LES PLANTES SAUVAGES
Grande Chélidoine - Grande éclaire - Herbe aux verrues

Lieu et date de prise de vue : Charente - Commune de Dignac - Juin 2020
NOM LATIN : Chelidonium majus
FAMILLE : Papaveraceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 28. - CHELIDONIUM L. - Chelidoine.
(Du grec chelidôn, hirondelle : fleurit pendant toute la saison des hirondelles, qui s'en servent, dit-on, pour guérir leurs petits.)
1 seule espèce.
(Du grec chelidôn, hirondelle : fleurit pendant toute la saison des hirondelles, qui s'en servent, dit-on, pour guérir leurs petits.)
1 seule espèce.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
134. - Chelidonium majus L. Eclaire, Herbe-aux-verrues.
Plante vivace, à suc jaune et à odeur vireuse; tige de 30 à 80 cm., dressée, rameuse, fragile,
velue ; feuilles pennatiséquées, à 5 à 7 segments ovales, incisés-lobés, glauques en dessous; fleurs jaunes, petites, presque en ombelle, à pédoncules inégaux; sépales jaunâtres; pétales roulés régulièrement dans le bouton; style très court; 2 stigmates obliques; capsule linéaire, longue de 3 à 4 cm., glabre, à 1 loge, à 2 valves s'ouvrant de bas en haut; graines sur 2 rangs.
Vieux murs, haies, décombres, dans toute la France.
Europe; Asie; Afrique et Amérique septentrionales.
= Mai à septembre
- Plante âcre et caustique, employée pour guérir les cors et les verrues, et parfois les ophtalmies.
Plante vivace, à suc jaune et à odeur vireuse; tige de 30 à 80 cm., dressée, rameuse, fragile,
velue ; feuilles pennatiséquées, à 5 à 7 segments ovales, incisés-lobés, glauques en dessous; fleurs jaunes, petites, presque en ombelle, à pédoncules inégaux; sépales jaunâtres; pétales roulés régulièrement dans le bouton; style très court; 2 stigmates obliques; capsule linéaire, longue de 3 à 4 cm., glabre, à 1 loge, à 2 valves s'ouvrant de bas en haut; graines sur 2 rangs.
Vieux murs, haies, décombres, dans toute la France.
Europe; Asie; Afrique et Amérique septentrionales.
= Mai à septembre
- Plante âcre et caustique, employée pour guérir les cors et les verrues, et parfois les ophtalmies.

- Flore Médicale - MM. CHAUMETON, POIRET, CHAMBERET - 1830
- EXPLICATION DE LA PLANCHE 1 - Faible portion d'une raçine 2 - Feuille radicale au trait. 3 - Calice et pistil. 4 - Corolle ouverte , dans laquelle on distingue cinq étamines alternes, avec les divisions, et, entre chacune d'elles, une lame garnie de papilles. 5 - Fruit composé de quatre petites noix contenues dans le calice persistant. 6 - L'une des noix isolée. Italien : Celidonia, Cenerognola. Espagnol : Celidonia, Celidonia-mayor. Francais : Chélidoine, Chélidoine commune, Grande Chélidoine, Eclaire, Felougne. Anglais : Celandine. Allemand : Chellkraut, Schoelkraut, Schwalbenkraut. Hollandais : Schelle-kruid, Gouwe. Suédois : Sval-ort. Polonais : Jaszkolke, Erndtel. THEOPHRASTE, Dioscorides, Galien ont vu la chélidoine croître abondamment sous le beau ciel de la Grèce; nous rencontrons cette plante vivace dans toute l'Europe, le long des haies, autour des puits, sur les vieilles murailles, sur les terrains incultes et couverts. Gmelin l'a trouvée extrêmement répandue sur le sol affreux de la Sibérie, et le docteur Schœpf l'a souvent recueillie aux environs cde New-Yorck, en Amérique. La racine est brune-rougeâtre, cylindriq11e, fibreuse, chevelue. - Les tiges, droites, grêles, fragiles, rameuses, légèrement duvetées, s'élèvent à la hauteur d'environ un pied et demi. - Les feuilles sont alternes, grandes, molles, ailées, découpées en lobes arrondis, vertes en dessus, glauques en dessous, et munies de poils rares seulement sur leur pétiole. - Les fleurs, jaunes, sont disposées en manière d'ombelles, au sommet des tiges. Chaque fleur présente un calice formé de deux folioles ovales, concaves, caduques ; une corolle de quatre pétales obtus, planes, ouverts en croix; vingt à trente, quelquefois cinquante à soixante étamines, dont les filamens jaunes portent des anthères didymes; un ovaire supérieur, terminé par un stigmate bifide. - Le fruit est une silique grêle, de la longueur d'un pouce et demi, bivalve, contenant dans une seule loge une centaine de graines obrondes, luisantes, noirâtres. Dans son état de fraîcheur, la chélidoine exhale une odeur désagréable, que Tournefort compare à celle des œufs couvés, et Murray à celle de la moisissure septique. Elle a un goût amer, accompagné d'une âcreté qui diminue par la dessiccation, tandis que l'amertume augmente. Ces qualités physiques sont essentiellement dues à la présence d'un suc jaune-orange, dont toutes les parties de la plante sont copieusement imprégnées, et qui s'en écoule à la plus légère incision. Linné, Murray, Schallern, Gilibert, Bodarde s'étonnent avec raison de l'injuste oubli auquel a été condamnée pendant plusieurs siècles une substance pleine d'énergie, et que les anciens avaient parfaiten1ent appréciée; ils font la remarque très judicieuse, que les propriétés sont plus éminentes, et en quelque sorte plus concentrées dans la racine. Galien l'administrait, infusée dans du vin blanc, pour la guérison de l'ictère; Dioscorides y ajoutait de l'anis; Foreest la faisait bouillir dans la bière. Chomel, dont, au reste, l'autorité n'est pas d'un grand poids, conseille de faire macérer les feuilles de chélicloine dans du petit-lait auquel on ajoute un peu de crême de tartre. Je pense qu'il convient d'adopter la méthode indiquée par le professeur Wendt : il exprime, en été, le suc de toute la plante, et le mêle ,à une égale quantité de miel. La dose, qui d'abord est de deux gros, est graduellement portée jusqu'à une demi-once, délayée dans une à deux cuillerées d'eau. Au printemps et en automne, il n'emploie que le suc; de la racine, et en hiver il administre l'extrait de la plante tout entière, dont il forme des pilules de deux grains : il commence par en donner deux; puis il porte successivement le nombre jusqu'à dix, et continue cette dose jusqu'à ce que la cure soit complète. Mais le professeur d'Erlangeu, entraîné par sa prédilection pour la chélidoine, lui accorde des vertus trop éminentes et trop multipliées: il ne la prescrit pas seulement contre l'ictère, les embarras viscéraux, les fièvres intermittentes, les hydropisies; elle est en outre, selon lui, un remède souverainement propre à combattre les affections scrofuleuses et syphilitiques. Disciple de Wendt, le docteur Schallern a renouvelé des Grecs la réputation antiophthalmique de la chélidoine ; et, à l'exemple de son maître, il a parfois outrepassé les limites de la stricte vérité. Les anciens préparaient dans un vase de cuivre un collyre composé de suc de cette plante et de miel. L'eau distillée d'éclaire, recommandée depuis pour remplir la même indication, est un topique presque inerte. Le docteur Schallern fait usage intérieurement et extérieurement de la chélidoine pour dissiper les maladies des yeux; il se flatte d'avoir, par ce moyen, prévenu la cataracte, dissipé les ophthalmies, absorbé des taies, guéri des amauroses. Les vices cutanés, qui se manifestent sous tant de formes hideuses, et repoussent avec obstination les secours de l'art, cèdent pourtant quelquefois à la chélidoine, administrée en topique et à l'intérieur par un praticien habile. Gilibert regarde le suc de chélidoine comme un des plus puissans détersifs des ulcères cacoèthes. Le peuple en fait chaque jour usage, et non sans succès, pour détruire les cors, les verrues, et autres durillons. Le Prussien Kramer raconte les cures de goutte et de calcul qu'a opérées, sous ses auspices, l'infusion théiforme de chélidoine. La couleur jaune que communique au papier, aux étoffes, à la peau, le suc de cette plante, est passagère; une simple ablution d'eau suffit pour l' effacer; par conséquent, l'art tinctorial ne peut, alors, en retirer aucun avantage. Mais, au moyen de la fermentation, le professeur saxon C. G. Rœssig a obtenu de la chélidoine une couleur bleue solide, semblable à celle de la guède.
- Phytographie médicale - Joseph ROQUES - 1835
- CHELIDOINE - CHELIDONIUM Calice caduc, à deux foliolee. Corolle à quatre pétales. Étamines nombreuses. Ovaire cylindrique , surmonté d'un stigmate bifide. Capsule allongée semblable à une silique, à une loge, à deux valves. CHELIDOINE ECLAIRE - CHELIDONIUM MAJUS Chelidonium majus. LINN,. Spec. 723. DC. Fl. Fr. 4093. Fl. Dan. t. 542. Sa racine, fusiforme, fibreuse, d'un jaune foncé , pousse des tiges cylindriques , rameuses , hautes d'un à deux pieds, quelquefois un peu velues. Les feuilles sont alternes , molles , découpées , ailées ou profondément pinnatifides, à lobes arrondis, d'un vert foncé en dessus, d'un vert glauque en dessous. Les fleurs ont quatre pétales presque ronds , ouverts et d'une nuance jaune ; leurs pédoncules particuliers sont réunis sur les pédoncules communs en manière d'ombelle. Le fruit est une silique grêle, longue de quinze à vingt lignes, renfermant plusieurs semences arrondies , noires et luisantes. Cette plante, qu'on désigne aussi sous le nom de grande chélidoine, abonde dans les haies, dans les lieux frais et ombragés. On la rencontre fréquemment dans les fentes des vieux murs, dans les décombres , autour des villages. où elle fleurit en juin et juillet. Elle donne à l'analyse chimique une matière gommorésineuse jaune , nauséabonde , de l'acide malique libre, du mucilage, de l'albumine, des citrate et phosphate de chaux, etc. Lorsqu'on brise la tige ou les feuilles, il s'en écoule aussitôt un suc jaunâtre, amer, caustique, d'une odeur vireuse. Ce suc est un poison irritant qui enflamme les tuniques digestives, et tue les chiens à la dose de deux ou trois onces. L'extrait aqueux, préparé avec la plante fraîche, jouit d'une action analogue. Si l'on était appelé pour remédier aux accidens produits par la grande chélidoine , il faudrait mettre en usage la méthode curative que nous avons plusieurs fois indiquée en traitant des poisons âcres. ( Voyez la famille des Daphnoïdes, celle des Renonculacées, etc.) Dioscoride et Galien ont employé cette plante énergique. Parmi les modernes , Linné, Lange , et quelques autres médecins du Nord ont particulièrement loué sa vertu antifébrile. Le peuple de Brunswick se sert contre les fièvres intermittentes soit de la racine en poudre, soit du suc de la plante, mêlé avec le vinaigre. Des sueurs copieuses paraissent être l'effet immédiat de ce médicament. On a également conseillé la grande chélidoine contre la jaunisse , l'hydropisie ascite, les maladies vénérienne, les scrophules, la goutte , les dartres, etc. ; mais on cherche en vain quelques observations qui garantissent son heureux emploi. Quant à son usage extérieur, personne n'ignore que la chélidoine était autrefois fort usitée dans le traitement des maladies des yeux. Le suc , étendu à la dose d'environ un gros dans deux ou trois onces d'eau fraîche ou d'eau distillée de rose, forme un collyre efficace contre l'ulcération chronique des paupières, les ophthalmies scrophuleuses , pourvu que l'inflammation soit modérée.
