LES PLANTES SAUVAGES

Aristoloche clématite
Lieu et date de prise de vue : -
NOM LATIN : Aristolochia clematitis
FAMILLE : Aristolochiaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 638. — ARISTOLOCHIA L . — Aristoloche.

(Du grec aristos, excellent, locheia, accouchement : allusion aux propriétés stimulantes de ces plantes.)

Périanthe caduc, irrégulier, longuement tubuleux, renflé au-dessus de l'ovaire, puis cylindracé et enfin dilaté en languette unilatérale; 6 étamines, à anthères subsessiles et soudées par le dos avec le style ; capsule charnue et à la fin coriace, nue et ombiliquée au sommet par la chute du périanthe, s'ouvrant régulièrement par 6 valves; graines planes, triangulaires, empilées sur un seul rang dans chaque loge.
Fleurs jaunâtres ou brunâtres, axillaires, pédonculées ; feuilles alternes, échancrées en cœur à la base, ovales ou suborbiculaires ; plantes à tiges dressées ou étalées, striées-anguleuses, à odeur forte.
Environ 200 espèces habitant les régions tempérées et chaudes de presque tout le globe. D'une saveur acre et amère, elles font vomir; quelques-unes sont cultivées comme ornement.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
3189. - Aristolochia Clematitis L.

Plante vivace de 20 à 80cm., glabre, à odeur fétide ; souche profonde, longuement rampante, cassante, à racines grêles; tiges dressées, simples; feuilles grandes (6 à 10cm. de large), largement ovales obtuses, profondément en cœur et à sinus largement ouvert à la base, finement denticulées et rudes aux bords, à nervures saillantes et lisses ; pétiole aussi long que la moitié du limbe; fleurs jaunâtres, fasciculées, courtement pédicellées, assez petites; périanthe glabre, à languette aussi longue que le tube; capsule grosse, en poire, pendante.

Lieux pierreux ou sablonneux, vignes, dans une grande partie de la France ; Corse.
Europe centrale et méridionale ; Asie occidentale et centrale.

= Mai à septembre.
  • FLORE de Otto Wilhelm Thomé (1895)
  • Histoire des plantes de l'Europe - Tome 3 - J. L. M. POIRET - 1827

  • ARISTOLOCHE. (Aristolochia, Linn.)

    La famille des ARISTOLOCHES, que quelques-uns ont nommée asarinées ne pouvait être mieux placée que sur la première ligne des dicotylédonées. Leur port, leur tige souvent très-simple, leurs feuilles alternes avec des nervures longitudinales, leur corolle tres-irrëgu!ière, unique dans sa forme, dépourvue de calice; un ovaire inférieur portant six étamines, sont autant de caractères qui les rapprochent des monocotytédonëps.
    Comme genre, les ARtSTOLonnrs ne peuvent être confondues avec aucun autre, et n'ont même que des rapports assez éloignes avec ceux que nous connaissons elles sont presque seules de leur famille.
    Les genres qu'on leur associait en ont été en partie retranchés par les modernes, et sont devenus le type de nouvelles familles, telle que celle des CYTINÉES, etc.
    Les aristoloches aiment les pays chauds; les anciens en ont mentionné plusieurs espèces que nous retrouvons en Europe.
    Le nom qu'elles portent, et qui s'est perpétué jusqu'à nous sans aucun changement, leur a été donné d'après leurs prétendues propriétés. Il est d'origine grecque. S'il est assez agréabte à l'oreille, il ne l'est guère pour l'imagination, lorsque l'on en connaît l'étymologie. Cicéron lui attribue une autre origine il prétend que c'est le nom d'un certain Haristolochus qui le premier fit usage de l'aristoloche. Nos espèces d'Europe sont plus remarquables par la singularité de leurs fleurs que par leur beauté; aussi ne sont-elles cultivées que dans les jardins de botanique.

    L'ARISTOLOCHE CLÉMATITE (aristolochia Clematitis, Linn.) est distinguée des espèces précédentes par ses fleurs d'un jaune pâle, réunies cinq à six dans les aisselles des feuilles; celles-ci sont assez grandes, avec une large échancrure en coeur à leur base. Sa racine est longue, menue, rampante et fibreuse elle produit une tige longue de deux pieds, un peu noueuse, souvent flexueuse à sa partie supérieure, caractère exprimé par son nom spécifique, du mot grec "clema", pampre ou branche de vigne.
    Cette plante croît dans les décombres, les lieux pierreux, stériles; elle gagne aussi les vignes et les champs elle se propage plutôt dans les contrées tempérées que dans les climats trop chauds.
    On la trouve en Allemagne, en France dans les environs de Paris, etc.
    Elle fleurit en juin et juillet.
    Cette espèce, que le botaniste rencontre avec plaisir, que l'on aime à placer dans les jardins paysagistes, surtout autour des mines où elle produit un effet assez pittoresque, n'est pas aussi agréable aux yeux de l'agriculteur. Elle se perpétue d'elle-même par ses racines et ses semences, envahit rapidement le terrain qui l'avoisine, ce qui l'a fait appeler le poison de la terre. « Dans les cantons où les vignes sont garnies d'échalas, dit Rozier, il faut bien se garder, lorsqu'on extirpe les aristoloches, de se servir de ces échalas pour mettre ces herbes sécher; s'il survient une pluie, l'eau qui en découle sur le raisin lui communique un goût détestable. Elle donne beaucoup de peines à détruire, parce que chaque nœud de sa racine produit une nouvellee plante. "
    Dioscoride, Hippocrate et Galien, avaient reconnu, comme les modernes, l'odeur un peu nauséeuse, ainsi que la saveur âcre, vive et amère de la racine.
    On l'a toujours recommandée pour faciliter le flux menstruet, la sortie du foetus, et l'écoutement des lochies. On obtient de cette racine un extrait gommo-résineux très-amer, offrant plusieurs traits d'analogie avec l'aloès, que l'on prescrit à la dose d'un gros, ainsi que la poudre.
    Les jardiniers font usage de la décoction de ses feuilles pour éloigner des autres plantes les fourmis et les pucerons.
  • Iconographie de la flore française - H. BAILLON - 1890

  • ARISTOLOCHIA CLEMATITIS L.,

    Spec., 1361. — H. BN, Hist. des pl., IX, fig. 10-15.
    Aristolochiacées — Aristolochiées.

    N. vuIg. — Aristoloche-Clématite, A. vulgaire, A. des vignes, Sarrazine, Ratelaire, Rateline, Ratalie, Poison de terre, Pommerine, Guillebaude.

    Fleurs irrégulières (longues de 3 cent.), apétales, à réceptacle allongé, obconique-tubuleux, logeant l'ovaire dans sa concavité.
    Périanthe supère, jaune, en forme de cornet, présentant à sa base un renflement subglobuleux, dilaté supérieurement, à orifice oblique, terminé par une languette ovale-lancéolée.
    Androcée de 6 étamines, représentées par des anthères sessiles, extrorses, 2-loculaires, collées sur les côtés du style.
    Style court, épais, renflé et divisé en 6 lobes stigmatiques épais, aigus, surmontant les étamines. Ovaire infère, à 6 loges multiovulées. Fruit capsulaire, ovoïde ou pyriforme, pendant, ombiliqué; déhiscent en 6 valves.
    Graines comprimées, albuminées.
    - Herbe vivace, à rhizome longuement rampant ; à branches annuelles herbacées, simples, dressées, sillonnées.
    Feuilles alternes, pétiolées, ovales-subdeltoïdes, à sommet obtus ou émarginé, à base profondément échancrée en deux lobes arrondis, rapprochés; rudes sur les bords et d'un vert pâle.
    Fleurs axillaires en cymes, plus courtes que les feuilles.
    - FI. en mai-juin.

    Propr. - Stimulant, emménagogue. Fruit cru réputé fébrifuge en Russie.

    Hab. - Lieux incultes, buissons, haies, vignes, lisière des bois, bord des eaux, dans l'Est, le Centre, le Sud-Est, la région méditerranéenne et tout l'Ouest.
    Fl. paris. — Commun dans les conditions susdites. Mont-Yalérien, bords de la Seine, de la Marne et de l'Oise, etc.
  • Les fleurs des moissons et des cultures - E. GADECEAU - 1914

  • Aristolochia Clematitis L.

    Noms communs: Aristoloche, Rateline, Sarrazine.
    Allemand: Osterluzei.
    Anglais: Birthwort.

    Caractères: Plante vivace, robuste; souche profonde longuement rampante. Tige simple, dressée de 2 à 8 décim., sillonnée. Feuilles alternes, pétiolées, ovales, cordées, obtuses, coriaces. Fleurs jaunâtres, brièvement pédonculées, fasciculées par 4 à 6 à l'aisselle des feuilles supérieures. Capsule grosse, pendante, en forme de poire. Odeur fétide.
    - Mai-Septembre. Aire géographique: Presque toute la France; Europe(excepté boréale), Asie.
    On a soupçonné pour cette plante une origine orientale; dans la Russie méridionale et le Caucase elle se trouve dans les prairies et les bois, avec toute l'apparence d'une plante aborigène, tandis que dans l'Europe, même méridionale, les localités sont plus voisines des habitations: vignes, haies, lieux pierreux ou sablonneux, parfois sur le sol calcaire. Assez commune vallées sablonneuses des rivières.

    Propriétés: La souche passe pour stimulante, les fruits sont vantés en Russie comme fébrifuges, mais, à haute dose, la plante est vénéneuse.
    Cette plante jouissait autrefois d'une grande réputation comme officinale, les moines et les empiriques la cultivaient beaucoup.

    Observations: Dans le midi de la France et jusqu'au sud-ouest, on trouve dans les mêmes stations deux autres espèces d'Aristoloches.