Gaillet jaune - Caille-lait jaune - Caille-lait officinal
NOM LATIN : Galium verum
FAMILLE : Rubiaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 331. — GALIUM L. — Gaillet.
(Du grec gala, lait: plusieurs espèces ont, dit-on, la propriété de faire cailler le lait.)
Calice à limbe nul, ou presque nul et caduc; corolle en roue, plane, à tube nul ou très court, à 4 (rarement 5 ou 3) lobes étalés; 4 étamines (rarement 8 ou 3); fruit sec, didyme, formé de 2 carpelles subglobuleux, rarement oblongs, accolés, se séparant à la maturité, non couronnés par le calice.
Fleurs blanches, jaunes, verdâtres ou rougeâtres, en verticilles ou en grappes axillaires, ou en panicules terminales; feuilles ovales, lancéolées ou linéaires; plantes annuelles ou vivaces.
Environ 200 espèces habitant les régions tempérées et chaudes des deux mondes.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
1665. — G. vernum Scop. —
Plante vivace de 10 - 30 cm., verte, à souche rampante; tiges simples ou rameuses à la base, dressées ou ascendantes, glabres ou pubescentes, sans aiguillons ; feuilles verticillées par 4, ovales ou lancéolées, obtuses, mutiques, nettement trinervées, glabres ou pubescentes, égalant presque ou
dépassant les entrenœuds ; fleurs jaunes, polygames, en cymes axillaires plus courtes que les feuilles ; pédoncules sans bractées, les fructifères courbés en arc et cachant les fruits sous les feuilles réfléchies ; corolle à 4 lobes acuminés ; fruits glabres et lisses.
Bois, buissons, pâturages des montagnes : Sud-Ouest, jusqu'à la Gironde; Pyrénées; Corbières ; Cévennes; Alpes du Dauphiné et de la Provence ; Corse.
— Europe méridionale et centrale ; Sibérie.
= Mai - juillet.
Revue de thérapeutique Medico-Chirurgicale - Dr A. Martin LAUZER - 1860
Le Caille-lait jaune, ou caille-lait officinal, vulgairement appelé caille-lait tout court, gaillet, petit muguet, galium luteum, galium . verum Dioscoridis et Galeni, GALIUM VERUM L., est une plante herbacée, vivace, de la tétrandrie monogynie, de la famille des Rubiacées. Elle offre les caractères suivant :
Racine fibreuse.
Tige à peine anguleuae, rameuse et pubescente au sommet.
Feuilles verticillées par six ou douze , longues de 2 à 3 centimètres, roides, linéaires étroites, à bords roulés en dessous, lisses en dessus et pubescentes en dessous, à une nervure saillante.
Fleurs hermaphrodites, régulières, jaunes, disposées en panicule terminale feuillée. Pédicelle fructifère étoilé.
Calice à tube adhérent, ovoïde, à limbe presque nul, obscurément denté.
Corolle monopétale, en roue, à quatre lobes, périgyne.
Etamines, quatre, insérées sur la gorge de la corolle, alternant avec ses divisions, sortant du tube, à filets filiformes, libres.
Anthères dressées, biloculairesl, introrses.
Ovaire infère, à deux loges uniovulées.
Ovules, solitaires à l'angle interne des loges.
Styles, deux, courts, soudés à la base.
Stigmates en tête.
Fruit sec, petit, globuleux, didyme, glabre, lisse, indéhiscent.
Graine, dressées.
Radicule infère.
Le caille-lait croit dans les prés, dans les haies et dans les bois. Il fleurit en mai et en juin.
Cette plante, qui jouissait autrefois d'une grande réputation, est tombée dans un égal discrédit. On lui a contesté non-seulement toute vertu médicinale, mais encore jusqu'à la justesse de son nom ; car elle ne fait point cailler le lait. Cette prétendue propriété était une simple vue théorique provenant de ce que ses fleurs ont le nectaire rempli d'une sorte de miel qui s'aigrit par une dessiccation lente et passe à l'état d'acide acétique. Il est possible aussi que tout le monde ait un peu raison, que les fleurs de cette plante caillent le lait, non pas lorsqu'elles sont tout à fait fraiches ni lorsqu'elles sont tout à fait sèches, mais seulement au moment de l'acidification. C'est une expérience à reprendre. Quoiqu'il en soit, toute la plante exhale une odeur aromatique approchant de celle du miel, et l'eau distillée de ses fleurs exhale également une odeur pénétrante.
Le caille-lait jaune est antispasmodique , sudorifique, légèrement diurétique et astringent; on l'a vanté dans des temps très-rapprochés de nous contre l'épilepsie. Le docteur Bonafons, de Perpignan, a particulièrement appelé l'attention des médecins sur les propriétés antiépileptiques de cette plante. Dans toutes ses expériences, dit Guersent (Dictionnaire des sciences médicales), il a commencé par saigner et purger les malades, et leur a fait prendre ensuite, pendant trois jours consécutifs, quatre onces de suc exprimé des sommités fleuries du gaillet, et pendant un mois, une infusion théiforme de cette plante. Les malades; qu'il obligeait de rester au lit, ont presque toujours transpiré assez abondamment, et plusieurs de ceux dont il parle ont guéri. Donafons avoue, toutefois, qu'il est loin de regarder ce remède comme un spécifique certain ; car il s'en est servi dans d'autres cas sans succès. Jourdan a également employé le caille-lait contre l'épilepsie. mais sans emploi préalable ni concomitant de la saignée et des purgatifs, et il n'en a tiré, dans la plupart des cas, qu'une amélioration momentanée. Guersent conclut de çes fait, que les fleurs de caille-lait jaune ou blanc agissent à la manière de beaucoup de fleurs odorantes, en produisant un effet d'abord légèrement sédatif, puis ensuite un peu excitant, comme l'indique la diaphorèse qui est le résultat constant de son emploi. Tout ceci peut bien atténuer ou retarder des accès d'épilepsie ; mais de là à la cure il y a loin.
Si on ne peut encore admettre le caille-lait comme un remède contre l'épilepsie, on peut bién lui accorder, avec les auteurs du siècle dernier, une certaine action contre les accidents vaporeux de l'hystérie, contre les affections nerveuses et contre la goutte. Il a même calmé une chorée chez une jeune fille âgée de douze ans.
On lit dans l'Annuaire de Thérapeutique de M. Bouchardat, pour 1843, que le docteur Forramosa a préconisé le caille-lait dans les scrofules dégagées de toute complication. Il le préfère à l'iode et à tous les antiscrofuleux employés jusqu'à ce jour. Il en donne le suc intérieurement à une aussi haute dose que le malade peut la supporter.
Extérieurement, il emploie la plante pilée sur les engorgements et les ulcères scrofuleux. L'ualyse chimique. en montrant dans cette plante l'existence de l'acétate de potasse, de l'acide gallique et du tannin, explique en partie l'action du caillelait, au moins comme résolutif. Les anciens l'employaient déjà aul8i comme astringent dans les épistaxis, et fomentaient avec sa décoction les parties affectées d'éruption et d'in flammation cutanée.
Le caille-lait a des propriétés économiques dont on peut Lirer parti. Les fleurs bouillies dan, une au d'alun avec de la laine donnent à celle-ci UDe couleur orangée. La racine amchéè ea automne ou au printemps, bien nettoyée et cliapotée par couches avec la laine filée, ensuite bouillie avec la petite bière, teint la laioe en très-beau rouge. Mais cette racine est ai petite qu'on n'a pas jugé à propos de l'utili ser en grand à cet usage.
.ED A.n@leterre, particulièrement dans le comté de Chester , on emploie ce caille-lait pour donner une nuance jaune aux fromages. A cet eft'et, on mêle lu eommités fleuries du caille-lait avec la présure. Mc9dea d'emploi.
Lea parties employées dant le caille-lait jaune sont les feuilles et les sommité fleuries. On doit les récolter