LES PLANTES SAUVAGES

Bugle rampante
Lieu et date de prise de vue : Charente - Avril 2024
NOM LATIN : Ajuga reptans
FAMILLE : Lamiaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 598 . - AJUGA L . - Bugle.
(De a privatif, jugum, joug : corolle sans lèvre supérieure.)

Calice en cloche, à 5 dents presque égales ; corolle marcescente, unilabiée, à tube muni en dedans d'un anneau de poils, à lèvre supérieure presque nulle, émarginée, l'inférieure étalée, à 3 lobes, les latéraux oblongs, le médian plus grand en cœur renversé ; 4 étamines didynames, rapprochées-ascendantes, saillantes sous la lèvre supérieure, les extérieures plus longues ; anthères à loges divariquées ; carpelles ovoïdes, glabres, ridés en réseau.
Fleurs bleues, purpurines ou jaunes, rarement blanches, axillaires ou en épi terminal feuillé ; feuilles simples ou divisées ; plantes peu élevées, plus ou moins poilues.

Environ 30 espèces habitant l'ancien monde et l'Australie.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
2968. - Ajuga reptans L .

Plante vivace de 10 à 40 cm., inodore, à souche émettant de longs rejets feuillés couchés-rampants; tige dressée, simple, poilue alternativement sur 2 faces opposées, peu feuillée; feuilles obovales ou oblongues, glabrescentes, entières ou sinuées-crénelées, les radicales plus grandes, en rosette, atténuées en long pétiole ; fleurs bleues, rarement rosées ou blanches, en épi assez lâche et interrompu à la base; bractées ovales, entières, souvent bleuâtres, les supérieures plus courtes que les fleurs; calice velu, à dents triangulaires, aussi longues que le tube.

Prés, lieux frais et herbeux, dans toute la France.
Europe, surtout centrale et boréale; Asie occidentale; Algérie.

= Avril à juillet.
  • FLORE de Otto Wilhelm Thomé (1895)
  • FLORE MEDICALE - MM CHAUMETON, POIRET, CHAMBERET - 1833

  • Italien ....... Bugola.
    Espagnol ...... Bugola.
    Anglais ....... Bugle.
    Allemand ...... Guntzel.
    Hollandais .... Voortkruipend zegegroen.

    On trouve abondamment cette plante vivace dans les prairies et dans les bois de la France , au milieu des sables de la Pologne, sur les dunes de la Hollande.
    La racine grisâtre, menue, fibreuse, pousse une tige haute de cinq à six pouces, droite, simple, carrée, et en outre des rejets couchés sur la terre, qui donnent naissance à de nouvelles. tiges.
    Les feuilles sont opposées, ovales , rétrécies à leur base, bordées de quelques dents anguleuses obtuses.
    Les fleurs, communément bleues, sont rougeâtres dans une variété et blanches dans une autre : presque sessiles, disposées par verticilles garnis de bractées dont les supérieures sont souvent colorées, elles forment un bel épi terminal. Chaque fleur présente un calice court, persistant, monophylle, à cinq découpures aiguës; une corolle monopétale, labiée irrégulière, la lèvre supérieure n'étant constituée que par deux petites dents très courtes, à peine sensibles, tandis que l'inférieure assez ample est formée de trois lobes, dont le moyen est échancré en cœur; quatre étamines didynames; un ovaire supérieur, quadripartite, du centre duquel s'élève un style filiforme; bifide à son sommet.
    Le fruit consiste en quatre graines nues, ovales-oblongues, situées au fond du calice.
    Plus on examine les faibles qualités physiques de la bugle, et plus on est étonné de la voir occuper une place éminente dans les anciennes pharmacologies. Ettmuller et Rivière la croyaient propre à guérit la phthisie pulmonaire et l'esquinancie; Camerarius et Dodoens la prescrivaient contre les obstructions du foie; Mauchart la faisait entrer dans son eau viscérale. Elle a été recommandée, dit Fourcroy; dans les hémorrhagies, le crachement (le sang, les pertes, les dysenteries, et le nom de "petite consoude" lui a été donné parce qu' on la jugeait capable de souder, pour ainsi dire, les blessures des vaisseaux sanguins. On appliquait aussi ses feuilles hachées sur les ulcères, les coupures, les contusions; elles étaient un des ingrédiens de l'eau d'arquebusade; enfin, la propriété vulnéraire de cette plante était en quelque sorte consacrée par un proverbe pitoyable.
    Soumise à des observations plus exactes, la bugle a perdu de nos jours toute sa renommée. En effet, loin d'avoir droit à quelque prééminence, elle ne partage pas même les vertus des labiées les plus vulgaires. Son eau distillêe ne vaut pas l'eau commune, dit Gilibert, et ce vulnéraire si vanté guérit uniquemènt les plaies que la nature seule conduirait très-bien à cicatrice.
    Brugmans classe l'a bugle parmi les plantes nuisibles aux prés : les moutons et les chèvres la broutent; elle est négligée par les chevaux et les cochons.
    Les Italiens, dit Willemet, mangent au printemps les jeunes pousses et les racines de la bugle en salade.
    Ce n'est point la bugle rampante, mais bien la pyramidale, qui figure dans les pharmacologies de Linné, de Bergius, de Peyrilhe. Ces trois thérapeutistes n'ont signalé cette labiée que pour la déclarer absolurnent inerte et superflue .