Carthame laineux - Centrophylle laineuse - chardon béni
Lieu et date de prise de vue : Charente - Commune de Dignac - Juillet 2019
NOM LATIN : Carthamus lanatus
FAMILLE : Asteraceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 4 1 1 . - CENTROPHYLLUM Neck.
(Du grec kentron, épine, fullon, feuille; feuilles épineuses.)
Involucre à folioles extérieures semblables aux feuilles caulinaires ; achaines obovales subtétragones, les extérieurs dépourvus d'aigrette, les intérieurs munis d'une aigrette à soies persistantes denticulées, celles du milieu conniventes; ombilic latéral ou basilaire et oblique ; réceptacle garni d'écaillés sétacées.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
2098 . - Centrophyllum lanatum DC. (CARTHAMUS LANATUS L.).
Plante annuelle de 3 à 5dm., dressée, pubescente, ordinairement rameuse au sommet ; feuilles
coriaces, pubescentes, demi-embrassantes, pennatifides, à lobes lancéolés, fortement épineux, les supérieures auriculées ; involucre gros, subglobuleux, aranéeux, à folioles extérieures pennatifides, épineuses, les moyennes à appendice lancéolé à pointe aiguë ; achaines grisâtres
lisses, soies les plus longues de l'aigrette égalant la longueur de l'achaine; fleurs jaunes.
Lieux incultes, bords des chemins des terrains calcaires; presque toute la France, sauf le Nord et le Nord-Est;
Corse.
Europe centrale et méridionale, Asie occidentale, Afrique septentrionale.
= Juillet à août.
FLORE MEDICALE - Tome 2 - MM. CHAUMETON, POIRET, CHAMBERET - 1830
Le carthame laineux, carthamus lanatus, L., s'élève à la même
hauteur que le précédent. Sa tige est pareillement droite, cylindrique , dure, et rameuse vers son sommet ; elle est en outre
lanugineuse, spécialement entre les bractées, où les poils ressemblent à de
la toile d'araignée. L'amertume qui caractérise cette plante, et surtout son extrémité fleurie, révèle des propriétés médicamenteuses:
aussi a-t-elle été souvent prescrite comme diaphorétique, fébrifuge
et anthelmintique; elle doit même à ces vertus, réelles ou supposées.
le titre de chardon béni des Parisiens; et, s'il faut adopter le
sentiment de l'illustre Fourcroy, elle n'est pas moins active que le
vrai chardon béni, dont je parlerai en traçant l'histoire de la centaurée.
Les Anglais nomment le carthame laineux, chardon à quenouilles, distaff thistle, à cause de l'usage auquel il est consacré
dans certains pays.
Histoire des plantes de l'Europe - Tome 5 - J. L. M. POIRET - 1827
CAROTTE.
LES carthames (carthamus, Linn.) sont des plantes agrestes, inférieures aux carlines, quelques-unes exceptées on les reconnaît à leur
calice composé de larges écailles imbriquées, les extérieures presque foliacées, épineuses. Le réceptacle est couvert de paillettes,souvent sétacées;
les semences nues, ou garnies d'une aigrette de poils simples.
On n'est point d'accord sur l'origine du mot carthamus. Forskhal pense qu'il vient de
l'arabe quorthom (tendre), à cause de la belle couleur ponceau qu'on retire d'une des espèces
de ce genre: Tournefort et Linnée l'attribuent au grec katarein (purger), d'après la propriété purgative des semences d'une de ses espèces.
Cette plante est celle que l'ou a nommée CARTHAME DES TEINTURIERS (cartkamus tinctorius
Linn.), présent qui nous vient (le l'Egypte et du
Levant. Ses fleurs d'un beau rouge, un peu safrané, brillent avec éclat dans nos jardins; mais
leur emploi l'emporte sur leur beauté: elles sont
en grand honneur sur la toilette des dames elles remplacent sur leur visage cet incarnat effacé par
l'âge. A la vérité, cette couleur empruntée ne donne point la fraîcheur de la jeunesse; mais
elle masque pour quelque temps les rides de la vieillesse; d'un autre côté, elle altère la peau, gêne
la transpiration, et peut occasionner des fluxions et des maux de dents. Graces à la mode, son
usage est aujourd'hui en grande partie abandonné.
La tige de cette plante est blanche, ramifiée
vers son sommet; ses feuilles éparses, ovales,
embrassantes, un peu épineuses à leurs bords;
les fleurs sessiles au sommet des rameaux; les
semences blanches, dépourvues d'aigrettes. Cette
plante s'est naturalisée dans plusieurs contrées
méridionales de l'Europe. Ses semences, aux-quelles on a renoncé comme étant un trop violent
purgatif pour l'homme, sont données aux perroquets, qui en sont très-friands,ainsi qu'à la volaille,
qu'elles engraissent; d'ou leur vient le nom de graines de perroquet. Les feuilles sont recherchées
avec avidité par les chèvres et les moutons. Dans
leur fraîcheur, on les mange en salade, ou on les
apprête comme les épinards. Desséchées et réduites en poudre, elles coagulent le lait les
Égyptiens s'en servent pour faire, leurs fromages.
Les tiges servent au chauffage.
Les fleurs fournissent deux principes colorants l'un jaune, extractif, soluble dans l'eau,
rejeté comme inutile; l'autre rouge, résineux, se
dissolvant dans les alkalis. Il communique aux
étoffes de soie, de laine et de coton, les couleurs
rose, cerise et ponceau; elles passent pour peu
solides. On a donné à ces fleurs les noms de
safranon, safran bâtard. Les habitants de Glocester, d'après Miller, ont essayé de substituer
la fleur du carthame à celle du safran, dans la
fabrication de leurs fromages et dans leurs puddings, mais ils ont été obligés d'y renoncer à
cause de ses effets.
Quant à la préparation d'une sorte de fécule
ou de laque employée dans la peinture,et surtout
dans l'art cosmétique, sous le nom de rouge vé-
gétal, rouge des toilettes, vermillon d'Espagne,
en voici le procédé. On met, dans un sac de toile,
une certaine quantité de fleurs de carthame, qu'on
lave dans un courant d'eau, jusqu'à ce que ce
liquide n'en soit plus teint. On exprime ensuite
le carthame, et on le mêle avec un vingtième de
son poids de soude du commerce; on le fait tremper dans l'eau pure; on l'exprime de nou-
veau, et l'on verse sur la teinture alkaline filtrée,
du suc de citron, qui précipite la couleur rouge.
On a encore distingué, pendant un certain temps, comme une plante médicamenteuse, le
carthame laineux (carthamus lanatus, Linn.).
L'amertume qui le caractérise le rend fébrifuge, diapliorétique, anthelmintique. Ces vertus, réelles
ou supposées, lui ont valu le nom de chardon bénit des Parisiens. Sa tige est dure, cylindrique,
rameuse vers son sommet, lanugineuse, surtout entre les bractées et sous les écailles extérieures
du calice. Ses feuilles sont oblongues, embrassantes, épineuses, pinnatifides; les fleurs jaunes,
presque en corymbe; les semences couronnées par une aigrette de poils roides. Elle croît sur le
bord des chemins et dans les lieux incultes. Depuis Linnée, les uns en ont fait un atractylis,
d'autres un centaurea.