Chicorée amère - Chicorée sauvage
NOM LATIN : Cichorium intybus
FAMILLE : Asteraceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 423. - CICHORIUM Tourn. - Chicorée.
(Du nom grec de la plante cichorè.)
Involucre à folioles indurées à la base à la maturité, très inégales, disposées sur deux rangs, les extérieures au nombre de 8, les intérieures bien plus courtes au nombre de 5; réceptacle muni vers le centre d'écaillés paléiformes ; achaines persistants, un peu comprimés, subtétragones, tronqués au sommet couronné de 1res courtes écailles.
La chicorée sous diverses formes culturales est employée dans l'alimentation ; la racine
torréfiée de la chicorée sauvage est substituée au café ou se mélange avec lui.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
2121. - Cichorium Intybus L. C. sauvage.
Plante vivace à tige de 5 à 10 dm. dressée, très rameuse à rameaux raides, divergents, plus ou moins pubescente-hispide ou glabrescente ainsi que les feuilles; celles-ci do forme variable, les inférieures ordinairement roncinèes, les suivantes lancéolées, entières, embrassantes, réduites à des bractées dans l'inflorescence ; capitules solitaires, terminaux ou sessiles et axillaires au nombre de 1 à 3 ; achaines couronnés de très petites écailles obtuses; fleurs assez grandes, bleues.
- Polymorphe.
Varie quant au degré de pubescence; se présente dans la région méditerranéenne avec des achaines à
couronne d'écaillés plus développées, lancéolées (G. Divaricatum Schousb.).
Bords des chemins, des prés clans toute la France; Corse.
Europe et Asie.
= Juillet à septembre.
FLORE de Otto Wilhelm Thomé (1895)
Les fleurs des moissons ... - E. GADECEAU - 1914
Noms communs: Chicorée sauvage, Ecoubette.
Allemand: Wegewarte.
Anglais: Common Succory.
Caractères: Grande herbe vivace de 3 à 12 décim. à suc laiteux, abondant trés amer, souche pivotante épaisse. Tige dressée, anguleuse, à rameaux étalés, raides.
Feuilles intérieures roncinées, les supérieures lancéolées, sessiles.
Capitules de fleurs d'un trés beau bleu, les uns pédonculés, au sommet de la tige, les autres sessiles, agglomérés, écartés.
- Juin à Septembre.
Aire géographique:
La Chicorée sauvage croit presque partout en Europe, sur le bord des chemins et dans les lieux incultes, où elle étale ses tiges raides et divariquées et ses capitules d'un beau bleu. Elle est aussi spontanée dans une partie de l'Asie, en Sibérie. Elle est naturalisée en Amérique septentrionale. Elle semble préférer, tout au moins dans l'ouest de la France, les sols calcaires ou argileux, compacts et secs.
La culture de la Chicorée amère est probablement fort ancienne. Il est difficile de savoir si elle a commencé en Egypte ou en Gréce. La Chicorée est mentionnée par Pline et par Dioscoride, mais elle n'a pas de nom sanscrit. Certains auteurs croient que les Grecs avaient tiré le nom de Chicorée de l'Egypte.
Propriétés:
Trés vantée comme tonique, dépuratif, la racine tait partie, ainsi que les feuilles, du Sirop de Chicorée. La décoction est employée contre les maladies du foie; séchée et grillée, elle sert à préparer ce breuvage laxatif qu'on substitue ou qu'on mélange, trop souvent, au véritable café.
On sait que la Chicorée se mange en feuilles crues, en salade ou blanchie artificiellement (Barbe de capucin). Il y a aussi des races de Chicorée cultivées pour leurs racines; ce sont les Chicorées à café, de Brunswick et de Magdebourg, dont les racines grosses, fusiformes, torréfiées, donnent le produit consommé si fréquemment comme café; il est facile de reconnaitre le mélange ou la substitution, car la Chicorée projette dans l'eau froide sa couleur brune, tandis que le café ne lui communique pas sa couleur. La Chicorée en poudre pour café, soluble à l'eau chaude, a, d 'aprés certains auteurs, une valeur nutritive double de celle du café. La Chicorée sauvage est la plus riche de toutes les Chicorées comme valeur alimentaire.
Histoire des plantes de l'Europe - Tome 5 - J. L. M. POIRET - 1827
La Chicorée est encore une de ces herbes potagères qui se joint aux laitues pour composer
nos meilleures salades. Plus savoureuse que la
laitue, elle est aussi plus amère mais sans danger dans la plante sauvage. Cette amertume est
adoucie par la culture; nous en avons obtenu
plusieurs variétés qui diversifient nos aliments.
Notre CHICORÉE sauvage ( cichorium intybus
Linn.) croît partout, le long des chemins, sur le
bord des champs auxquels elle donne cet aspect
agreste, qui souvent nous les fait préférer aux
plus beaux parterres. Elle y étale ses fleurs d'un
bleu vif, réunies par paquets sessiles le long des
rameaux et des tiges que garnissent des feuilles
sessiles, distantes, oblongues, plus ou moins découpées. Le caractère de ce genre consiste dans
un calice à deux rangs de folioles; les extérieures
courtes, lâches; les intérieures longues, droites et
serrées: le réceptacle nu ou garni de poils; les
semences couronnées d'une aigrette courte, sessile.
Cette chicorée, dont on adoucit l'amertume
par la culture, est recherchée par tous les bestiaux elle leur est très-favorable et augmente la
quantité de leur lait. On mange en salade les
jeunes feuilles du bas: elles passent pour toniques,
apéritives, propres à épurer le sang; ou les prend
en décoction pour le même motif. C'est la racine
vivace, fusiforme et laiteuse de cette même plante,
que l'on a proposée pour remplacer le café, et
qu'aujourd'hui on cultive en grand pour cet usage:
après l'avoir divisée par tranches, fait sécher au
four, torréfiée et pulvérisée, on l'emploie en in-
fusion ou en décoction dans l'eau; elle est plus
agréable, coupée avec le lait; mais elle n'a du
café que l'amertume.
La chicorée n'était pas moins connue chez les
anciens que la laitue. Théophraste Dioscoride et
Pline en particulier (lib. ai, cap. 25), nous en
ont laissé la description, avec les usages auxquels
elle était employée. Les Égyptiens en faisaient et
en font encore une très-grande consommation
les Grecs leur ont même emprunté le nom de
cette plante; cichorium, dont nous avons fait chicorée, dérive du mot grec chicorion, qui lui-même
passe pour être d'origine égyptienne. La chicorée
était également admise sur la table des Romains.
Me pascunt olivœ,
Me cichoreaœ, levesque malvœ
a dit Horace, Ode 32, du 1er livre, en faisant
l'éloge de la frugalité de sa table.