Ancolie commune
Lieu et date de prise de vue : -
NOM LATIN : Aquilegia vulgaris
FAMILLE : Ranunculaceae
Description du Genre - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
Genre 18. — AQUILEGIA L. - Ancolie.
(Du latin aquilegium, réservoir, ou aquila, aigle : allusion à la forme en cornet éperonné des pétales.)
Calice régulier, à 5 sépales pétaloïdes, ovales-lancéolés, caducs; pétales 5, grands, en cornet, prolongés à la hase en long éperon ; follicules 5, un peu soudés à la base, sessiles, verticillés, dressés, pubescents, à bec allongé..
Fleurs bleues ou violettes, rarement roses ou blanches, solitaires ou en panicule lâche; feuilles biternées, à folioles larges, ovales en-coin, incisées-crénelées; plantes vivaces, dressées, à souche oblique, épaisse, noirâtre.
Environ 10 espèces habitant l'Europe, l'Asie et l'Amérique du Nord.
Description de l'espèce - FLORE de l'abbé Hippolyte Coste
113. - A. vulgaris L. A. commune.
Tige de 30 cm. à 1 mètre, pubescente, rameuse dans le haut; feuilles inférieures longuement pétiolées, biternées, à folioles larges de 3 à 4 cm., incisées peu profondément, les supérieures sessiles, à lobes souvent, entiers; fleurs bleues, rarement roses ou blanches, grandes, longuement pédonculées, en panicule lâche; pétales à lame arrondie ou tronquée; éperon recourbé en crochet, égalant la hune ou plus court; étamines dépassant un peu la lame; filets stériles obtus; follicules grands, ventrus.
Varie à fleurs petites, d'un violet noirâtre, à étamines longuement, saillantes et à folioles plus découpées (A. ATRATA Koch).
Bois et prés ombragés, dans presque toute la France.
Presque toute l'Europe; Sibérie; Inde.
= Mai à juillet.
Traité des Plantes fourragères, ou Flore des prairies ... - H. LECOQ - 1844
Genre Ancolie, Aquilegia, L.
Calice à cinq foliolescaduques et colorées; cinq pétales en cornet, élargis et tronqués obliquement en leur timbe, prolongés à leur base en un tube conique en forme d'éperon, saillants entre les folioles du calice; étamines courtes et nombreuses; cinq ovaires rapprochés, entourés de dix écailles ; cinq capsules droites,aiguës.
ANCOLIE VULGAIRE, Aquilegia vulgaris, L. (Aiglantine, Bonne-femme, Clochette, Colombine, Galanthine, Gant de Notre-Dame,
Gonneau, Manteau royal).
- Tige de trois à quatre décimètres, rameuse ; feuilles radicales portées sur un long pétiole, divisé en trois branches,
munies chacune de trois folioles pédicellées, glauques, arrondies, à trois lobes obtus et crénelés au sommet; fleurs bleues en panicule.
— Vivace.
0bs. L'Ancolie est une plante assez commune dans les bois et les prairies élevées de la majeure partie de la France. Les bestiaux ne la mangent pas à l'état frais et la supportent sans la rechercher à l'état sec.
FLORE MEDICALE - Tome 1 - MM. CHAUMETON, POIRET, CHAMBERET - 1830
Italien ......... AQUILEGIA; AQUILEIA; AQUILINA.
Espagnol ........ TAXARILLA.
Français......... ANCOLIE; ANCOLIE VULGAIRE.
Anglais.......... COLUMBINE; COLOJHBINE.
Allemand......... AGLEY ; ACKELEY.
Hollandais....... AHELEI.
CETTE plante a-t-elle été connue des anciens? Est-ce l'ancolie que Théophraste a désignée sous le nom de "xxxxx", et Dioscorides sous celui de "xxxx", comme le pense Gaspard Bauhin? Mattioli, dont l'autorité n'est pas comparable à celle de Bauhin, rapporte l'aquilegia au "xxxxxx" de Dioscorides. Au reste, la solution, extrêmement difficile de ces questions onomatologiques, n'offre pas une utilité majeure.
L'ancolie croît spontanément dans les bois et le long des haies de la plupart des régions de l'Europe.
La racine est vivace, fibreuse, blanchâtre, et produit plusieurs rameaux. — La tige s'élève à deux ou trois pieds : elle est grêle, rameuse, feuillée, légèrement velue, rougeâtre vers sa base. — Les feuilles sont grandes, pétiolées, composées, trois fois ternées ; elles ont leurs folioles arrondies, trilobées, crénelées, d'une couleur verte foncée en dessus, et glauques en dessous : les feuilles qui naissent sur la tige sont disposées alternativement,peu nombreures, et vont en diminuant de grandeur à mesure qu'elles approchent du sommet de la plante, de sorte que les supérieures sont petites, sessiles, et simplement ternées, ou trilobées. — Les fleurs sont terminales, pendantes, soutenues par des pédoncules assez longs et axillaires; elles présentent : un calice de cinq pièces ovales-lancéolées, planes, ouvertes, colorées ; cinq pétales en cornets recourbés; trente à quarante étamines; cinq ovaires oblongs, rapprochés, pointus, se
terminant chacun par un style en alêne.
— Le fruit se compose de cinq capsules droites, presque cylindriques, pointues, uniloculaires, univalves, et polyspermes. Les graines sont ovales, et attachées aux deux bords de la suture de chaque capsule.
Les jardiniers recherchent; l'ancolie pour la beauté de ses fleurs aussi remarquables par leur figure que par leurs nuances variées.,
Le savant professeur Lamarck observe à ce sujet, que si la couleur de l'ancolie vulgaire varie aisément par la culture, cette variation a pourtant des limites très-constantes. Ainsi cette fleur, de bleue qu'elle est par sa nature, peut devenir, dans nos jardins, violette, purpurine, rouge, couleur de chair, ou tout-à-fait blanche; mais elle n'y acquiert point une couleur jaune, tandis qu'on chercherait vainement à obtenir de l'aqquilegia lutea une variété à fleurs bleues.
Les brebis et les chèvres broutent l'ancolie, que les autres bestiaux négligent; les abeilles percent le tube des pétales,(nectaires, de Linné) pour en extraire le suc mielleux, dont elles sont très avides.
On a prodigieusement exalté les propriétés médicinales de l'ancolie : ses racines, ses feuilles, ses fleurs et ses graines ont été regardées comme apéritives, diurétiques, diaphorétiques, antiscorbutiques.
Les vétérinaires prescrivent la racine en poudre, à la dose d'une once, pour faciliter la sortie du claveau. Les médecins préfèrent l'emploi des semences pour favoriser l'éruption des pustules varioleuses et morbilleuses. Mais cette vertu, tant célébrée par Simon Pauli, par Scopoli, admise même par Linné, n'a point été constatée par des observations assez nombreuses, assez authentiques.
S'il faut en croire Le Roue (Tragus), l'ictère ne résiste point à l'usage de l'ancolie, et le docteur Eysel prétend qu'elle guérit merveilleusement le scorbut.
On prépare avec les fleurs de l'ancolie un sirop d'une belle couleur bleue, qui décèle, mieux que celui de violette, les acides et les alcalis. Ses graines, qu'on administre, tantôt en poudre, tantôt sous forme d'émulsion, communiquent aux mortiers dans lesquels on les pile, une odeur forte, et tellement tenace, qu'il est presque impossible de la dissiper, selon la remarque de Fourcroy.