, en Allemagne et en Angleterre. Quelques personnes ont cru y trouver un fourrage supérieur à la Luzerne par l'abondance et la précocité de ses produits; il y a du vrai dans cette assertion : car, lorsqu'on place cette Consoude dans un sol riche et profond, ses feuilles succulentes et touffues ont déjà atteint plus d'un pied de hauteur, lorsque la luzerne commence à pousser; elles repoussent très-promptement lorsqu'on les a coupées, et l'on peut les faucher quatre ou cinq fois dans notre climat, et chaque coupe donne un produit très-abondant. Elle est vivace et dure long-ternps; tous les bestiaux la mangent avec avidité, mais il me semble que c'est surtout au bétail à cornes et aux porcs qu'elle convient particulièrement. On ne peut guère songer à la faire sécher. Le principal inconvénient de cette plante se trouve dans la difficulté de la propager par graine. Ses semences peu nombreuses mûrissent successivement, en sorte qu'il est très-difficile de les récolter. Si on les sème à l'automne suivant, une partie ne lèvera qu'au printemps. C'est donc par les éclats de ses racines qu'il convient de multiplier cette plante, ce qui ne présente pas de difficulté, mais ce qui l'exclura vraisemblablement des grandes cultures; toutefois un terrain de peu d'étendue, situé dans le voisinage de l'exploitation, pourra fournir une ressource fort importante pour la nourriture du bétail, dès le premier printemps et pendant tout l'été. Le moyen le plus simle de multiplication consiste, je pense, à arracher entièrement de vieux pieds, à les diviser en autant d'éclats que l'état des racines peut le permettre, et à replanter ces éclats à douze ou dix-huit pouces sur le terrain qu'on veut garnir. Cette opération peut être faite dès le mois de novembre, ou retardée jusqu'en février. On assure que cinquante pieds de Consoude sont suffisants, au moyen des éclats, pour peupler une grande surface de terrain en moins de six mois.
